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Coronavirus : le jour de carence des fonctionnaires ne sera, pour l’instant, pas suspendu

« A ce stade, pas d’évolution. » La réponse du cabinet d’Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat notamment chargé du dossier de la fonction publique, est laconique. Le jour de carence qui s’applique aux fonctionnaires depuis 2018 ne sera pas suspendu le temps de l’épidémie causée par le coronavirus. Les agents publics qui se trouvent en congé maladie du fait du Covid-19 ne bénéficieront du maintien de leur rémunération qu’à partir du deuxième jour d’arrêt.

Cinq syndicats de fonctionnaires (CGT, Fédération autonome, FO, FSU, Solidaires) ont écrit au premier ministre, mardi 17 mars, pour lui demander que l’abrogation de cette « mesure vexatoire » soit incluse dans le projet de loi d’urgence. Mais le texte adopté par le conseil des ministres, mercredi, ne prévoit rien de la sorte.

« C’est une situation absolument invraisemblable, s’agace Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT-Fonction publique. Je n’arrive pas à comprendre cet entêtement. » Un agent, souligne M. Canon, qui devra rester chez lui pour télétravailler ou garder ses enfants sera payé intégralement. Mais le jour où il tomberait malade du Covid-19, il perdrait une journée de salaire.

Souplesse demandée

Par ailleurs, écrivent les syndicats dans la lettre envoyée à Edouard Philippe, « l’engagement avait été pris devant toutes les organisations », par Olivier Dussopt, de ne pas appliquer le jour de carence. « Ce dernier pourtant est revenu ensuite sur cet engagement à un moment où toute tergiversation n’est plus acceptable, regrettent-ils dans la même missive. Dans une crise sanitaire qui coûtera des milliards à l’économie française, récupérer de l’argent sur le dos de fonctionnaires malades serait très loin des propos du président de la République sur la solidarité et la responsabilité. »

Selon la CGT, le secrétaire d’Etat a promis d’envoyer une circulaire aux employeurs publics pour leur demander de faire preuve de souplesse et de ne pas appliquer le jour de carence pendant l’épidémie. Mais une circulaire « n’a pas force de loi », rappelle Jean-Marc Canon.

C’est ce que confirme Philippe Laurent, président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale : « Ça ne marche pas, les circulaires, explique-t-il. C’est une loi qui a instauré le jour de carence pour les fonctionnaires, c’est elle qui s’impose à nous. »

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La coordination des employeurs territoriaux, dont M. Laurent est porte-parole, demande également la suspension du jour de carence. Une question de symbole et d’« équité avec le privé où les employeurs ne l’appliquent pas de fait ». Bref, les fonctionnaires sont défavorisés par rapport aux salariés du privé, car leurs employeurs publics sont tenus par la loi et n’ont pas la même souplesse.

Mais tout n’est pas perdu. Lors de l’examen, jeudi 19 mars au Sénat, du projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie, un amendement sénatorial devrait proposer de faire du Covid-19 un motif légal d’exception, permettant de ne pas appliquer le jour de carence aux fonctionnaires. « Olivier Dussopt y est favorable, assure une source proche du dossier, mais ce n’est pas le cas de tout le monde au gouvernement. Cet amendement permettra peut-être de faire bouger les choses. »

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Coronavirus : des salariés demandent l’arrêt du travail chez Amazon en France

Sur le site Amazon de Lauwin-Planque (Nord), en décembre 2019.
Sur le site Amazon de Lauwin-Planque (Nord), en décembre 2019. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

« On ne blague pas avec le Covid-19 : Amazon doit prendre ses responsabilités et demander à ses salariés de se confiner afin de limiter la propagation du virus ! » Le mot d’ordre résume la mobilisation naissante parmi certains salariés français du leader mondial de la vente en ligne. Cette revendication est extraite d’un tract qui appelait à la « grève » et à un rassemblement sur le parking de l’entrepôt d’Amazon à Saran, près d’Orléans, de 11 heures à 15 heures, ce mercredi 18 mars. Il est soutenu par les syndicats SUD, UNSA, CFE-CGC, Cat et CGT.

