Les cadres moins mobiles et plus inquiets face à l’inflation

Les cadres moins mobiles et plus inquiets face à l’inflation

Carnet de bureau . Plus de deux cadres sur trois s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat. Moins sensibles à l’inflation que les petits salaires, ils avaient, ces dernières années, trouvé la parade pour améliorer leurs revenus, en changeant d’employeur. La tentation était facile. Sur un marché du travail au beau fixe, plus de 30 % d’entre eux ont ainsi répondu à une offre d’emploi dans l’année. Et un sur dix a rejoint une autre entreprise en 2022 puis tout autant en 2023.

« A leurs yeux, la mobilité externe a représenté l’opportunité de gagner plus », indique l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Pour réaliser son baromètre trimestriel des intentions de recrutement et de mobilité des cadres, publié jeudi 8 février, l’APEC a interrogé quelque 2 000 salariés du 4 au 15 décembre 2023. L’intuition des cadres était bonne : 51 % des entreprises consultées avaient dû revoir la rémunération de leur offre d’emploi à la hausse pour trouver un candidat et 66 % de ceux qui ont bougé en 2023 ont été augmentés.

Mais, en 2024, le contexte n’est plus le même. La Banque de France n’a toujours pas sonné la fin de l’inflation, tandis que le marché de l’emploi se porte moins bien. La part des entreprises qui embauchent des cadres a commencé à fléchir dès la fin de 2023 et cette tendance s’est confirmée au début de l’année. Les intentions de recrutement sont nettement à la baisse pour le premier trimestre.

L’heure n’est plus au déploiement mais à la prudence. « Les entreprises sont moins optimistes, concernant leur carnet de commandes, qu’elles ne l’étaient il y a un an à la même période », commente l’APEC. A peine plus d’une grande entreprise sur deux (54 %) envisage d’embaucher au moins un cadre au cours du premier trimestre contre près des deux tiers un an auparavant (64 %). Idem dans les plus petites structures : seules une PME sur dix et une TPE sur vingt prévoient d’embaucher un cadre avant le printemps. Les TPE sont particulièrement préoccupées par leur trésorerie.

Le champ des opportunités des cadres s’est ainsi considérablement assombri. A la fin de l’année 2023, un sur deux estimait qu’en cas de mobilité, retrouver un poste équivalent serait difficile. Ils sont donc moins tentés d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs et abordent 2024 de manière plus attentiste. « Moins nombreux à se déclarer en recherche active d’un nouvel emploi qu’il y a un an », ils sont « plus nombreux à se déclarer “en veille” sur le marché de l’emploi », pointe l’APEC. Envolé l’espoir d’améliorer leurs revenus malgré l’inflation ? Pas tout à fait, mais les perspectives d’amélioration du pouvoir d’achat se sont sérieusement réduites.

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LJD

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