Handicap : le numérique les a propulsés vers l’emploi
Code, développement Web, logiciels de bureautique : après une formation au numérique, ces trois personnes éloignées de l’emploi ont réussi leur réinsertion professionnelle.
Fanny Codecco-Grando, 46 ans : « Je découvre ce que c’est que d’être intégrée dans une équipe »
« Il y a quatre ans, je ne savais pas taper une ligne de code », confie Fanny Codecco-Grando, aujourd’hui développeuse full stack à la Société générale, à la Défense (Hauts-de-Seine). Elle est à la fois capable de réaliser le design d’un site ou d’une application Web (front end) et de coder son fonctionnement (back end). En alternance pendant encore un an, cette ancienne illustratrice, titulaire d’une maîtrise en lettres et civilisation russes, a découvert tardivement, après des années de mal-être et un burn-out, qu’elle était atteinte de troubles autistiques et dyslexiques. C’est un enseignant, lors d’une formation en informatique qu’elle suivait pour se reconvertir dans le développement Web, qui pointe chez elle des symptômes caractéristiques. « Effondrée, mais consciente que cela touchait juste », elle passe des examens médicaux qui confirment les suppositions. Elle obtient sa reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), quitte sa formation et s’inscrit à OpenClassrooms. Cette entreprise à mission, créée en 2013, vise à rendre l’éducation accessible à tous. L’école propose de nombreux cours en accès libre et gratuit, ainsi que des programmes certifiants pour les métiers du numérique, 100 % en ligne. Fanny trouve la formule idéale. Inscrite à Pôle emploi, elle accède à des séances de coaching et à des sessions de job dating organisées par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). C’est grâce à la mission handicap de cette dernière qu’elle candidate à la Société générale pour son poste actuel. Avec succès. « Pour la première fois de ma vie professionnelle, je découvre ce que c’est que d’être intégrée dans une équipe, de ne pas être harcelée ou mise sur la touche. C’est plutôt cool, je savoure », sourit-elle.
Yassine Hadjel, 24 ans : « Les outils d’IA sont une vraie bénédiction pour moi »
« L’informatique m’a toujours permis de compenser mes grosses difficultés d’écriture et de lecture. Mais même les machines n’acceptent pas les fautes d’orthographe, lance Yassine Hadjel, 24 ans, atteint de dyslexie et de dysorthographie. Les outils d’intelligence artificielle tels que les chatbots ou ChatGPT sont une vraie bénédiction pour moi : ils me permettent enfin de rédiger des documents sans fautes. » Titulaire d’un brevet des métiers d’art en graphisme et décors, il poursuit avec un bachelor de développeur Web au sein de l’Ecole multimédia, à Paris, avant de décrocher une formation gratuite d’un an de technicien supérieur services et réseaux au sein de l’association Konexio. Cette dernière aide les personnes en situation de fragilité à s’approprier les outils numériques, de la phase de prise en main à l’apprentissage d’un métier. Yassine Hadjel est maintenant en alternance en tant que technicien réseaux chez Infodis, une entreprise parisienne de prestations numériques, jusqu’en juillet 2024.
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