Les petites mesures sont plus efficaces que les grandes décisions
Réunis par le 26 mars, des responsables des ressources humaines ont fait le bilan de leurs politiques respectives.
« Pour être efficaces sur le long terme, les participants aux rencontres RH ont avancé dans le désordre : le mentorat, l’amélioration des conditions de travail dans les emplois à dominante féminine (…) et, à l’unanimité, « des politiques volontaristes ». Josh McKible/Ikon Images / PhotononstopLes rencontres RH se sont tenues mardi 26 mars à la Maison de l’Amérique latine, à Paris. Ce nouveau temps de réflexion sur le management organisé, en collaboration avec Leboncoin, a réuni plusieurs responsables des ressources humaines de grandes entreprises qui, depuis plusieurs années, adopte une politique volontariste en termes d’égalité femmes-hommes.
Leurs expériences confrontées au regard académique de deux chercheuses, Dominique Meurs, codirectrice du projet Travail du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap), et Florence Chappert, de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), ont mis au jour les petits pas de l’égalité en entreprise, les détails qui permettent de grandes avancées et les leviers efficaces sur le long terme.
« Au cours des dernières années, la prise de conscience d’une nécessaire parité s’est accélérée dans les entreprises, d’une part sur le constat que les femmes avaient aussitôt un niveau de formation plus élevé que celui des hommes tandis que leur salaire n’avait quasiment pas bougé, et d’autre part parce qu’il était important pour les entreprises de communiquer sur la parité pour ne pas se priver de « bons profils » », déclare Dominique Meurs.
« Le plafond de verre toujours là »
La mise en place au 1er mars de l’Index égalité femmes-hommes dans les grandes entreprises a initié le débat sur des derniers résultats concrets et les limites de ce type de dispositif. Toutes les entreprises représentées ont obtenu de bons résultats, avec de faibles écarts de salaires sur les mêmes fonctions dans un même secteur, malgré des inégalités existante, dans la mesure où certains métiers sont masculins et d’autres féminins.
« Il n’y a quasiment pas de femmes dans la banque d’investissement, elles sont plus dans la banque de détails, on n’a donc aucune femme dans les dix plus hauts salaires, a affirmé Caroline Guillaumin, DRH du groupe Société générale. La discrimination positive est utile, mais pour intégrer plus de femmes aux postes dirigeants, il faudrait que je bloque la promotion des hommes, ce qui crée d’autres problèmes », a-t-elle déclaré. La loi Coppé-Zimmermann qui a porté la part des femmes dans les conseils d’administration à 40 % n’a eu qu’un effet de ruissellement modéré au sein des entreprises. La part des femmes dans le comité exécutif des entreprises présentes le 26 mars varie de 10 % à 37 %.