Les patrons se préparent à une rentrée à risques multiples

Les patrons se préparent à une rentrée à risques multiples

Il est habituel de présenter la rentrée économique et sociale comme la période de « tous les dangers ». Mais celle de 2022 s’annonce particulièrement difficile. « Entre le regain d’inflation, la crise énergétique, l’impact sur le pouvoir d’achat comme sur la consommation et la menace de récession, tous les ingrédients sont en place pour nourrir les tensions sociales et politiques », prévient Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Un diagnostic partagé par la directrice générale du géant de l’immobilier Nexity, Véronique Bédague : « Nous sommes face à une situation économique inédite par l’ampleur des incertitudes, nous abordons donc cette rentrée de manière attentive et concentrée. »

Lors de l’université d’été du Medef, prévue les 29 et 30 août à Paris, le président de l’organisation patronale, Geoffroy Roux de Bézieux, doit réitérer au gouvernement un appel à poursuivre les réformes (retraites, assurance-chômage, impôts de production, transition écologique…). Inquiet du risque de paralysie politique dû à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, il invite les syndicats et les organisations patronales à dégager eux-mêmes des « consensus ». « On ne peut pas rester cinq ans immobiles, les partenaires sociaux doivent aussi former des majorités de circonstance », soulignait-il, fin juin, sur RMC – BFM-TV.

Transition écologique. L’été 2022 a confirmé les craintes sur le dérèglement climatique. « Nous sommes entrés dans l’ère du risque avéré, et notamment climatique, terrifiant, puisque tout ce que le GIEC avançait comme scénarios les plus défavorables devient notre vie courante, note Nicolas Théry, président du Crédit mutuel. J’ai donc une inquiétude : que l’on fasse une erreur de diagnostic, car l’inflation, la moindre croissance, les pénuries d’énergie, le climat, c’est un même ensemble qu’il faut traiter comme un tout. »

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PDG du constructeur ferroviaire Alstom, Henri Poupart-Lafarge pense qu’il faut adopter des stratégies de sortie des crises « là où nous sommes pertinents ». Cela implique une « accélération de la décarbonation des transports grâce à un meilleur report vers le train » et la fin du diesel au profit de l’hydrogène. Sur ce point, il rejoint Marie-Ange Debon, présidente du directoire de la société de transport Keolis, qui veut « convaincre davantage d’automobilistes de prendre des abonnements de transport public ». « Le prix des carburants devrait nous aider », et la possibilité désormais donnée aux employeurs de rembourser 75 % de l’abonnement de leurs salariés sans cotisations ni impôt.

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LJD

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