Chauffeurs VTC : de nouvelles garanties de rémunération
Le dialogue social des chauffeurs de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) a connu une année 2023 productive. Alors que l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi avait déjà produit deux accords, garantissant un montant minimal par course de 7,65 euros et encadrant les désactivations de comptes, les négociations qui ont eu lieu mardi 19 décembre ont abouti à trois nouveaux accords sur les rémunérations.
Ils ont été signés a minima par l’Association des plateformes d’indépendants (API), principale organisation professionnelle (représentant Uber et CaoCao), et l’Association des VTC de France (AVF), la première des sept organisations de chauffeurs, ce qui leur suffit pour être validés. « C’est une révolution dans le monde du transport, on ne peut pas tout changer en un seul jour, mais c’est un grand pas », réagit Karim Daoud, président de l’AVF. Cela ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats : « C’était un grand moment de théâtre, et une vraie défaite pour les VTC, qui officialise la mainmise des plates-formes sur le prix des courses », fustige Fabian Tosolini, délégué national d’Union-Indépendants (CFDT), deuxième organisation de chauffeurs.
La principale mesure est celle qui fait le plus consensus, puisqu’elle est signée par les deux organisations patronales, l’API et la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR, qui réunit Bolt, Heetch, LeCab, Marcel, FreeNow et Allocab), et au moins quatre côtés indépendants : à partir du 1er février 2024, le montant minimal de la course passera de 7,65 à 9 euros pour les chauffeurs, avant cotisations et charges (entretien du véhicule, essence, assurance…). « En un an, on a obtenu une augmentation de 50 %, c’était 6 euros avant ! », se félicite M. Daoud. Cela signifie, en y ajoutant les commissions perçues par les plates-formes (qui varient entre 18 % et 25 %), que le prix minimum d’une course atteindra environ 11 euros pour le client.
« Ça ne coûtera rien aux plates-formes »
Les syndicats mécontents indiquent que ce minimum est déjà très souvent atteint par les plates-formes, à l’exception du leader Uber. Par exemple, Bolt ne verse jamais moins de 10 euros à ses chauffeurs parisiens. « C’est une stratégie commerciale, car peu de chauffeurs acceptent ces petites courses. En effet, l’augmentation va concerner principalement un acteur », témoigne Julien Mouyeket, directeur général France de Bolt. Selon l’Observatoire national des transports publics (ONT3P), qui a étudié les statistiques des 47 000 chauffeurs VTC actifs en France en 2022, un quart des courses rapportaient moins de 10 euros aux chauffeurs et 8 % moins de 7,65 euros.
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