Camaïeu, en cessation de paiement, placé en redressement judiciaire
En cessation de paiement deux ans après sa reprise par la Financière immobilière bordelaise (FIB), le géant du prêt-à-porter Camaïeu a été placé lundi 1er août en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille, a annoncé sa direction à l’Agence France-Presse (AFP). « Nous prenons acte de la décision du tribunal qui prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à la demande de Camaïeu », a fait savoir la direction, précisant travailler « dès à présent au plan de continuation », l’objectif de l’enseigne, qui emploie 2 571 salariés, « étant de préserver l’activité de l’entreprise et de la marque Camaïeu ».
« Cette décision doit permettre à Camaïeu, marque historique du textile français, de disposer d’une période d’observation puis de présenter un plan de continuation afin de poursuivre la transformation initiée par le groupe et assurer ainsi la pérennité de l’entreprise », dit un communiqué le groupe Hermione People and Brands (HPB), la division distribution de la FIB de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon.
Affaibli par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine
L’enseigne, qui compte 538 magasins en France, avait demandé l’ouverture de cette procédure lundi dernier, se déclarant en cessation de paiement, plombée notamment par des impayés de loyers. Cette demande a été faite « après une période de plusieurs mois marquée par une série de difficultés exogènes », a développé HPB. « Déjà très fragile au moment de sa reprise », en 2020, « Camaïeu a été confrontée à une vague de crises successives majeures et sans précédent due à la crise Covid, aux confinements répétés (…) et à la désorganisation du transport mondial », selon le communiqué.
HPB cite aussi une « cyberattaque d’une ampleur exceptionnelle ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine et l’augmentation du prix des matières premières ». « Déjà largement fragilisée par cette succession de faits sans précédent, Camaïeu doit faire face, depuis le 30 juin, à l’arrêt de la Cour de cassation, refusant aux commerçants le droit de demander une baisse de leurs loyers de la période Covid », ajoute HPB. « Même si le tribunal valide un plan de continuité, on sait très bien qu’il y aura une réorganisation des effectifs, donc un plan social, donc de la casse sociale », a réagi Thierry Siwik, délégué CGT de Camaïeu. « Pour minimiser cette casse sociale, nous allons construire une action avec la CGT HPB », a-t-il ajouté.