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D’autres salariés se mobilisent contre des conditions de sécurité jugées insuffisantes et mal appliquées, aux Etats-Unis mais aussi en France, notamment sur le site de Lauwin-Planque, dans le Nord. « Les gens ont peur, explique Gaël Begot, élu CGT de cet entrepôt. Les consignes contre le coronavirus ne sont pas respectées sur le site : on manque de gel hydroalcoolique, les gens ne peuvent se tenir à un mètre les uns des autres quand ils badgent ou à la cantine, on nous demande de tenir des rampes en métal que tout le monde touche… Pour Amazon, c’est le pognon avant tout. »

Les cadres en télétravail

« Les distances de sécurité entre salariés ne sont pas respectées pendant le travail et les pauses », abonde Khaled Bouchajra, élu CGT du site de Saran, photos à l’appui. « Le gouvernement préconise de ne pas côtoyer plus de cinq personnes hors de son cercle familial, ce qui n’est pas possible sur les sites d’Amazon », dénonce le tract intersyndical.

Les nettoyages ont été renforcés et les employés sont tenus de désinfecter leur poste après chaque tranche de travail

Contacté, le groupe dit « placer la santé de ses employés et de ses partenaires en priorité absolue ». L’entreprise a conseillé le télétravail à tous ses salariés dont l’activité permet de rester chez soi. Ce qui est le cas des cadres, mais pas des nombreux employés des entrepôts, chargés de la logistique des colis vendus en ligne. Pour eux, le géant américain dit suivre les recommandations sanitaires du gouvernement sur tous ses sites. Les nettoyages ont été renforcés et les employés sont tenus de désinfecter leur poste après chaque tranche de travail. Les lieux de travail et de repos ont été aménagés, avec des autocollants au sol indiquant les distances à respecter, ajoute-t-on. Les pauses auraient aussi été échelonnées pour réduire le nombre de gens en contact, toujours selon Amazon.

Pour faire face à l’afflux de demandes de livraison émanant de clients confinés dans le monde, l’entreprise de Jeff Bezos a aussi annoncé, mardi 17 mars, l’embauche de 100 000 employés à temps plein ou partiel. Et une hausse temporaire du salaire horaire de deux dollars ou deux euros, aux Etats-Unis et en Europe, jusqu’à fin avril.

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« Amazon joue avec notre santé en continuant d’intégrer des intérimaires dans un contexte où la promiscuité est à proscrire », rétorque l’intersyndicale de Saran. A Lauwin-Planque, 300 employés temporaires ont été intégrés au cours des trois derniers jours, selon M. Begot. Et au total, 3 000 personnes travaillent aujourd’hui sur le site, qui compte 1 743 employés à plein temps, affirme l’élu. L’activité est inférieure au gros pic de Noël (jusqu’à 5 000 employés) mais supérieure à la moyenne (autour de 2 500), explique encore le délégué CGT.

Le droit de retrait envisagé

« La hausse de salaire temporaire de deux euros par heure, c’est comme un bonbon donné à un enfant pour qu’il reste sage », critique encore l’élu.

Pour faire pression sur la direction, les syndicalistes souhaitent exercer leur droit de retrait, estimant que le coronavirus les met en danger sur leur lieu de travail. C’est le cas de Jean-François Bérot, responsable syndical SUD-Solidaires à Saran, cité par La République du Centre. Et de M. Begot à Lauwin-Planque. Ainsi que de la CFDT d’Amazon au niveau national. Les syndicats incitent les salariés à faire de même. « Mais la direction met la pression sur les employés, qui ont peur de perdre leur job s’ils demandent à exercer leur droit de retrait », fait savoir M. Begot. L’élu dit avoir rencontré, mardi, la préfecture du Loiret, avec d’autres responsables syndicaux, afin d’alerter sur la situation.

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De son côté, Amazon communique depuis mardi sur l’utilité de son activité en temps de confinement : « Les clients n’ont, pour beaucoup, pas d’autre moyen d’obtenir des produits essentiels », argumente-t-on. L’entreprise dit prioriser temporairement les « produits de nécessité » dans les livraisons de vendeurs vers ses entrepôts. Pour les élus de Saran, l’activité de la société n’est pas « essentielle ».

Cinq cas en Italie et en Espagne

En Italie et en Espagne, cinq cas de Covid-19 se sont déclarés chez des employés du groupe, selon l’agence Bloomberg. La direction a décidé de ne pas fermer les trois sites concernés, rapporte la dépêche. Cette politique de continuation d’activité a suscité un appel à la grève sur le site italien de Castel San Giovanni (au sud de Milan), affirme Bloomberg. Si aucun cas n’est confirmé en France à ce stade, les élus syndicaux jugent l’exemple espagnol inquiétant.

