Dans le Nord, l’impossible accord de reprise de l’aciérie Ascoval
C’était en janvier. Quelques jours avant l’annonce de la reprise d’Asco Industries, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, lançait une alerte : « Nous soutenons la reprise d’Ascometal par le groupe Liberty, dirigé par l’Indien Sanjeev Gupta, car il propose de reprendre Ascoval, l’aciérie de Saint-Saulve. Le groupe suisse Schmolz + Bickenbach veut reprendre tout Asco Industries, sauf Ascoval, ce qui annonce des lendemains très difficiles. »
Le premier grand fiasco industriel du président Macron se rapproche dangereusement
Le suisse a finalement remporté la mise… Huit mois plus tard, les 281 salariés de l’aciérie de Saint-Saulve (Nord) sont au bord du précipice. « Nous avons le sentiment d’être dans le couloir de la mort », affirme Bruno Kopczynski, le porte-parole de l’intersyndicale de l’usine. « Au mois de février prochain, je devrais atteindre mes trente ans de carrière ici. Je ne pense pas les vivre, car même si le tribunal nous donne encore quelques jours pour trouver un repreneur, c’est fini. Quel gâchis ! »
Mercredi 24 octobre, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé un nouveau répit jusqu’au 7 novembre pour poursuivre les tractations. Sera-ce suffisant ? Pas sûr, tant les conditions de la reprise semblent difficiles. Le premier grand fiasco industriel du président Macron se rapproche dangereusement. Cette usine, il la connaît bien. Il l’avait visitée fin juin 2016, en tant que ministre de l’économie, quelques semaines avant son départ du gouvernement pour lancer sa candidature à la présidence.
« On a appris ça sur nos portables »
Mardi, pour sa première visite à Valenciennes, Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, a tenté une dernière fois de réconcilier Vallourec, l’ex-propriétaire de l’aciérie, Altifort, le potentiel repreneur, les élus et, surtout, les salariés, qui vivent…