Semaine décisive pour l’avenir d’Ascometal, en redressement judiciaire

Semaine décisive pour l’avenir d’Ascometal, en redressement judiciaire

Dans l’usine Ascométal de Hagondange, en mai 2014.

En Lorraine et dans la Loire, l’annonce a fait l’effet d’une bombe. Dans un courrier très argumenté, le sidérurgiste italien Acciaierie Venete a fait savoir, jeudi 23 mai, à l’administrateur chargé du redressement judiciaire d’Ascometal qu’il se retirait des discussions sur la reprise du pôle automobile, qu’il négocie pourtant depuis des mois. Une catastrophe pour les 627 employés des sites de Hagondange (Moselle), qui abrite le siège social, le centre de recherche sur les aciers spéciaux et une usine, de Custines (Meurthe-et-Moselle) et du Marais à Saint-Etienne. Venete est le seul repreneur déclaré. Et la date limite de dépôt des candidatures est fixée à lundi 27 mai à minuit, le tribunal de commerce de Strasbourg devant se prononcer jeudi 30 mai.

En redressement judiciaire depuis le mois de mars, après le désengagement de son actuel actionnaire Swiss Steel, le sidérurgiste Ascometal (1 125 emplois répartis sur cinq sites) joue son avenir devant le tribunal de commerce de Strasbourg, et les doutes de ces derniers jours n’augurent rien de bon. Sa vente à la découpe pourrait connaître des fortunes diverses. Si les discussions autour du pôle automobile sont au point mort, celles pour la reprise des sites de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Dunkerque (Nord) ont bien avancé.

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Sur le sujet épineux – celui du pôle automobile – une des conditions suspensives de son offre, depuis plusieurs mois, n’a toujours pas été levée. Elle exige que le désamiantage et le dépoussiérage de l’usine de Hagondange, chiffrés à 11 millions d’euros, soient pris en charge par Swiss Steel. Alessandro Banzato, président de Venete, émet aussi des doutes sur les financements publics en complément de son apport en capital de 30 millions d’euros. Selon lui, ils ne suffiraient pas à compenser « la dégradation de contexte du marché, [à répondre aux] préoccupations sur la véritable valeur des stocks et moins encore [à] financer les coûts de désamiantage et de dépoussiérage ».

« Un cataclysme incroyable »

L’annonce a agité lors du dernier week-end de mai les services de l’Etat et plus précisément le comité interministériel de restructuration industrielle chargé d’accompagner cette transition, qui se voulait en douceur. Gabriel Attal devait recevoir, lundi après-midi, Franck Leroy, président de la région Grand-Est. « L’échec de cette reprise serait un cataclysme incroyable pour le territoire. Hagondange possède de vrais atouts avec des équipements rares et à la pointe. On doit trouver une solution. On y travaille avec Roland Lescure, le ministre de l’industrie, la région Grand-Est et les collectivités locales », martèle le député Renaissance messin Belkhir Belhaddad. Il veut remettre tout le monde autour de la table des négociations. « On a besoin d’encore un peu de temps. La priorité est d’obtenir une prolongation du redressement judiciaire afin d’arriver à un accord sur cette question du désamiantage. L’Etat italien étant déjà présent au côté de Venete, cette offre doit aussi être renforcée par une prise de participation de l’Etat français. Il faut obtenir un co-investissement, notamment en mobilisant Bpifrance et la Caisse des dépôts et consignations, et pas juste une garantie d’emprunt », poursuit l’élu de Moselle.

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LJD

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