Aux Etats-Unis aussi, des employés jugent les mesures de protection trop faibles chez Amazon. Un collectif de salariés a lancé une pétition demandant des gestes de la direction pour compenser la « pression » créée par la hausse des commandes : suspension de l’application des quotas de productivité et de leur hausse, augmentation de 50 % des salaires, accès au congé maladie même sans diagnostic officiel du coronavirus, en raison de la pénurie de tests… Les 1 500 pétitionnaires demandent aussi que les frais de garde d’enfants soient couverts par le fonds de 25 millions de dollars (22,8 milliards d’euros) que le groupe a mis en place pour aider financièrement les intérimaires et livreurs indépendants atteints par le coronavirus.

Plusieurs employés dénoncent une injustice par rapport aux cadres qui télétravaillent : « Nous, simples petits ouvriers, avons juste le droit d’être confrontés à notre cher petit virus et de potentiellement le transmettre à nos proches et tout ça, avec le sourire », ironise le tract de Saran.

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« Coronavirus : le bureau s’installe à domicile »

Selon une enquête publiée le 12 mars, « près d’un tiers des entreprises et des salariés installent régulièrement (6,4 jours par mois) leur bureau à domicile, les cadres toujours en priorité ».
Selon une enquête publiée le 12 mars, « près d’un tiers des entreprises et des salariés installent régulièrement (6,4 jours par mois) leur bureau à domicile, les cadres toujours en priorité ». Ingram / Photononstop

Carnet de bureau. Fait à la maison ! Le domicile est le lieu privilégié de 90 % des télétravailleurs (les autres travaillent dans un espace mis à disposition par leur entreprise ou en coworking). Mais 19 % seulement ont une pièce réservée à cet usage, pour les autres, les dossiers professionnels doivent trouver leur place entre le canapé et les jouets du petit dernier. L’ordinateur, portable de rigueur, sur un coin de bureau, voire dans la cuisine pour être tranquille.

« Le télétravail régulier est une pratique encore peu répandue », indiquait le ministère du travail dans sa dernière étude basée sur les chiffres 2017. Seuls 3 % des salariés y avaient alors recours au moins un jour par semaine, surtout des cadres (61 %). La pratique s’est, semble-t-il, répandue sans attendre les aléas de la pandémie de Covid-19. L’enquête du mutualiste Malakoff-Humanis, réalisée de novembre 2019 à février 2020 et publiée le 12 mars, révèle que près d’un tiers des entreprises et des salariés installent régulièrement (6,4 jours par mois) leur bureau à domicile, les cadres toujours en priorité.

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Mais travailler à domicile, ça s’apprend. « Je m’suis mis en télétravail, mais j’ai oublié le chargeur du PC portable », tweetait Ahsad, le 12 mars, à quelques heures de l’allocution du président invitant les entreprises à demander à leurs salariés de rester chez eux.

Et ça se prépare : le télétravail n’est pas le même avec ou sans enfant à la maison. Les animaux domestiques doivent aussi être pris en compte. Les miaulements énervés d’un chat interrompent à coup sûr le télétravail. Plus d’un salarié sur deux (58 %) constate qu’il devient difficile de séparer les temps relevant de la vie privée et ceux de la vie professionnelle. « Je n’avais pas pensé que le télétravail m’obligerait à préparer mon déjeuner », notait Florence, coincée chez elle pendant les grèves de décembre.

Une appli costume-cravate

La majorité des salariés interrogés par Malakoff-Humanis (57 %) observent que les échanges entre collaborateurs se complexifient. Chacun sait qu’un courriel peut être mal interprété, et qu’il faut hiérarchiser ses moyens de communication.

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C’est surtout chaotique quand on passe au télétravail du jour au lendemain, car les outils et leur maîtrise jouent un rôle important, explique Elise Geinet, responsable commerciale en télémédecine, en télétravail depuis deux ans. « Moi, je suis dans le secteur numérique, alors j’ai les outils et les réflexes. Je fais partie d’une équipe d’une dizaine de personnes, sans compter les collègues techniques, on communique énormément. Téléphone, Skype… hier, le serrurier est venu poser des verrous alors que j’étais en vidéoconférence, j’ai juste mis l’ordi sur silencieux, ouvert la porte au technicien, puis ai facilement repris le fil de la réunion. »

