Saisie à la source : pas une grande inquiétude pour les retraités
L’Association nationale des retraités (ANR) s’apprête à répondre à leurs questions, après la première contribution, lors des assemblées prévues à la fin de janvier. Le président de l’ANR, Félix Vézier, fait état de leurs questionnements.
En tant que président de l’Association nationale des retraités, comment envisagez-vous l’entrée en vigueur du prélèvement à la source ?
Nous avons actuellement peu de remontées sur le sujet, mais les remarques sont de trois types. Premièrement, certains retraités regrettent de ne pas avoir pu bénéficier d’une simulation, comme ce fut le cas pour certains salariés. Puis à la fin de 2018 s’est posée la question des pensions de décembre payées au début de janvier et soumises au prélèvement. Certains considèrent que les impôts prennent un peu trop d’avance. Nous leur expliquons que les impôts ne taxent que ce qui est perçu et qu’il n’y aura donc que douze prélèvements à l’année. Enfin, le troisième point intéresse les modalités pratiques et le traitement des employés à domicile.
Il devrait y avoir plus d’interrogations à la fin de janvier, au moment où la première mensualité aura subi le prélèvement à la source – nos adhérents sont essentiellement des fonctionnaires. La fin du mois correspond, par ailleurs, au début des assemblées de l’Association nationale des retraités (ANR) dans les départements, nous préparons donc les délégués en les munissant d’un petit bagage pour répondre aux questions posées sur ce sujet.
Quelles sont les principales inquiétudes des retraités ?
Nous prévoyons des questions sur l’exactitude du montant prélevé, nous allons donc leur expliquer comment vérifier leur taux d’imposition. On les invitera à relever sur leur dernier avis d’imposition le taux de prélèvement indiqué. En le mettant, ils devraient à quelque chose près tomber sur le bon montant. En ce qui concerne les retraités qui sont mensualisés, logiquement le prélèvement sur leur pension devrait être légèrement inférieur à ce qu’ils payaient avant dans la mesure où les prélèvements seront sur douze mois au lieu de dix.
Nous allons de même expliquer le traitement des cas particuliers, par exemple les réductions d’impôts liées à l’emploi à domicile ou autres prestations de ce type : il y a eu une avance versée le 15 janvier par les impôts qui sera régularisée (si nécessaire) avant la fin de l’année en fonction des montants réels.
Pensez-vous que le prélèvement à la source va simplifier la vie des retraités ?
L’information n’a pas été impeccable, loin de là. Mais après quelques mois, les retraités apprécieront d’avoir un budget mensuel relativement stable et de ne pas être obligés de prévoir… En effet, un nombre significatif de retraités paient encore leur tiers provisionnel. Ceux-là devraient trouver dans le prélèvement à la source un réel avantage pour gérer leur budget. Même si avec l’augmentation de la CSG [contribution sociale généralisée], ils sont très préoccupés par les annonces du gouvernement liées à la désindexation de leur pension sur l’inflation. La réévaluation des pensions de 0,3 % avec une inflation annoncée à 1,6 % les inquiète plus que le prélèvement à la source.