A l’aube des soldes, les déboires de Minelli et Chaussexpo angoissent les salariés de la mode

A l’aube des soldes, les déboires de Minelli et Chaussexpo angoissent les salariés de la mode

Une employée en grève baisse le rideau du magasin de chaussures Chaussexpo, à Audincourt (Doubs), en mai 2017.

K.-O. A la veille du coup d’envoi des soldes, période de ventes à prix cassés qui s’ouvre ce mercredi 10 janvier pour quatre semaines, le secteur de l’habillement est sonné. Mardi 9 janvier, près de 160 points de vente Minelli n’ont pas ouvert leurs portes. La veille, les juges du tribunal de commerce de Marseille ont attribué l’enseigne de chaussures, en redressement judiciaire depuis septembre, à Mes Demoiselles, marque de mode féminine. Cette PME reprend 39 succursales, dont 9 boutiques parisiennes, 8 corners dans des grands magasins et 16 boutiques affiliées. Le couperet est tombé pour le reste des magasins : ils sont liquidés.

La PME reprend 187 salariés de l’enseigne et 26 employés du siège social de l’entreprise situé à Gémenos (Bouches-du-Rhône). L’opération permet de ne sauver que 30 % des emplois de Minelli, qui salariait 579 personnes pour 220 points de vente. Depuis la liquidation de San Marina en février 2023, autre chaîne de chaussures que détenaient les hommes d’affaires Laurent Portella et Stéphane Collaert, reprise au groupe Vivarte, le personnel s’inquiétait des loyers impayés et du manque de marchandises en magasin.

L’angoisse étreint aussi les 700 salariés Chaussexpo. Cette enseigne de chaussures, qui exploite 180 magasins principalement dans les zones commerciales situées en périphérie, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lille, lundi 8 janvier. Les juges ont accordé aux administrateurs judiciaires un délai de près de deux mois, pour poursuivre l’activité jusqu’au 15 mars et « chercher une solution de cession ». Sinon ? L’ensemble des magasins de cette chaîne fondée en 1987 à Templemars (Nord), près de Lille, fermera définitivement.

Quel investisseur pourrait se porter candidat et reprendre cette enseigne concurrencée par les petits prix de Gémo et l’offre pléthorique des plates-formes de vente en ligne type Zalando ? La question taraude ses salariés. D’autant qu’en 2017 et 2018 Chaussexpo a déjà subi deux plans sociaux, réduisant ses effectifs de plus de 200 postes et amputant son réseau de 64 magasins.

Scénario noir

Depuis, le commerce a subi la fermeture administrative des magasins en 2020 et 2021 pour lutter contre la propagation du Covid-19. Le marché s’est contracté. Et il n’est jamais parvenu à renouer avec les niveaux d’activité d’antan. Pis : depuis deux ans, la hausse des prix incite les Français à réduire leurs achats de chaussures et dépenses d’habillement. A tel point que le secteur est plongé dans une crise profonde.

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LJD

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