Grève des contrôleurs à la SNCF : les raisons de la mobilisation, qui va fortement perturber le trafic ce week-end

Grève des contrôleurs à la SNCF : les raisons de la mobilisation, qui va fortement perturber le trafic ce week-end

C’est une nouvelle « grève Facebook ». Les contrôleurs, comme en décembre 2022, se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, toujours à l’initiative du Collectif national ASCT (agents du service commercial train), le CNA. Ce collectif rassemble 4 000 à 5 000 agents sur 8 000 contrôleurs. Ils ne dialoguent plus sur Facebook, mais plutôt sur des boucles WhatsApp ou Telegram. Le CNA n’ayant pas la possibilité de négocier avec l’entreprise SNCF Voyageurs, les syndicats CGT, SUD-Rail ont pris le relais, à la fois pour déposer le préavis de grève et pour engager les négociations avec la direction.

Une direction qui ne reconnaît pas le collectif et rechigne a lui parler en direct. Mais cette double médiation complique, une fois de plus, la sortie de crise. La grève aura donc bien lieu ce week end et sera très suivie : plus de 70 % des contrôleurs auraient déposé un préavis selon les organisations syndicales.

Joint par Le Monde, Olivier, l’un des contrôleurs à l’origine du collectif, qui ne souhaite pas donner son nom de famille conformément à la règle donnée par le groupe, revient sur les raisons de la grève. Selon lui, la direction ne répond pas aux revendications simples des contrôleurs. Il espère que les discussions avec les syndicats vont reprendre en mars et seront plus constructives, faute de quoi le CNA n’exclut pas de demander aux organisations syndicales de déposer un nouveau préavis de grève « pour un gros week end, en avril ».

Aménagement des fins de carrière

La direction de la SNCF a pourtant annoncé une accélération du recrutement des contrôleurs (200 de plus en 2024, après 653 recrutements en 2023). Et Jean-Pierre Farandou, après avoir reçu toutes les organisations syndicales, a annoncé une nouvelle prime de 400 euros (en plus de celle du même montant versée en décembre) à tous les salariés, ainsi que 1 200 euros d’intéressement. La direction a aussi débloqué la possibilité d’accorder 3 000 promotions supplémentaires qui permettent aux agents qui en bénéficieront de voir leur salaire augmenter de 60 à 80 euros net par mois. Le PDG a enfin annoncé cent recrutements supplémentaires à la police ferroviaire.

« Quel rapport avec ce que nous réclamons ?  », s’interroge le porte-parole du CNA. A l’automne 2022, les contrôleurs se sont mobilisés pour une meilleure reconnaissance de leur métier et de ses contraintes. Il a fallu la grève de Noël pour que la direction concède 60 euros d’augmentation brute mensuelle, revoie la progression des carrières et une meilleure prise en compte des primes dans la rémunération en cas d’arrêt maladie. Mais elle s’était aussi engagée à ouvrir une négociation sur l’aménagement des fins de carrière des contrôleurs au second semestre 2023.

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LJD

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