La grève à France 3 entre dans sa troisième semaine

La grève à France 3 entre dans sa troisième semaine

Un cameraman de France 3 Bretagne, à Rennes, le 19 septembre 2012.

Et de trois. Sauf surprise, la grève en cours au sein des journaux de France 3 entrera, mercredi 22 novembre, dans sa troisième semaine. Cela fait quinze jours qu’au lieu des éditions baptisées « Ici », mises en place à la rentrée à la place du « 12-13 heures » à la mi-journée et du « 19-20 heures » en début de soirée, les téléspectateurs de France 3 se contentent de JT « dégradés ». Toutes les régions, sauf la Corse, ont déjà été touchées.

Lundi 20 novembre, « 19 éditions sur 24 ont été diffusées, dont 5 à 100 %, alors que le taux de grévistes était de 4,3 %, soit 91 personnes, pour la mi-journée, et de 3,31 % [71 personnes] le soir », indique-t-on à France Télévisions. « En pourcentage, il y a peu de grévistes, mais c’est la visibilité de la mobilisation qui compte », souligne Raoul Advocat, délégué syndical SNJ. Organisé en arrêts de travail de cinquante-neuf minutes, le mouvement démultiplie d’autant plus son impact que cinq organisations syndicales (SNJ, CGT, CFDT, FO, SUD) sont solidaires pour rejeter les conditions d’exécution de cette réforme.

Portées à l’antenne le 4 septembre, les nouvelles sessions d’information « Ici » sont censées compiler actualité internationale, nationale et régionale selon une hiérarchie décidée dans chacune des 24 régions, là où, précédemment, les éditions nationales du « 12-13 » ou du « 19-20 » se chargeaient de tout ce qui n’était pas local.

Des scriptes débordées

« Nous passons de deux éditions nationales quotidiennes sur France 3 à 48 éditions régionales », se réjouissait à la rentrée Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, dans Le Monde, ravie de proposer des JT « moins parisiano-centrés ». Mais les régions se sont retrouvées à gérer des conducteurs (le déroulé des journaux) beaucoup plus longs qu’auparavant, les rédactions ne découvrant par ailleurs la durée des sujets à intégrer, fabriqués à Paris, que très tardivement. Malgré l’apport de « 60 équivalents temps plein », le surplus de travail a provoqué une « crise majeure », selon les syndicats. « On déplore 14 accidents du travail », assure M. Advocat, qui pointe notamment la situation des scriptes, débordées.

Le 17 novembre, la direction de France Télévisions a fait des propositions : augmentation du nombre de scriptes, fourniture pendant trois mois d’un « prêt à diffuser » tout en images de sept minutes pour traiter l’information nationale et internationale… « Le compte n’y est pas. Toujours pas », écrivaient les syndicats dimanche soir, entraînant la caducité de l’offre de la direction. Aucune nouvelle réunion de négociation n’est programmée.

Mise à jour mardi 21 novembre à 19 h 50 : ajout de SUD parmi les syndicats appelant à la grève.

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LJD

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