Réseau dans le réseau : les « clubs étudiants » des MBA prospèrent

Réseau dans le réseau : les « clubs étudiants » des MBA prospèrent

Dire à des cadres, futurs dirigeants, que la décroissance est nécessaire. Que le temps de travail doit être drastiquement réduit. Qu’il faut mettre fin à la publicité et repenser nos modèles économiques… A l’Insead, où de jeunes cadres viennent du monde entier passer un MBA pour donner un coup de boost à leur carrière, de tels sujets ne sont plus tabous.

Un vendredi de novembre, sur le campus de Fontainebleau (Seine-et-Marne), Timothée Parrique, chercheur en économie écologique à l’université de Lund, en Suède, a apporté une parole rare en école de commerce. Invité à une table ronde sur « l’exploration des nouveaux business models, pour une économie durable », il a bousculé la cinquantaine d’étudiants présents. « Beaucoup de jeunes diplômés n’ont pas envie de faire perdurer le système actuel. C’est grâce à eux que l’on pourra transitionner vers une nouvelle économie. A vous d’inventer celle que vous avez envie de voir ! », conclut-il.

Cette conférence sur l’économie de la décroissance a été coorganisée par l’école de commerce, dans le cadre d’une semaine consacrée aux objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour 2030, et par un club étudiant du MBA, le club Environment & Business. Son président, Yann Gourio, ne regrette pas l’expérience : « Il est important d’inviter des personnes comme Timothée Parrique, afin d’apporter d’autres visions, en particulier à ceux qui n’ont pas l’habitude d’entendre ces messages. Et au vu des réactions, cela a l’air d’avoir fonctionné… »

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Table ronde « Exploring new business models for a sustainable economy », à l’Insead, le 4 novembre 2022.
Yann Gourio, président du club « Environment & Business », à l’Insead, à la fin de la table ronde « Exploring new business models for a sustainable economy ».

S’il rassemble une quinzaine d’étudiants, ce club n’est que l’un des 43 clubs actifs de l’Insead. HEC Paris en compte une vingtaine, juste pour les MBA. Dans une école comme dans l’autre, chaque étudiant fait partie d’au moins l’un d’entre eux.

Alors, pourquoi ces professionnels ambitieux qui choisissent de faire une pause dans leur carrière – et de mettre de 20 000 à plus de 100 000 euros dans un MBA – s’investissent-ils dans des associations étudiantes ? Pour le réseau, bien sûr. La majorité de ces clubs sont sectoriels (industrie, luxe, consulting, fintech…), soit l’occasion pour les élèves de créer du lien entre pairs intéressés par ces secteurs. En organisant des événements et des rencontres, ils peuvent également nouer des relations avec des professionnels en activité. « Pour eux, c’est un très bon moyen de développer leur réseau. Chez nous, beaucoup de diplômés de MBA choisissent par exemple l’univers du conseil, le club sur le consulting est donc très populaire, tout comme celui tourné vers le private equity, dans la finance, qui a été fondé il y a dix-huit ans », détaille Katja Boytler, responsable de la vie étudiante à l’Insead.

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