La SNCF se démène pour éviter une grève pendant les vacances d’hiver
Opération déminage. Cernée par les préavis de grève déposés entre autres par les contrôleurs pour le week-end du 16 au 18 février, en pleine période de départ en vacances, la SNCF accélère l’annonce d’une série de mesures destinées à désamorcer la colère syndicale. Après avoir longuement reçu les quatre organisations représentatives des cheminots, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a fait savoir, jeudi 8 février, que serait versée une prime exceptionnelle de 400 euros, à compter du 1er mars. Attribuée à l’ensemble du personnel, celle-ci s’ajoute à un autre versement de 400 euros intervenu en décembre 2023.
Ces primes, a insisté le patron des cheminots, font écho aux « bons résultats » engrangés par l’entreprise en 2023. M. Farandou, qui souhaite « éviter les conflits et [obtenir] la levée des préavis, afin de permettre aux Français de partir en vacances », n’a pas voulu attendre l’annonce des comptes annuels de l’entreprise, prévue le 28 février. Il a préféré égrener sans tarder les mesures contenues dans la « plate-forme pour le progrès social » qu’il venait de présenter pendant trois heures aux syndicats lors d’une table ronde, précédée, la veille, d’une autre rencontre qui aura duré quatre heures.
La SNCF a également annoncé une revalorisation de 30 % à 50 % des indemnités de résidence au 1er avril, versée aux 77 000 cheminots qui demeurent dans les régions où le marché immobilier est en tension, comme en Ile-de-France ou dans les zones frontalières. En région parisienne, le versement sera de 100 euros par mois au minimum. De même, trois mille promotions supplémentaires sont prévues pour un gain de rémunération compris entre 2 % et 4 % du salaire. Le recrutement de mille cheminots en contrat à durée déterminée, qui s’ajoutent aux 7 300 recrutements déjà programmés pour l’année en cours, est acté. Parmi eux, deux cents chefs de bord (contrôleurs) supplémentaires.
M. Farandou a souligné que, sur les trois dernières années, la rémunération moyenne des cheminots a progressé de 17 % (jusqu’à 21 % pour les salariés en bas de l’échelle), alors que l’inflation a augmenté de 13,2 %. Il propose également que les accords salariaux soient désormais conclus pour une durée de trois ans.
« Surmonter les difficultés catégorielles »
Echaudé par la grève dure du week-end de Noël en 2022, qui avait bloqué quelque 200 000 voyageurs, le patron de la SNCF a entrepris de s’impliquer personnellement et de « tendre la main pour surmonter les difficultés catégorielles », car le climat social menace de se dégrader à l’approche des vacances de février. Les syndicats ont décidé, ces dernières semaines, d’accentuer la pression sur la direction, à laquelle ils reprochent de ne pas mettre en application assez rapidement le contenu de l’accord négocié non sans mal, fin 2022. A la suite d’un conflit qui avait été animé par des coordinations regroupant des contrôleurs mécontents hors du contrôle des syndicats, direction et salariés s’étaient entendus sur les rémunérations, les embauches, ainsi que l’ouverture de discussions sur la pénibilité.
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