Quand le manageur devient élu local

« Dans les deux mois suivant la date à laquelle il a prévenu son employeur de son intention de reprendre son travail, l’ex-élu retrouvera son emploi assorti d’une rémunération équivalente » (Mairie d’Arles, le 19 février).
« Dans les deux mois suivant la date à laquelle il a prévenu son employeur de son intention de reprendre son travail, l’ex-élu retrouvera son emploi assorti d’une rémunération équivalente » (Mairie d’Arles, le 19 février). GERARD JULIEN / AFP

Droit social. A la suite des élections municipales, plusieurs dizaines de milliers de salariés, et en particulier des cadres, vont devenir titulaires d’un mandat local. On compte actuellement 16 % de cadres candidats, après les retraités (41 %), mais avant les agriculteurs (14 %).

Comment concilier la charge, extrêmement variable selon la taille de la population et le niveau de responsabilité du maire, de l’adjoint au maire, ou du conseiller municipal, avec l’activité salariée ? La loi « Engagement et proximité » du 27 décembre 2019 a voulu faciliter cette conciliation, nécessaire à la sauvegarde d’un bon vivier de candidats pour assumer ces fonctions plébiscitées par les Français (63 %).

Crédit d’heures

En début de mandat, le nouvel élu salarié peut, à sa demande, bénéficier d’un entretien individuel spécifique avec son employeur. Son but ? Fixer les modalités pratiques d’exercice de son mandat et faciliter l’organisation de la double vie professionnelle et municipale. Mais aussi évoquer les conditions de rémunération des absences consacrées à ces fonctions sous forme de crédit d’heures trimestriel : de dix heures trente pour les conseillers municipaux des communes de moins de 3 500 habitants, à cent vingt-deux heures trente pour les maires des communes de moins de 10 000 habitants.

Si l’employeur doit laisser à tout membre d’un conseil municipal le temps nécessaire pour se rendre aux réunions et participer aux travaux préparatoires, il n’est pas tenu de les payer. Ce qui, en l’absence de compensation par la collectivité locale, peut dissuader des candidats et mettre les élus en difficulté financière, même si nombre de réunions sont programmées en début de soirée.

Réservée aux maires et à leurs adjoints des communes de plus de 10 000 habitants, la suspension du contrat de travail liée à l’élection n’est pas automatique : c’est à l’élu de la demander à l’employeur… qui ne peut en principe pas la refuser, s’il a plus d’un an d’ancienneté.

Dans les deux mois suivant la date à laquelle il a prévenu son employeur de son intention de reprendre son travail, l’ex-élu retrouvera son emploi assorti d’une rémunération équivalente, bénéficiant de tous les avantages acquis par les salariés de sa catégorie pendant l’exercice de son mandat de six ans.

Sanctions pénales

Alors qu’avant 2020, toute rupture du contrat de travail d’un élu local par l’employeur nécessitait l’autorisation expresse de l’inspecteur du travail, ce qui pouvait dissuader certaines entreprises d’en embaucher, le législateur le fait désormais simplement bénéficier de la protection générale contre les discriminations en matière d’embauche, d’affectation, de rémunération, et bien sûr de rupture (L 1132-1). Avec une obligation de réintégration sous astreinte si la discrimination est avérée.

Des facteurs font valoir leur droit de retrait par crainte d’être contaminés

Rue Bayen, dans le 17e arrondissement de Paris, de nombreuses personnes font la queue sur le trottoir pour se rendre à La Poste, le lundi 16 mars.
Rue Bayen, dans le 17e arrondissement de Paris, de nombreuses personnes font la queue sur le trottoir pour se rendre à La Poste, le lundi 16 mars. JULIEN MUGUET « POUR LE MONDE »

La distribution du courrier était maintenue, mardi 17 mars, mais des facteurs ont fait valoir leur droit de retrait partout sur le territoire, estimant que les mesures prises par La Poste sont insuffisantes pour protéger leur santé et celle du public face au coronavirus.

