Dividende salarié : le coup de pouce de l’inflation

Dividende salarié : le coup de pouce de l’inflation

Carnet de bureau. « Ce n’est pas acceptable qu’il y ait, d’un côté, les patrons et l’Etat-patron, et, de l’autre, les ouvriers, en situation d’antagonisme permanent. Il faut que tous ceux qui participent au fonctionnement de l’économie, à la création de richesses, comprennent qu’ils sont embarqués sur le même bateau. » Ces propos ne sont pas ceux d’un syndicaliste revendicatif, mais appartiennent au président Charles de Gaulle, à l’origine de l’ordonnance de 1959 qui posa le principe de l’intéressement des travailleurs aux bénéfices de l’entreprise, puis de celle de 1967 qui créa la participation obligatoire pour les entreprises d’au moins 100 salariés.

« Equilibrer la relation entre rémunération du capital et du travail. C’est l’objectif initial qui était envisagé par le général de Gaulle lors de la création de ces dispositifs », expliquent les auteurs du rapport « Partage de la valeur » de l’Institut Montaigne. C’est toujours le cas, au moment de trouver des solutions pour maintenir le pouvoir d’achat des travailleurs face à l’inflation, avec l’idée d’instaurer un « dividende salarié », moins contraignant que l’intéressement et touchant plus de salariés que la participation actuelle.

Car, après plus d’un demi-siècle, il faut se rendre à l’évidence, le rééquilibrage du partage de la valeur avance à pas de fourmi. Le dernier bilan de la direction générale du Trésor ne comptait toujours que 9 millions de salariés couverts par un dispositif de partage de la valeur en 2018 (soit 50,9 % des salariés du privé), qu’il s’agisse de l’intéressement facultatif ou de la participation obligatoire.

Un nouvel élément de rémunération

Le retour de la hausse de l’inflation serait-il susceptible de déclencher enfin ce rééquilibrage ? Emmanuel Macron a annoncé une prochaine grande conférence sur le partage de la valeur : « Quand il y a une augmentation des dividendes pour les actionnaires, il doit y avoir un mécanisme identique pour les salariés », justifiait-il, le 26 octobre, sur France 2. Et ses équipes d’enchaîner : « Je souhaite qu’avec les partenaires sociaux, nous avancions plus rapidement sur notre proposition de dividende salarié, qui doit donner rapidement des résultats concrets. Une entreprise qui distribue des résultats à ses actionnaires doit aussi distribuer à ses employés », a déclaré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à l’ouverture des débats au Sénat le 2 novembre sur la loi de programmation budgétaire.

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La volonté politique est affichée. La majorité des partenaires sociaux sont ouverts à la négociation, mais pas avant fin janvier 2023. Les sujets complexes exigent du temps. Et pour la CGT, la priorité est d’augmenter les salaires. C’est à ce propos qu’un nouveau dispositif pourrait intéresser les DRH. Le dividende salarié est à la fois une prime liée à la performance collective, qui peut nourrir l’engagement des salariés, et un nouvel élément de rémunération.

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LJD

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