Archive dans novembre 2022

La réforme de l’assurance-chômage adoptée par l’Assemblée nationale

Le Parlement s’apprête à adopter définitivement la réforme de l’assurance-chômage. Les députés ont validé le texte, mardi 15 novembre, avant l’adoption prévue au Sénat, jeudi. Les deux chambres s’étaient mises d’accord la semaine dernière lors d’une commission mixte paritaire (CMP).

Le gouvernement a finalement accepté, comme le demandait la droite, que deux refus de CDI après un CDD ou un contrat d’intérim sur le même poste entraînent à l’avenir la perte de l’indemnisation chômage. Ce sera à l’employeur d’en informer Pôle emploi. De plus, la disposition assimilant l’abandon de poste à une démission, introduite à l’Assemblée par des amendements de la majorité présidentielle et des élus Les Républicains, a été entérinée.

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Le texte du ministre du travail, Olivier Dussopt, enclenche aussi la possibilité, par décret, de moduler certaines règles de l’assurance-chômage (comme la durée d’indemnisation) en fonction de la situation du marché du travail. Bien que les syndicats y soient unanimement opposés, une concertation est en cours avec les partenaires sociaux, et le gouvernement fera connaître « les arbitrages retenus » le 21 novembre, pour une application de la modulation début 2023.

« Vision jetable des salariés »

L’Assemblée a donné son feu vert par 210 voix contre 140, en dépit de l’opposition de la gauche et de l’extrême droite. Le texte porte une « réforme de droite » qui « va aggraver la situation [des] chômeurs de notre pays », selon le communiste Pierre Dharréville. Les « insoumis » ont défendu en vain une motion de rejet de ce texte qui, selon eux, installe « une vision jetable des salariés », tandis que les socialistes ont annoncé une saisine du Conseil constitutionnel.

Enfin, selon les députés du Rassemblement national, avec ce projet de loi, « punition et culpabilisation sont à l’ordre du jour ».

Le Monde

La filière nucléaire veut recruter de 10 000 à 15 000 personnes par an jusqu’en 2030

« Cherche soudeurs désespérément. » Comme de nombreux autres secteurs d’activité, mais avec des conséquences encore plus sensibles en pleine crise de l’énergie, la filière du nucléaire compte aujourd’hui de nombreux métiers en tension, dans lesquels elle peine à recruter.

Une situation doublement problématique, alors qu’EDF doit répondre aux besoins de son parc de centrales existant – en proie à des problèmes de corrosion –, tout en menant à bien, en parallèle, son projet de construction de six nouveaux EPR, dits « EPR2 », avec une option pour huit supplémentaires, selon la feuille de route présentée par le président Emmanuel Macron, en février.

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Dans ce contexte, explique la compagnie nationale, le secteur souhaite recruter, sur la période 2023-2030, un minimum de 10 000 à 15 000 personnes par an, au lieu des 5 000 annuels entre 2019 et 2022. « Un salarié sur deux qui travaillera dans la filière en 2030 n’y travaille pas aujourd’hui, donc il y a un challenge majeur d’attirer, de former, de recruter, d’accélérer l’expérience et les compétences des nouveaux arrivants », a déclaré Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d’EDF, lors d’une conférence de presse, mardi 15 novembre.

Le programme « Match »

« Je crois qu’il n’y a pas d’autre grande filière industrielle qui ait (…) autant d’augmentation de charges dans les années qui viennent », a-t-il ajouté. De son côté, le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire évoque 10 000 recrutements annuels. Il a mis sur pied un programme, « Match », un outil qui vise à l’adéquation entre les besoins et ressources du secteur dans plus de 80 métiers, et dont les conclusions sont prévues pour mars 2023.

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S’agissant des projets d’EPR2, le site de Penly (Seine-Maritime), envisagé pour construire la première paire de nouveaux réacteurs, pourrait représenter, s’il franchit les étapes du débat public et s’il obtient le feu vert parlementaire, 7 500 salariés lors de son pic d’activité, en 2029. « Si la décision [politique] est prise rapidement, on table sur la possibilité de commencer les travaux préparatoires sur ce site à la mi-2024, pour une mise en service à l’horizon 2035-2037 », a détaillé Gabriel Oblin, le directeur de projet pour les réacteurs nucléaires EPR2.

