Le fabricant de frites Agristo va remplacer la sucrerie de Tereos dans le Nord

Le fabricant de frites Agristo va remplacer la sucrerie de Tereos dans le Nord

L’annonce avait fait l’effet d’une douche froide. Le 8 mars, la coopérative Tereos, connue pour ses marques La Perruche et Béghin Say, faisait part de sa volonté de se délester de trois usines : une sucrerie à Escaudœuvres (Nord), ainsi que la distillerie de Morains et un site de féculerie à Haussimont, tous deux situés dans la Marne. Le choc était particulièrement violent dans le Nord, où la sucrerie, qui employait 123 personnes, s’apprêtait à fêter ses 150 ans. En outre, Nestlé fermait au même moment l’usine Buitoni, dans la commune voisine de Caudry.

Le 13 mars, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie, allait à la rencontre des salariés, des représentants de Tereos et de Nestlé et des élus locaux, à Caudry, pour envisager l’avenir des deux usines prêtes à mettre la clé sous la porte. Lundi 28 août, il s’apprêtait à reprendre la route pour le Nord. Avec une bonne nouvelle dans son maroquin : en lieu et place de la sucrerie d’Escaudœuvres va se bâtir une usine de fabrication de frites. La société belge Agristo a, en effet, fait le choix de ce site pour s’implanter en France. Elle devait signer lundi le contrat d’achat du terrain à Tereos.

Le montant de la transaction n’est pas révélé, mais le ministère affirme que l’industriel belge serait prêt à débourser 350 millions d’euros pour construire son usine française. Un investissement stratégique pour l’entreprise familiale, qui possède déjà deux sites outre-Quiévrain et un aux Pays-Bas, et souhaite bénéficier d’un terroir riche en culture de pommes de terre. D’autant que la France est son deuxième marché et que la consommation de frites et autres pommes croquettes se développe. Agristo devrait employer à terme près de 350 salariés dans l’Hexagone, mais il faudra attendre le second semestre 2027 pour le coup d’envoi opérationnel de la fabrication.

« Proposition de reclassement »

Les employés de la sucrerie de Tereos ne sont donc pas concernés par ce projet de réindustrialisation. Fortement mobilisés face à cette restructuration dont ils ne comprenaient pas la justification, ils ont négocié avec les dirigeants de Tereos. Avec succès, semble-t-il. « La direction de Tereos a joué le jeu. Avec l’accord signé sur le plan de sauvegarde de l’emploi en juin, nous sommes à près de 100 % de reclassement. Les salariés [devaient] recevoir, le 28 août, par courrier, une proposition de reclassement, et ils auront quinze jours pour l’accepter ou non », explique Ghislain Dubois, secrétaire du comité social et économique central de Tereos.

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LJD

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