L’épargne-retraite collective, une voie à explorer
Encore trop de salariés l’ignorent, mais, dans sa version longue, c’est-à-dire hors du plan d’épargne-entreprise (PEE) où les investissements sont bloqués seulement pendant cinq ans, l’épargne salariale constitue une solution retraite avantageuse et démocratique.
Le plan d’épargne-retraite collectif (PERcol), qui remplace progressivement l’ancien PERco fermé aux souscriptions depuis trois ans, profite, lorsqu’il est mis en place, « à l’ensemble des salariés dès lors qu’ils ont trois mois d’ancienneté », rappelle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Cet outil peut aussi servir aux dirigeants de petites et moyennes entreprises (moins de 250 salariés), qui ont accès, à titre individuel, aux mécanismes avantageux de l’épargne salariale, donc du PERcol.
Renforcés par plusieurs mesures contenues dans la loi sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise du 29 novembre 2023, les dispositifs d’épargne salariale sont toutefois surtout mis en place dans les grosses structures (en moyenne 53 % des salariés du secteur privé non agricole y ont accès, un taux qui tombe sous la barre des 20 % dans les entreprises de moins de 10 salariés et flirte avec les 90 % dans celles employant 1 000 personnes ou plus).
Mais la greffe du plan d’épargne-retraite (PER) commence à prendre. Si l’on se réfère aux dernières données publiées début octobre 2024 par l’Association française de la gestion financière (AFG), les plans d’épargne-retraite collectifs d’entreprise canalisaient, fin juin 2024, 32,5 milliards d’euros d’en-cours, dont 25,6 milliards au titre des seuls PERcol et 6,9 milliards pour les anciens dispositifs PERco, et profitaient à 4,2 millions de salariés dans plus de 231 000 entreprises.
Retraits libres avant le terme
Les particuliers concernés disposent, avec le PERcol, d’une forme d’épargne atypique puisque en quelque sorte « gratuite », alimentée par les primes d’intéressement et/ou de participation que peut verser chaque année l’entreprise (50 % de ces sommes sont affectées par défaut à un plan retraite si le salarié ne précise pas ses préférences au moment de leur attribution), voire désormais par les primes de partage de la valeur (ex-« prime Macron ») laissées à la main de l’employeur et susceptibles de grimper jusqu’à 6 000 euros par personne.
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