En direct : La France au premier jour du confinement

Interrogée mardi matin par l’Agence France-Presse (AFP), la direction de La Poste a fait savoir qu’elle était en train de faire le point de la situation. Elle a précisé que « 1 600 bureaux de poste étaient ouverts mardi » sur 7 740, assurant « les opérations prioritaires : retrait-dépôts d’espèces, mandat cash, retraits de courriers-colis en instance ». « 80 % des factrices et des facteurs, soient environ 55 000, assurent leurs tournées ce jour. L’appareil industriel de La Poste fonctionne normalement [centre de tri pour les courriers et les colis] », a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de départements concernés

Des postiers « ont exercé leur droit de retrait à Marseille, Lille, Lorient, Toulouse, Caen, Vitrolles, Paris, Chambéry, Le Mans, Bayonne, Bergerac, Montpellier, Sarlat, en Seine-Saint-Denis, dans le Puy-de-Dôme, l’Aube, la Haute-Normandie, en Gironde, dans le Finistère, le Val-de-Marne, la Sarthe et les Hauts-de-Seine, et la colère monte un peu partout sur le territoire pour les mêmes raisons, certains directeurs locaux tentant de s’y opposer », a affirmé, de son côté, SUD-PTT, qui dénonce « un manque de protection élémentaire ». « A Paris, l’ensemble des fédérations syndicales (CGT, CFDT, FO, SUD-PTT, UNSA, CFTC, CGC) ont dénoncé les pressions exercées sur les salariés dans l’exercice de leur droit de retrait », a déclaré à l’AFP Eddy Talbot (SUD-PTT).

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Lors d’une réunion avec la direction des ressources humaines du groupe, elles ont aussi demandé « que les missions indispensables soient redéfinies avant toute chose mais la direction a estimé que toute l’activité devait être assurée », a-t-il déploré, évoquant un « silence au sujet des personnes contaminées ».

« Un paquet de mouchoirs jetables et un sac-poubelle »

« Une bouteille d’eau, un paquet de mouchoirs jetables et un sac-poubelle : c’est tout ce que La Poste a fourni aux facteurs au lendemain de l’allocution du président de la République annonçant le confinement [des Français] », a dénoncé auprès de l’AFP François Marchive, responsable de SUD-PTT Isère-Savoie. Chargé de la distribution du courrier, il s’insurge : « Des mesures ont été prises dans les bureaux de poste mais, du côté des facteurs, rien n’est fait ! Les agents mettent leur vie en danger. » « On va demander à être reçu par le préfet et à avoir un contact avec le cabinet du ministre de la santé [Olivier Véran] », également ancien député de l’Isère, a-t-il ajouté.

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Dans les Hauts-de-Seine, « 200 postières et postiers exercent depuis lundi leur droit de retrait, majoritaire dans les établissements courrier d’Asnières, Gennevilliers, Levallois, Villeneuve-La-Garenne, Clichy, Fontenay-aux-Roses, Malakoff, Courbevoie » et de nombreux facteurs ont aussi cessé le travail à Boulogne, Nanterre et Neuilly, précise SUD-PTT 92 dans un communiqué.

Selon Serge Bourgin, secrétaire départemental SUD-PTT 35, « le mécontentement est fort à la plate-forme industrielle courrier [PIC] de Rennes, un établissement qui compte 410 salariés, maintenus au travail sur les machines de tri, malgré les demandes de droit de retrait et alors qu’il y a des cas de contamination avérés ». « La direction de La Poste veut maintenir l’activité. Hier, il y avait un peu plus de 350 bureaux de poste ouverts, aujourd’hui 69, il y a eu quatre bureaux avec des gens malades, fermés en catastrophe », a ajouté ce syndicaliste.

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Le Monde avec AFP

Toujours plus d’intelligence artificielle : l’avenir de l’informatique se dévoile

Nous approchons du jour où les interfaces utilisateur et l’expérience utilisateur (UI et UX) auront bien plus de poids que le travail via les écrans des périphériques. Il se pourrait même qu’elles ne contiennent plus du tout d’écran.

‘est en tout cas le point de vue d’Accenture, qui explicite dans un rapport récent la montée en puissance de l’intelligence artificielle comme nouveau pourvoyeur d’UI et d’UX. Les développements tels que les véhicules autonomes et les assistants vocaux à domicile ne sont que des exemples préliminaires qui suggèrent que l’informatique sans écran pointe à l’horizon.

Cela a des implications sur la façon dont les entreprises travaillent, ainsi que les clients. Déjà, il y a plein de discussions – et de pilotes – qui impliquent l’utilisation d’outils et d’objets connectés sur le lieu de travail. De quoi « augmenter » les tâches des employés.

