Transparence salariale : salariés et entreprises sont loin d’être prêts
Carnet de bureau. Ce n’est rien de moins qu’une « révolution culturelle », assure la ministre du travail et de l’emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, à propos des nouvelles obligations de transparence salariale. Invitée par l’Association des journalistes de l’information sociale, le 3 avril, elle a annoncé pour septembre un premier texte de transposition de la directive européenne, qui doit être réalisée d’ici à juin 2026.
Dès l’année 2026, la directive européenne obligera ainsi les employeurs à « informer les demandeurs d’emploi du salaire de départ ou de la fourchette de rémunération initiale des postes publiés » et, dans l’entreprise, à communiquer les rémunérations médianes pour chaque type de poste. « Les offres devront être beaucoup plus précises : offre de rémunération, fourchette étroite et interdiction pour un recruteur de demander la rémunération actuelle, ce qui jouera un rôle important pour les femmes », a précisé la ministre du travail et de l’emploi.
Une révolution en effet, quand évoquer son salaire est toujours tabou. La journaliste Nathalie Saint-Cricq, qui l’avait divulgué dans un article de Libération, a été interpellée par RTL sur les raisons qui l’avaient poussée à le faire. « Je ne vois pas pourquoi j’aurai dit : “Je ne vous le donne pas” », a-t-elle répondu à l’antenne en janvier.

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