Archive dans janvier 2025

« Il faut arrêter de dire que ce sont les femmes qui doivent changer… C’est à l’entreprise de changer »

Hélène Bernicot.

Hélène Bernicot, 49 ans, est directrice générale du Crédit mutuel Arkéa au côté d’Anne Le Goff. Ce sont les premières et seules femmes à ce jour à diriger une banque en Europe. Celles qui ont mis en place une politique en faveur des femmes au sein de leur entreprise ont raconté leur parcours dans La Fabrique de la décision, un leadership collectif pour une finance engagée (Le Cherche Midi, 2022).

Quel a été votre déclic sur les problèmes de mixité au sein de votre entreprise ?

La première étape, lorsque j’étais en poste aux ressources humaines en 2014, était de réaliser un diagnostic chiffré. Comme pour beaucoup de banques, nos effectifs étaient majoritairement féminins, mais nous avions le syndrome du « tuyau percé » : les femmes étaient de moins en moins nombreuses dans la hiérarchie, jusqu’au sommet, où il n’y en avait plus aucune. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il ne fallait plus que cela ne soit qu’un sujet de femmes, mais que la parité était aussi un sujet d’hommes. Et, pour parler aux hommes qui nous dirigent, il fallait parler leur langage, et donc leur montrer, chiffres à l’appui, qu’il s’agissait aussi de la performance de l’entreprise. Par exemple, une équipe mixte prend moins de risques, est plus innovante et globalement plus performante.

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Le syndrome de l’imposture : pourquoi les femmes se sentent-elles encore illégitimes au travail ?

« Je ne sais pas faire. Je ne suis pas bonne. Je ne vais pas y arriver. Ils vont tous voir que je suis une quiche, que je ne suis pas à la hauteur. » A trois jours d’envoyer sa réponse à un appel d’offres, Nathalie, 42 ans, angoisse à l’idée de devoir exposer le résultat de son travail, devant collègues et clients. Voilà pourtant vingt et un ans que cette directrice conseil en agence de communication répond à un bon paquet de requêtes similaires, et toujours avec succès. Mais rien n’y fait : à chaque dossier important, avec des centaines de milliers d’euros à la clé, ces phrases la tiennent éveillée la nuit, tournant en boucle comme une ritournelle obsédante, tandis que ses slides se mettent à défiler dans sa tête.

Nathalie se dévalorise alors qu’elle n’a, objectivement, aucune raison de douter de ses compétences : dernièrement, cette mère hyperactive a même été approchée par une agence parisienne qui l’a toujours fait rêver, mais elle a préféré décliner et rester dans la sienne. Mais là aussi : « Rien que de m’entendre me présenter comme directrice conseil de mon agence… C’est pourtant factuel, mais j’ai l’impression que c’est faux », lâche, en rougissant, l’énergique quadragénaire aux fins cheveux blonds. « J’ai l’impression que ce n’est pas moi et que j’enrobe mon parcours », précise celle qui attribue ses réussites, au travail de « [s]on équipe ».

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Coup de frein sur les primes à l’embauche des apprentis

Des élèves apprentis en CAP Intervention en maintenance technique des bâtiments, au lycée Le Corbusier de Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d’Oise, le 11 octobre 2024.

Il était acquis depuis plusieurs mois que le montant des aides à l’apprentissage allait diminuer. Restait à savoir de combien, et dans quel périmètre. Il a fallu attendre lundi 30 décembre, soit deux jours avant la fin du dispositif actuel, pour être fixé. Dans un communiqué, le ministère du travail a annoncé que la prime à l’embauche des apprentis allait être diminuée.

Elle était jusqu’ici de 6 000 euros la première année, quelle que soit la taille de l’entreprise ou le niveau d’études. Elle sera désormais de 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2 000 euros pour les autres. Elle restera en revanche au niveau initial pour l’embauche d’un apprenti en situation de handicap. Plusieurs fois évoquée, cette différenciation en fonction de la taille de l’entreprise n’était toutefois pas la première piste retenue lors de la préparation du budget par le gouvernement Barnier, qui envisageait plutôt de réduire l’aide à 4 500 euros pour tout le monde.

« En l’absence de décision, l’aide n’aurait concerné que les contrats préparant à des diplômes de niveau bac et infrabac et pour les seules entreprises de moins de 250 salariés, soit moins d’un tiers des contrats », explique le ministère dans son communiqué. « Par cette décision, nous poursuivons la valorisation de cette voie d’excellence qui favorise l’insertion professionnelle des jeunes, revendique la ministre du travail et de l’emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, dans le communiqué. Nous permettons également aux entreprises de bénéficier des compétences indispensables à leur développement. »

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La réforme du RSA expérimentée depuis 2023 se généralise malgré les inquiétudes sur les moyens

L’année 2025 s’annonce comme celle du grand chamboulement pour France Travail. Depuis le 1er janvier, l’ensemble des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) sont automatiquement inscrits auprès de l’opérateur public (ex-Pôle emploi). Ce sont donc environ 1,2 million de personnes qui viendront grossir les rangs des demandeurs d’emplois enregistrés dont, parmi eux, 200 000 jeunes suivis par les missions locales et les personnes en situations de handicap accompagnées par Cap’Emploi.

Après une expérimentation menée depuis mars 2023 dans dix-huit territoires, étendue à quarante-sept nouveaux bassins d’emploi en mars 2024, la réforme inscrite dans la loi « pour le plein-emploi » de décembre 2023 se généralise à l’ensemble de l’Hexagone. Le bouleversement pour le service public de l’emploi n’atteindra pas les sommets de la fusion de l’ANPE et des Assédic en 2008, mais son ampleur est grande. Avec 1,2 million de nouvelles personnes enregistrées, les statistiques des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail vont logiquement exploser.

Deux nouvelles catégories vont être créées pour les bénéficiaires du RSA. La première, G, sera une « catégorie d’attente » avant d’être enregistré en A, B, C, D ou E selon le profil du demandeur d’emploi, notamment s’il a travaillé ou pas dans le mois. La seconde, F, dite « sociale » sera réservée aux personnes dont la situation les empêche de rechercher un emploi.

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Ce qui change le 1ᵉʳ janvier 2025 pour votre budget : retraites, timbres, location meublée, tabac…

La tradition est respectée. Comme chaque 1er janvier, un chapelet de mesures affectant les finances personnelles entre en vigueur, début 2025, malgré le contexte politique. Pour le moment, faute d’une nouvelle loi de finances pour l’Etat et la Sécurité sociale, le budget initial de 2024 a été reconduit à l’identique en 2025 par décret au Journal officiel, mardi 31 décembre. Mais la situation est incertaine. Si, censure du gouvernement Barnier oblige, les changements qui figuraient dans les deux projets de budget ne s’appliquent pas, d’autres devraient être actés en début d’année.

Logement et immobilier

Les logements les plus énergivores, classés G sur un diagnostic de performance énergétique (DPE), seront considérés comme indécents, donc impropres à la location en métropole. La justice, saisie par le locataire, pourra contraindre le propriétaire à réaliser certains travaux ou à baisser le loyer. Cela concerne les nouveaux contrats et les anciens à leur reconduction. Les DPE réalisés entre janvier 2018 et juillet 2021 ne seront plus valables.

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