Cumuler emploi et retraite est-il toujours intéressant ?

Cumuler emploi et retraite est-il toujours intéressant ?

Une fois leur pension calculée et versée, les retraités ont la possibilité de reprendre, de poursuivre ou de commencer une nouvelle activité professionnelle rémunérée. C’est ce qu’on appelle le « cumul emploi-retraite ». Les règles régissant ce dispositif – notamment la possibilité de cumuler ses revenus d’activité avec ses pensions de retraite – dépendent des conditions dans lesquelles la nouvelle activité professionnelle est exercée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Retraites : l’an I de la réforme

Lorsqu’un retraité démarre une activité relevant d’un autre régime que celui qui lui verse sa pension − par exemple, s’il démarre une activité non salariée alors qu’il était salarié du privé ou du public −, il peut continuer à percevoir sa retraite en totalité, quels que soient le montant de ses revenus professionnels, son âge et les conditions dans lesquelles il a obtenu sa retraite : à taux plein ou à taux minoré. Seul inconvénient de cette formule à laquelle la réforme de 2023 ne remédie pas : ses cotisations sont versées à fonds perdus et ne lui rapportent aucun droit supplémentaire.

Les changements apportés par la réforme de 2023 ne concernent que le cumul intra-régime. C’est-à-dire la situation des retraités qui reprennent ou poursuivent une activité relevant du même régime que celui qui leur verse leur allocation. Dans cette hypothèse, ces derniers ne peuvent cumuler leurs revenus d’activité avec l’intégralité de leur pension qu’à partir de l’âge minimum de la retraite − soit 64 ans au terme de la réforme − et à condition qu’ils aient la durée d’assurance correspondant à leur génération ou, à défaut, à partir de 67 ans.

Cotiser à fonds perdus

A moins de respecter ces règles dites du « cumul intégral », ils entrent dans le cadre du « cumul limité » qui ne leur permet d’additionner leurs revenus d’activité et leurs pensions de retraite que dans une certaine limite. Pour simplifier les choses, celle-ci n’est pas la même d’un régime à l’autre. Par exemple, pour un ancien salarié qui reprend une activité salariée, la somme de ses retraites (base et complémentaire) et de son nouveau salaire ne doit pas dépasser son dernier salaire ou 1,6 smic si cela est plus favorable. S’il dépasse la limite prévue, sa retraite de base est réduite à concurrence du dépassement, tandis que le versement de sa retraite complémentaire est suspendu.

La réforme de 2023 ne modifie pas les règles du cumul intégral et du cumul limité. Mais elle prévoit que les cotisations versées par les retraités en condition de cumul intégral ne le sont plus à fonds perdus : elles leur permettront d’obtenir une deuxième pension auprès de leur régime de base après un délai de carence de six mois pour les salariés qui reprennent une activité chez leur dernier employeur (aucun délai de carence n’est appliqué pour les non-salariés). En revanche, la réforme ne change rien pour les retraités en situation de cumul limité, qui continuent à cotiser à fonds perdus, sans s’ouvrir de nouveaux droits.

Il vous reste 20% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.