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Grève au « Parisien » contre un plan de réorganisation

Le bouclage du Parisien menaçait d’être perturbé, mardi 15 novembre, en raison d’une grève votée en début d’après-midi. Par 80 votes pour (13 contre et 8 abstentions), les salariés du quotidien réunis en assemblée générale (à l’origine programmée pour le 10 novembre) ont souhaité manifester leur soutien à leurs collègues de l’édition qui avaient décidé le matin même de se mettre en grève.

Dans une motion, ces derniers expliquent rejeter le plan de la direction, qu’ils estiment « facteur d’instabilité » et qui va selon eux « alourdir la charge de travail ». Depuis plusieurs semaines, le service de l’édition est soumis à un audit, les salariés réclamant des embauches (pour atteindre « un effectif de quarante-huit postes pérennes », contre quarante-quatre aujourd’hui) afin de réunir de « bonnes » conditions de travail et réaliser « un journal de qualité ».

Plus globalement, les salariés mobilisés s’inquiètent d’un « appauvrissement général », « tant dans les salaires que dans le contenu que l’on nous demande de produire », déclare un journaliste. Mardi, dans la soirée, une entrevue entre les organisations syndicales SGJ-FO, SNJ, SNJ-CGT, SGLCE-CGT, SNPEP-FO et la direction était espérée. Le mouvement est censé durer jusqu’à mercredi midi, quand se tiendra une nouvelle assemblée générale.

Une première assemblée générale s’était tenue le 11 octobre, au terme de laquelle une première motion avait déjà été votée, à l’unanimité. Des demandes d’embauches y étaient exprimées, que la direction avait rejetées quelques jours plus tard.

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« Discriminer des candidats à un emploi parce qu’ils vivent en situation de pauvreté est illégal »

En Belgique, Johan me raconte : « Dès qu’ils savent d’où vous venez, c’est terminé. Ils ne regardent même pas votre lettre de motivation. » L’homme d’une cinquantaine d’années sait que les employeurs écartent ses candidatures dès le moment où l’adresse figurant sur son CV leur indique la localité d’où il vient. « Des journalistes sont venus ici et la façon dont ils ont présenté notre quartier lui a donné mauvaise réputation. Les employeurs nous ferment la porte au nez, sans explication. » D’autres personnes comme Johan se joignent à la conversation et rapportent des expériences similaires ou acquiescent en silence.

Les vécus de ces personnes – les attitudes de mépris, les remarques condescendantes des travailleurs sociaux et des médecins, la méfiance exprimée par les propriétaires ou les employeurs – sont autant d’exemples de discriminations pour précarité sociale. Ces attitudes et ces comportements négatifs à l’égard des personnes en situation de pauvreté font partie de leur expérience quotidienne. Elles empêchent celles-ci de pleinement exercer leurs droits, qu’il s’agisse d’accéder aux soins de santé, de louer un appartement ou de trouver un emploi.

Les discriminations pour précarité sociale sont courantes sur le marché du travail. En France, des testings, menés en 2013 par ATD Quart Monde, ont montré que les candidats avaient moins de chances d’être sélectionnés lorsque leur candidature indiquait un passage en centre d’hébergement ou en entreprise d’insertion, deux indices signalant la précarité.

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Aux Etats-Unis, les employeurs refusent souvent d’envisager les candidatures de personnes vivant dans des centres pour sans-abri. Dans les secteurs à bas salaire, les employeurs sont moins enclins à embaucher des candidats vivant dans des zones plus éloignées du lieu de travail, craignant que ces candidats soient moins disponibles, ce qui est souvent le cas des personnes en situation de pauvreté.

Des personnes qui deviennent invisibles

Enfin, les entreprises hésitent souvent à engager des candidats restés sans emploi durant de longues périodes, parce que les patrons les perçoivent, à tort, comme manquant de motivation.

Ces discriminations perpétuent la pauvreté. Elles privent les personnes en pauvreté de leur droit au travail. Elles privent nos sociétés des talents, des compétences et des connaissances de ces personnes. Elles réduisent la diversité du monde du travail et finissent par couper les personnes en pauvreté du reste de la société : elles deviennent invisibles.

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Réforme des retraites : l’épineux dossier des régimes spéciaux

Attention, terrain miné. Dans le cadre de la « concertation » qu’il a ouverte, depuis un peu plus d’un mois, sur la réforme des retraites, le gouvernement s’apprête à traiter l’une des questions les plus sensibles : les régimes spéciaux de pensions. Le sujet doit, en effet, être abordé, à partir du mardi 15 novembre, avec les partenaires sociaux, à l’occasion d’un « deuxième cycle » de discussions centré sur « l’équité et la justice sociale ». Avant même le début des échanges relatifs à cette thématique, plusieurs scénarios émergent d’ores et déjà.

