La coopérative Scopelec se place en procédure de sauvegarde

La coopérative Scopelec se place en procédure de sauvegarde

Cela pourrait devenir le dossier social « chaud » de la campagne présidentielle. Mise en difficulté par la perte en 2021 d’un important contrat auprès d’Orange, Scopelec, la plus ancienne coopérative de France, spécialisée dans le déploiement de réseaux de télécommunications, a annoncé vendredi 18 mars avoir été placée en procédure de sauvegarde par un jugement du 17 mars rendu par le tribunal de commerce de Lyon. « Face à l’impératif de la situation, nous n’avions pas d’autres choix que de prendre cette décision. Il nous faut maintenant, dans ce nouveau cadre judiciaire, faire valoir nos droits dans l’intérêt de Scopelec et de ses salariés », explique Thomas Foppiani, le président du directoire de Scopelec.

Grâce à cette procédure, la coopérative va pouvoir suspendre le paiement de ses dettes et préserver sa trésorerie au cours d’une période d’observation de 6 mois, renouvelables. Scopelec a une dette financière brute de 85 millions d’euros, dont un prêt garanti par l’Etat de 40 millions. Elle dispose d’une trésorerie d’un peu plus de 50 millions.

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Ce sursis sera mis à profit pour étudier avec l’aide du tribunal de commerce différentes possibilités de rétablissement. Si l’une d’entre elles assure la viabilité de l’entreprise, le tribunal pourra alors arrêter d’un plan de sauvegarde avec un étalement potentiel des dettes sur dix ans. En revanche, si aucune solution viable n’est trouvée à la fin de la période d’observation, la sauvegarde passera en procédure de redressement ou en liquidation judiciaire, ce qui conduirait à la cession

Coup de pression sur le gouvernement

Aidée par le ministère de l’économie et le Comité interministériel de restructuration industrielle, Scopelec cherchait depuis plusieurs semaines une solution amiable avec Orange et plusieurs des concurrents afin que ceux-ci reprennent une partie de ses salariés menacés par la perte de ce contrat. Mais « en près de quatre mois, Scopelec n’a reçu que des réponses partielles et peu concluantes », regrette amèrement la société.

Ces négociations ont permis quelques avancées. « Sur la question des transferts de salariés vers les autres attributaires du marché, Scopelec a obtenu de la part de plusieurs repreneurs un cadre contractuel acceptable, avec reprise d’ancienneté et maintien des conditions salariales », apprécie la coopérative. Les discussions portant sur des mesures visant à compenser la perte d’activité de la société grâce à l’attribution de « volumes additionnels temporaires » se poursuivent, ce qui laisse encore un peu d’espoir.

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LJD

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