Grève pour les salaires au quotidien « Ouest-France », pas de parution vendredi

Grève pour les salaires au quotidien « Ouest-France », pas de parution vendredi

Cette photo prise le 19 janvier 2021 montre le logo du journal régional « Ouest-France », au siège de Nantes.

Les rotatives vont arrêter de tourner, une nuit durant au moins. Le quotidien Ouest-France est touché, jeudi 20 juin, par un mouvement de grève à l’appel de l’intersyndicale qui devrait empêcher l’impression et donc la parution du journal papier daté de vendredi en raison de « l’échec des négociations annuelles obligatoires » (NAO), a appris l’Agence France-Presse de sources syndicales.

« Mardi, on a eu une réunion NAO qui a tourné court. La direction a fait état de mauvais résultats pour rejeter nos demandes d’augmentation », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Christelle Guibert, représentante du Syndicat national des journalistes (SNJ) à Ouest-France. Concernant les rotativistes, qui assurent l’impression la nuit du journal, « on a eu une assemblée générale hier soir, et on a voté pour la grève la nuit prochaine. Et si on n’a pas de retour [de la direction], on a également voté pour faire grève la nuit suivante », a déclaré à l’AFP Olivier Heurtault, secrétaire général de la section Force ouvrière (FO) des rotativistes.

Un préavis de grève est également envisagé pour le 30 juin, jour du premier tour des élections législatives. « Les discussions se poursuivent, le dialogue n’est pas rompu », a de son côté expliqué Caroline Tortellier, chargée de la communication externe du groupe. Les versions papier du quotidien ne devraient pas sortir des rotatives vendredi, mais « le journal sortira en version numérique », a-t-elle ajouté.

Le quotidien est imprimé sur deux sites, à Chantepie, en périphérie de Rennes, et à la Chevrolière, en limite de Nantes. De cette imprimerie sortent également les quotidiens Presse Océan, Le Courrier de l’Ouest et Le Maine libre, qui appartiennent au groupe Ouest-France, et ne devraient donc pas sortir en édition papier non plus vendredi, bien qu’ils ne soient pas concernés par le mouvement de grève.

Les syndicats contestent les chiffres de la direction. Ils font notamment valoir que le groupe s’est porté candidat auprès de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Arcom) en vue de développer une chaîne de télévision nationale sur la TNT. Un investissement, chiffré à « 70 millions d’euros », selon les syndicats.

« L’an dernier, on n’a pas eu de vraies NAO », considère Christelle Guibert. Seuls les plus bas salaires, soit 60 % des salariés, ont obtenu une revalorisation. « On trouve inadmissible cette absence d’augmentation depuis plusieurs années, alors que les dix plus gros salaires de Ouest-France se sont augmentés de 12 % sur les trois dernières années », a complété Olivier Heurtault.

Des chiffres contestés par la direction, selon qui les dix plus gros salaires ont été augmentés de 8,8 % et non 12 %, « alors que sur la même période les salaires ont augmenté de 10 % ». Les salariés de Ouest-France ont bénéficié d’augmentations générales par pallier, entre un et trois pour cent, ainsi que d’augmentations individuelles, notamment liées à des évolutions de statut, selon Mme Tortellier.

Le 20 juin, le tirage de Ouest-France, premier quotidien payant français, a été de 492 500 exemplaires, auxquels s’ajoutent 18 400 pour Presse-Océan, 29 200 pour Le Maine libre et 61 000 pour Le Courrier de l’Ouest.

Le Monde avec AFP

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