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La démarche de l’exécutif correspond à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Dans son programme pour l’élection présidentielle, celui-ci s’est engagé à mener à bien « la suppression des principaux régimes spéciaux » pour les individus travaillant chez certains employeurs – en particulier la RATP et les entreprises des industries électriques et gazières (IEG), dont EDF. Il avait précisé que les changements s’opéreraient « comme nous l’avons fait pour la SNCF ». Depuis le 1er janvier 2020, le « statut » de la société ferroviaire, qui permet de bénéficier de règles particulières, notamment en matière de protection sociale (retraite, assurance-maladie, invalidité, etc.), ne s’applique plus aux nouveaux embauchés. En revanche, il continue de prévaloir pour les personnels déjà en place, en s’éteignant progressivement à mesure que ceux-ci s’en vont. C’est ce qu’on appelle « la clause du grand-père ».

Le président de la République s’attaque ainsi à un corpus de dispositions dérogatoires, régulièrement décriées : parmi elles, il y a la possibilité offerte à ces catégories de salariés de réclamer le versement de leur pension plus tôt que dans le reste du privé et que pour la plupart des fonctionnaires. Ainsi, l’âge moyen de départ à la retraite est de 60 ans dans les IEG et légèrement inférieur à 57 ans pour les agents de la RATP, d’après le ministère du travail.

Subventions de l’Etat

La controverse se nourrit également des subventions que l’Etat apporte pour assurer l’équilibre financier de ces régimes (par exemple 700 millions d’euros, s’agissant de la RATP). Dans un rapport remis en juillet 2019, la Cour des comptes avait recommandé une remise à plat de ces singularités, car elles soulèvent « un problème d’acceptabilité par le reste de la com­munauté nationale ».

Quelques heures avant le démarrage du « deuxième cycle de la concertation » sur les retraites, Olivier Dussopt, le ministre du travail chargé du dossier, a balisé la réflexion à venir. Dans un entretien mis en ligne, lundi, sur le site Internet du quotidien Les Echos, il confirme que la réforme s’appliquera aux régimes des IEG et de la RATP, « voire [à] celui de la Banque de France ». La liste des employeurs concernés sera discutée avec les syndicats et le patronat, sachant qu’il a déjà été décidé de ne pas remettre en cause les dispositifs propres aux marins, à la Comédie-Française et aux danseurs de l’Opéra de Paris : il s’agit de « métiers très particuliers qui usent les corps », justifie le ministre.

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Très légère baisse du nombre de chômeurs en France au troisième trimestre

La stagnation était attendue, elle se confirme. Au troisième trimestre, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT), a très légèrement baissé : – 17 000 sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte) par rapport au trimestre précédent, selon les statistiques diffusées, mardi 15 novembre, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le taux de chômage est donc quasi stable (– 0,1 %) et s’établit désormais à 7,3 % de la population active pour 2,252 millions de personnes. « Le taux de chômage oscille entre 7,3 % et 7,4 % depuis le quatrième trimestre 2021, à un niveau inférieur de 0,9 point à celui d’avant la crise sanitaire », indique l’Insee. Il a légèrement augmenté (+ 0,3 point) pour les jeunes (15-24 ans), à 18,3 %, et reste stable (– 0,1 point) pour les 25-49 ans et pour les 50 ans ou plus, respectivement à 6,5 % et 5,1 %.

Si cette stabilisation du taux de chômage était prévisible compte tenu des 89 400 emplois supplémentaires dans le secteur privé au troisième trimestre, elle n’en est pas moins surprenante. Alors que la croissance française est atone (+ 0,2 % du produit intérieur brut), le marché de l’emploi continue de résister. Malgré la crise énergétique et la guerre en Ukraine, il n’y a toujours pas de retournement de tendance. Le taux d’emploi des 15-64 ans augmente ainsi de 0,3 point au troisième trimestre et atteint 68,3 %. Il se situe 0,8 point au-dessus de son niveau d’il y a un an « et à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure », en 1975, selon le communiqué de l’institut. « Il faut se féliciter de cette situation, indique Gilbert Cette, professeur d’économie à la Neoma Business School. Mais lorsque l’emploi augmente plus fortement que la croissance, cela signifie qu’il y a une évolution négative de la productivité. » Même interrogation chez Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : « C’est assez incompréhensible d’avoir autant de créations d’emploi compte tenu de notre croissance. »

Les bons résultats de l’alternance

Le taux d’emploi augmente de 0,1 point pour les jeunes (15-24 ans), à 34,9 %, et atteint son plus haut niveau depuis 1990, « notamment du fait des contrats en alternance », selon l’Insee. Car l’apprentissage est une des raisons pour lesquelles le marché de l’emploi continue de tenir bon. Les bons résultats de l’alternance entraînent notamment une baisse (– 34 000 personnes) du « halo autour du chômage » – les personnes désirant retourner sur le marché de l’emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT –, à 1,8 million de personnes, selon les données de l’Insee. « Les apprentis ne passent pas par la case chômage mais vont directement sur le marché de l’emploi », précise Eric Heyer.

