Bruxelles anticipe une accélération de l’économie européenne en 2024

Bruxelles anticipe une accélération de l’économie européenne en 2024

Une plus grande résistance de l’économie, mais une inflation toujours aussi forte et préoccupante. Dans ses prévisions semestrielles, publiées lundi 15 mai, la Commission européenne a dévoilé des perspectives légèrement meilleures qu’attendues à la fin de 2022, avec une croissance de 1 % attendue en 2023 et de 1,7 % en 2024. « L’économie européenne se porte mieux que nous ne l’avions prévu l’automne dernier », insiste Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie. En novembre 2022, les économistes de l’exécutif communautaire anticipaient une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,8 % cette année et de 1,6 % en 2024.

Parmi les grandes économies du continent, l’Allemagne devrait afficher un des taux de croissance parmi les plus faibles cette année, à 0,2 %, et un millésime 2024 autour de 1,3 %. Les investissements des entreprises, liés à la hausse des taux de la Banque centrale européenne, devraient reculer de 0,7 %.

Bruxelles attend une croissance française autour de 0,7 % en 2023, et de 1,4 % l’an prochain, grâce à une bonne tenue des investissements, tandis que la troisième économie de la zone euro, l’Italie, devrait connaître cette année 1,2 % de progression du PIB grâce, notamment, au plan de relance européen, et de 1,1 % en 2024. Parmi les économies les plus dynamiques, les pays méditerranéens se distinguent. L’Espagne et la Grèce dépassent 2 % de croissance, là aussi portés par le plan de relance européen.

Ces prévisions s’expliquent, selon le commissaire italien, par « des efforts déterminés pour renforcer notre sécurité énergétique, un marché du travail remarquablement résilient et l’assouplissement des contraintes d’approvisionnement ». A l’été 2022, du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt de l’importation de gaz russe, les prix du gaz avaient été multipliés par dix pendant l’été, entraînant l’inflation proche du seuil de 10 % dans la zone euro, et près de 20 % dans certains pays comme l’Estonie.

« Taux d’emploi à des niveaux record »

Désormais, Bruxelles anticipe une décrue de l’inflation, mais bien moins rapide qu’attendue à la fin de 2022. En 2023, après un pic à 7,6 % en mars, elle devrait progressivement baisser autour de 5,8 % en moyenne dans la zone euro (à 5,5 % en France), et de 2,8 % en 2024. La Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie et la Hongrie devraient encore connaître une hausse des prix à deux chiffres cette année.

Cette inflation devrait être alimentée notamment par les hausses de salaire, qui se poursuivront en Europe, même si elles sont insuffisantes pour éviter une perte de pouvoir d’achat. Dans ces conditions, l’exécutif s’attend à des mouvements de revendication salariale à travers le continent. Et ce d’autant plus que le marché du travail reste extrêmement tendu.

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LJD

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