Réforme des retraites : les salariés entrés dans un dispositif de fin de carrière devront-ils revenir travailler ?

Réforme des retraites : les salariés entrés dans un dispositif de fin de carrière devront-ils revenir travailler ?

Retournera, retournera pas au travail ? Début avril, une soixantaine de salariés du groupe Orano (ex-Areva) proches de la retraite, qui pensaient ne plus avoir besoin de retourner au travail grâce aux congés accumulés sur leur compte épargne-temps (CET), ont reçu une lettre de leur direction les prévenant que la future réforme des retraites remettait en question leur plan de départ.

Trois options s’offraient à eux : retourner au travail pour obtenir les semestres de cotisation supplémentaires exigés par la réforme, voir leur rémunération lissée jusqu’à leur nouvelle date de départ en retraite ou bien prendre des congés sans solde.

Reprise dans la plupart des médias, l’affaire avait fait grand bruit. Sur Twitter, Orano déclare avoir voulu « réagir pour gérer une situation qui s’impose à [lui] et identifier des cas individuels pouvant présenter des difficultés ». Interrogé le 9 mai sur cette situation, le ministre du travail, Olivier Dussopt, a indiqué que « chaque dossier individuel bénéficiera d’un traitement social, pour que personne ne soit rappelé », tout en soulignant qu’il ne s’agissait que de « quelques cas » de salariés potentiellement concernés.

Chez Thales, l’entreprise a mis en place en 2017 un dispositif spécifique de CET de fin de carrière, abondé par l’entreprise à hauteur de 40 %. « Ce sont des dispositifs appréciés à la fois par les salariés et par les directions, car ils permettent de faire partir plus tôt des salariés proches de la retraite », souligne Grégory Lewandowski, de la CGT Thales.

Comme chez Orano, ceux qui sont entrés dans ce dispositif voient leur départ en retraite décalé. « On a beaucoup de salariés inquiets qui nous contactent, indique le responsable syndical. La direction nous propose de prendre en charge six mois d’allongement et, pour les salariés qui verraient leur date de départ à la retraite reportée de plus de six mois, d’étaler leur rémunération sur toute la période. Mais cela pourrait représenter beaucoup d’argent en jeu pour quelques cas, peu nombreux. On demande donc à ce que la direction prenne en charge la totalité de l’allongement. »

« Des discussions se mettent en place »

Ces « quelques cas » ne manquent pas d’interpeller directions et syndicats. Bien que les décrets d’application concernant la réforme des retraites, qui entre officiellement en vigueur le 1er septembre, n’aient pas encore été publiés, « on voit déjà des discussions qui se mettent en place dans des entreprises au niveau des plans d’aménagement de fin de carrière », indique Stéphane Destugues, secrétaire général de la fédération métallurgie de la CFDT (FGMM-CFDT).

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LJD

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