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A l’heure des économies, Amazon licencie plusieurs milliers d’employés de bureau

Le directeur général d’Amazon Andy Jassy, à Las Vegas, en décembre 2019. Jusqu’alors à la tête des services numériques de l’entreprise, il a succédé en 2021 au fondateur Jeff Bezos.

Après Meta ou Twitter, Amazon va, à son tour, licencier plusieurs milliers de personnes, à partir de cette semaine. Le nombre précis des départs – non confirmés par l’entreprise – pourrait atteindre 10 000, écrivent le New York Times et le Financial Times, lundi 14 novembre. En valeur absolue, la vague de suppression de postes est comparable à celle subie par la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp (11 000 licenciements) ou par le réseau social racheté par Elon Musk (3 750 plus plusieurs milliers de prestataires). Toutefois, la proportion est, chez Amazon, bien moindre : elle représenterait moins de 1 % du 1,5 million d’employés du leader mondial de la vente en ligne et environ 3 % de ses salariés hors de ses entrepôts.

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Pour l’entreprise fondée par Jeff Bezos, habituée à des années de croissance ininterrompue, un tel plan de départs touchant les employés des bureaux est tout à fait inhabituel. Il symbolise le coup de froid qui touche les entreprises technologiques ces derniers mois.

Le changement d’ambiance est notable par rapport à l’euphorie connue après la pandémie de Covid-19 par le secteur, porté par la hausse des usages numériques liée aux confinements, e-commerce en tête. Pour accompagner sa croissance accélérée, Amazon a probablement établi un record historique de recrutement : ses effectifs ont, entre fin 2019 et fin 2021, doublé, passant de 800 000 à 1,6 million d’employés. L’entreprise est devenue le deuxième employeur au monde, derrière le géant américain de la grande distribution Walmart.

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Recul de l’action de 42 %

Depuis, la croissance exceptionnelle de l’e-commerce s’est tassée et le risque de récession économique combiné à l’inflation a fait planer le spectre d’un recul des ventes et d’une hausse des coûts. Fin juillet, l’entreprise a publié une perte trimestrielle comptable de 2 milliards de dollars (1,92 milliard d’euros). Au troisième trimestre, Amazon a annoncé un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars et conservé une croissance du chiffre d’affaires de 15 % mais a prévu que cette dernière ne dépasserait pas 2 à 8 % sur la fin de l’année. L’action a reculé de 42 % depuis janvier.

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En réaction, le groupe a, dès avant l’été, annoncé se considérer en « surcapacité » d’entrepôts et d’effectifs. Et prévu de « réduire » les coûts. Cela s’est traduit par un ralentissement des ouvertures d’entrepôts et quelques cessions de surfaces, mais aussi par une réduction du nombre d’employés des entrepôts, de l’ordre de 80 000 départs non remplacés, selon la presse américaine. Le gel des embauches a été étendu la semaine dernière aux employés de bureau.

Ces derniers jours, le directeur général Andy Jassy, qui a remplacé Jeff Bezos en 2021, a lancé un processus interne de recherche d’économies. Amazon a déjà, cet automne, fermé le service de consultation médicale à distance et en personne Amazon Care, ainsi que le projet de petit robot de livraison Scout. Les économies devraient toucher certains services non rentables.

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Selon la presse américaine, les licenciements annoncés lundi 14 novembre devraient notamment engendrer des départs dans la division « appareils ». Celle-ci regroupe la production d’objets électroniques comme la liseuse Kindle, les tablettes Fire et interface de connexion de téléviseur Fire TV, ainsi que les enceintes connectées Echo et les sonnettes connectées Ring, mais aussi l’assistant personnel vocal Alexa, dont les équipes atteignent 10 000 personnes. Les équipes de pilotage des activités d’e-commerce devraient également subir des départs, ainsi que celles des ressources humaines, l’heure n’étant désormais plus aux embauches massives.

