Le handicap invite les entreprises à repenser leur organisation de travail
Comment évolue l’intégration des personnes en situation de handicap dans les entreprises ? Une quinzaine de participants ont échangé sur leurs pratiques à l’occasion des Rencontres RH, rendez-vous mensuel de l’actualité du management organisé par Le Monde en partenariat avec ManpowerGroup et Malakoff Humanis, mardi 7 février à Paris (et à distance).
« Beaucoup d’entreprises invoquent l’absence de candidats handicapés, leur sourcing se développe, mais c’est loin d’être suffisant », a introduit Guy Tisserant. Le quadruple médaillé d’or aux Jeux paralympiques en tennis de table, reconverti dans l’informatique, puis fondateur du cabinet de conseil en recrutement des salariés handicapés TH Conseil, a énuméré différents chantiers pour favoriser l’emploi handicapé : améliorer la perception de cette catégorie de la population, adapter le travail aux personnes en situation de handicap et non l’inverse, ou penser leur formation.
Tous les participants déplorent la multiplicité des intervenants, qui peut désorienter les responsables des ressources humaines, faute de guichet unique. Aides de l’Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), recours aux entreprises adaptées… « C’est foisonnant et dur de s’y retrouver, souligne Franck Bodikian, DRH de ManpowerGroup. On a résolu cela avec une personne qui conseille aussi bien nos permanents que nos intermédiaires. » Le référent handicap, obligatoire dans les entités de plus de 250 salariés, devient pour certains l’interlocuteur privilégié.
A l’échelle locale, dans ses magasins Castorama et Brico Dépôt, l’entreprise Kingfisher France privilégie plutôt les partenariats avec des associations pour bénéficier de leur expertise. Chez Havas Village, réseau d’agences de communication et de publicité, « outre un partenariat avec l’association Arpejeh, on privilégie le stage et l’alternance », déclare la DRH Delphine Castanet.
6 % de leur effectif
En matière de handicap, un chiffre condense souvent les efforts des entreprises : le taux d’emploi. Depuis 1987, toutes les sociétés de plus de vingt salariés sont dans l’obligation d’embaucher des personnes en situation de handicap, à hauteur de 6 % de leur effectif. Si elles n’atteignent pas ce taux, elles doivent verser une compensation financière à l’Agefiph. C’est le cas d’Havas Village, où le taux moyen est de 2,2 %.
L’Agirc-Arrco et Malakoff Humanis affichent quant à elles des taux de respectivement 10 % et 8 %, mais immédiatement relativisés par leurs DRH : en effet, les chiffres exceptionnels s’expliquent davantage par la déclaration régulière de salariés déjà en poste comme travailleurs handicapés, que par le recrutement en externe.
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