Les auteurs du rapport font trois prédictions:

  • « Dans cinq ans, plus de la moitié de vos clients sélectionnera vos services en fonction de votre IA plutôt que de votre marque traditionnelle ».
  • « Dans sept ans, la plupart des interfaces n’auront pas d’écran et seront intégrées aux tâches quotidiennes ».
  • « Dans 10 ans, les assistants numériques seront tellement répandus qu’ils garderont les employés productifs 24/7/365, fonctionnant en arrière-plan pour les interactions sur le lieu de travail, comme la création de résumés vidéo juste après une réunion importante ».

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Les systèmes vocaux : des pionniers

Les résultats d’Accenture sont basés sur un sondage auprès de 5 400 dirigeants à travers le monde. « Au-delà de l’outil de pointe pour l’entreprise, l’IA prend des rôles plus sophistiqués au sein des interfaces technologiques » affirme l’auteur du rapport. « Des véhicules autonomes qui utilisent la vision par ordinateur aux traductions en direct rendues possibles par des réseaux neuronaux artificiels, l’IA rend chaque interface à la fois simple et intelligente et établit un point de référence pour savoir comment les futures interactions fonctionneront ».

Dans le sondage, 79% des cadres conviennent que l’IA aidera à accélérer l’adoption de la technologie dans l’ensemble de leurs organisations. En outre, 85% indiquent qu’ils investiront largement dans les technologies liées à l’IA au cours des trois prochaines années.

Les auteurs d’Accenture citent un excellent exemple de l’IA qui fait sa première incursion dans l’UI et l’UX d’entreprise : les systèmes activés par la voix. « Les progrès dans le traitement du langage naturel et l’apprentissage par machine rendent la technologie plus intuitive à utiliser, comme le fait de dire aux assistants virtuels de programmer une réunion au lieu d’accéder au logiciel de planification pour trouver un temps, créer un événement et entrer les détails », déclare-t-il. « L’IA joue déjà une variété de rôles tout au long de l’expérience utilisateur. Au niveau le plus simple, elle effectue de la curation pour les personnes, comme l’application mobile Spotify qui suggère une nouvelle musique basée sur des choix d’écoute précédents. Dans un rôle plus important, l’IA utilise de l’apprentissage automatique pour orienter des actions vers un meilleur résultat ».

Vers de gros changements sur les interfaces

Les principaux fournisseurs de technologie pour les entreprise cherchent également à faire en sorte que l’IA soit utilisée comme interfaces informatiques, « de Salesforce Einstein à Microsoft Azure Cognitive Services en passant par Google Cloud Platform« . Il existe également des plates-formes open source d’IA disponibles – « de TensorFlow de Google à la plate-forme Trusted Analytics d’Intel. Caffe, un framework d’apprentissage profond développé à l’Université de Californie de Berkeley, a été la base du projet Deep Dream Google publié en 2016 pour montrer comment leurs réseaux neuronaux artificiels voient des images ».

La combinaison « d’interactions intuitives et naturelles et la disponibilité des outils open source ouvre la voie à de gros changements sur les sujet de l’interface » ajoute l’équipe Accenture.

Comment embarquer dans ce voyage sans écran dopé à l’intelligence artificielle ? Paul Daugherty, responsable technologie et innovation d’Accenture, décrit les actions que les entreprises doivent prendre pour explorer les applications d’UX avec de l’intelligence artificielle :

  • « Prenez les canaux de communication existants et déterminez comment ces derniers peuvent devenir plus intelligents – et ce en s’inspirant d’une autre interface de conversation ou d’applications d’interface vocale déjà réussie ».
  • « Observez toutes les interactions entre les clients et les employés et demandez-leur comment elles peuvent être améliorés grâce à l’IA ».
  • « Regardez les nouvelles interfaces au-delà de l’écran et considérez comment les nouveaux canaux peuvent permettre des conversations multidimensionnelles ».

CONSEILS PRATIQUE POUR APPRENDRE PLUS RAPIDEMENT LA PROGRAMMATION

Un diplôme en informatique n’est plus une condition préalable pour établir une carrière en programmation florissante de nos jours. En fait, une partie des programmeurs qui réussissent aujourd’hui sont autodidactes tandis que d’autres ont participé à des boot camp de codage tel que le village de l’emploi  qui a accéléré leur processus d’apprentissage.

La programmation et le codage évoluent rapidement – de nouveaux langages de programmation et astuces de codage émergent presque tous les jours. Les astuces de programmation que vous apprenez maintenant seront peut-être légèrement différentes avant même de commencer à pratiquer votre métier. Pour cette raison, la vitesse est un facteur important pour devenir un développeur prospère.