Le taux de chômage en France est resté quasi stable à 7,3 % au troisième trimestre 2022

Le taux de chômage est resté quasi stable au troisième trimestre 2022, s’établissant à 7,3 % de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,4 % au deuxième, selon les chiffres publiés mardi 15 novembre par l’Insee.

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Le nombre de demandeurs d’emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) atteint 2,252 millions de personnes, soit 17 000 de moins par rapport au trimestre précédent. « Le taux de chômage oscille entre 7,3 et 7,4 % depuis le quatrième trimestre 2021, à un niveau inférieur de 0,9 point à celui d’avant la crise sanitaire (fin 2019) », informe l’Insee dans son communiqué.

Le Monde

A la campagne, l’essor des tiers-lieux de santé

En mai 2020, Morgane Lavayssière et Garance Fafa prennent la route. Les deux jeunes orthophonistes sont lasses de leurs conditions d’exercice à Marseille. « Quand on travaille en libéral, on est isolé. La course à l’acte nous oblige à faire des horaires fous. Et on ne se sent pas à la hauteur de la tâche, car on manque de pluridisciplinarité », estime Morgane Lavayssière. Les trentenaires entament un tour de France en van aménagé à la recherche d’innovations pour soigner différemment. Elles découvrent les centres de santé d’un côté, et les tiers-lieux de l’autre. Pourquoi ne pas les faire cohabiter ? Les deux amies s’installent en Ariège, dans un désert médical. Et planchent sur « Les Clés-rièrent », un centre de santé pluridisciplinaire qui propose des jardins partagés, un café associatif, des conférences, un accès au numérique et des ateliers divers.

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Morgane Lavayssière imagine déjà la future patientèle qu’elle raconte ainsi : « Colette, 83 ans, vient pour sa rééducation suite à son AVC : elle consulte son médecin, son orthophoniste, sa kiné… Puis retrouve d’autres personnes du village dans la salle de convivialité. Elle discute avec Sami : bientôt à la retraite, le sexagénaire se sent un peu dépassé depuis qu’on a diagnostiqué la maladie d’Alzheimer à sa femme. Deux à trois fois par semaine, Camille, le maraîcher du village, vend ses productions bio et anime parfois avec Maylis, la naturopathe, des ateliers cuisine végétarienne. » Ce concept de tiers-lieu hybride suscite un vif enthousiasme de la part de la population, mais aussi du corps médical : l’équipe s’est vite agrandie, et comporte aujourd’hui, en plus des deux orthophonistes, un médecin, une naturopathe et une secrétaire médicale.

Approche multidimensionnelle

La structure a rejoint le réseau Hameaux de santé, qui fédère les projets de centres de santé avec une approche globale, écologique, démocratique et sociale. Jesse Robert, 28 ans, aux manettes du réseau, est régulièrement sollicité par des professionnels de santé : « On est nombreux à avoir à peu près la même idée au même moment, mais sans savoir comment mettre en place des projets en tenant compte des contraintes juridiques et financières. Je suis pour l’instant trois projets pilotes. Sans compter les lieux déjà existants qui pourraient rejoindre le réseau. »

Ainsi de l’Hirondelle bleue, un centre de médecine intégrative à Rebreuviette (Pas-de-Calais) alliant médecine conventionnelle et thérapies complémentaires. Amandine Debray, 36 ans, à l’origine du projet, est également contactée par de nombreux médecins souhaitant monter des centres de soin novateurs. « Les concepts ne sont pas toujours les mêmes, mais on retrouve toujours l’envie de porter un projet collectif, avec une vision plus humaniste des soins », explique la médecin généraliste. Son projet fédère pour l’instant dix-neuf thérapeutes : naturopathes, sophrologue, ostéopathe, réflexologue, hypnopraticienne… « plus trois autres généralistes qui souhaitent rejoindre l’équipe. En plein désert médical, ce n’est pas anodin », souligne celle qui s’est formée à la médecine intégrative après avoir exercé comme médecin généraliste pendant dix ans en maison de santé pluridisciplinaire. « J’avais l’impression de ne pas apporter de solution durable au patient, de ne traiter que les symptômes », poursuit-elle. Avec une approche multidimensionnelle, un parcours de soin complet et personnalisé, le médecin dit avoir retrouvé du plaisir à sa pratique : « Les tiers-lieux de santé peuvent être une piste pour attirer les jeunes médecins dans les déserts médicaux. La quête de sens mobilise plus qu’une prime ou une mesure coercitive. »