Technicolor : 102 emplois supprimés et « une délocalisation massive des activités rennaises vers l’Inde »
Le couperet est tombé pour l’ancienne Thomson Multimedia, ultime espoir français dans l’électronique grand public. Syndicats de salariés et élus du comité social et économique (CSE) de Technicolor Rennes ont annoncé, mercredi 18 novembre, avoir signé un plan de la direction qui prévoit de supprimer 102 emplois ainsi qu’« une délocalisation massive des activités rennaises vers l’Inde ».
Cet accord prévoit de supprimer 35 % des effectifs, c’est-à-dire 102 postes sur les 286 du site de Cesson-Sévigné, commune contiguë à Rennes, et de délocaliser vers l’Inde les activités de recherche et développement du site, notamment l’intégration logicielle.
Spécialiste de la maison connectée, Technicolor Rennes développe des passerelles d’accès à Internet pour les opérateurs de téléphonie et d’Internet et des décodeurs.
Dans un communiqué, les élus du personnel CFDT, CFE-CGC et SUD disent n’avoir « pas eu d’autre choix que de signer un accord majoritaire pour sécuriser a minima des mesures d’accompagnement aux futurs salariés licenciés ».
Selon Nicolas Grelier, délégué CFE-CGC et porte-parole de l’intersyndicale, le projet de la direction a surpris les salariés, d’autant que « le site de Rennes était plutôt en surcharge de travail qu’en sous-charge ». « On avait demandé que la direction ne fasse pas ce plan », a-t-il déclaré à l’AFP.
Nombreuses pertes induites
Dans leur communiqué, les élus du personnel se disent convaincus que le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) « met en péril l’avenir du site et plus largement celui de la division Maison connectée ».
Selon eux, « les pertes induites sont nombreuses : perte de savoir-faire, perte de clients, perte de compétitivité, perte de confiance des salariés restants, perte des capacités d’innovation » et « celles-ci ne pourront pas être compensées comme l’escompte la direction par une délocalisation massive des activités rennaises vers l’Inde ».
« La direction américaine avait commencé à délocaliser en Inde les années précédentes. On sentait bien qu’ils envisageaient quelque chose comme cela en début de cette année ou en fin d’année prochaine, mais on ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi tôt et sur autant de postes concernés », a souligné M. Grelier.
L’accord signé doit encore être validé par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Les salariés auront alors jusqu’au 15 janvier pour quitter l’entreprise, sur la base du volontariat, avant que soient notifiés les licenciements à partir du 1er février.