Voici  5 conseils pour vous aider à apprendre à programmer plus rapidement et à commencer votre carrière dès que possible.

1. DÉFINISSEZ VOTRE OBJECTIF

Avant de vous lancer dans le processus d’apprentissage de la programmation, vous devez  trouver une raison claire pour laquelle vous voulez maîtriser ce métier. Vous souhaitez développer des applications à l’avenir?  Voulez-vous affiner vos compétences actuelles pour obtenir une promotion ou décrocher un emploi mieux rémunéré? Une fois que vous aurez défini votre objectif, il vous sera plus facile de choisir une bonne stratégie pour apprendre à coder.

Si vous souhaitez développer des applications ou des jeux une fois que vous avez confiance en vos compétences, vous devez découvrir quels langages de programmation sont largement utilisés dans ces secteurs. Sur cette route, assurez-vous de protéger votre vie privée, car en tant que débutant, vous pouvez être la cible d’attaques malveillantes. Une fois cela fait, vous pouvez identifier les domaines sur lesquels vous devez vous concentrer pour atteindre vos objectifs.

2. MINEZ L’OR DANS DES COURS EN LIGNE GRATUITS

Vous n’avez pas à dépenser toutes vos économies pour apprendre la programmation. Bien qu’il existe de nombreux cours  adaptés aux nouveaux programmeurs comme le programme proposé par le village de l’emploi , il existe également des tonnes d’outils et de didacticiels gratuits pour les débutants. Des sites comme Programming Hub et Udemy offrent de nombreuses leçons faciles à comprendre qui peuvent vous aider à apprendre les bases de la programmation.

Le Raspberry Pi est devenu le micro-ordinateur le plus utilisé par les programmeurs débutants comme par les programmeurs experts. L’acquisition de ce micro-ordinateur abordable et puissant vous aidera à apprendre la programmation rapidement car il offre des tonnes de possibilités d’apprentissage. De nombreux systèmes d’exploitation Raspberry Pi disposent d’excellents outils de développement que vous pouvez utiliser pour apprendre et affiner vos compétences en programmation.

3. COMMENCEZ AVEC LES BASES

Même si vous avez déjà des connaissances de base en programmation à votre actif, ne tombez pas dans le piège de sauter les étapes de base et de plonger directement dans les concepts avancés. Au lieu de cela, commencez par les étapes élémentaires afin de pouvoir bâtir une base solide pour vos connaissances en programmation.

Vous devriez toujours continuer à revoir ces notions de base tout en continuant à apprendre. Si vous contourner les premières étapes, il y a de fortes chances que vous ayez du mal ou même que vous soyez bloqué lorsque vous commencez à apprendre les concepts les plus complexes.

4. CHERCHEZ LA DIFFICULTÉ  

Introduire un peu de difficulté  dans le processus d’apprentissage de la programmation est une décision intelligente. Si tout ce que vous faites chaque jour est de lire  un livre sur le codage , vous vous ennuierez probablement. Heureusement, il existe de nombreux sites en ligne comme le village de l’emploi qui proposent des programmes  adaptés conçus pour les programmeurs.

En injectant de la difficulté dans le processus d’apprentissage, vous pouvez maîtriser plus de compétences de codage plus rapidement sans vous ennuyer. Avec autant de casse tete , vous devrez effectuer des recherches pour identifier ceux qui répondent à vos besoins. N’oubliez pas que ces casse tete  se présentent à différents niveaux, alors assurez-vous de choisir au mieux ce qui correspondent à vos compétences.

5. CONTINUER À PRATIQUER ET DEMANDER DE L’AIDE LORSQUE NÉCESSAIRE

Si vous voulez apprendre à coder plus rapidement et devenir un excellent programmeur, vous devez être prêt à y investir d’innombrables heures et beaucoup d’efforts. Assurez-vous que vous disposez suffisamment de logiciels et des bons outils de codage pour pouvoir écrire du code sans erreur.

Demandez à un programmeur professionnel actif dans l’industrie de vous tenir la main et de vous guider dans votre choix. Un expert en codage compétent vous aidera lorsque vous serez bloqué ou que vous aurez de la difficulté à comprendre un certain concept.

Apprendre la programmation n’est pas une chose du jour au lendemain. Cela prend du temps, des efforts et, surtout, la volonté d’apprendre. Pour accélérer le processus d’apprentissage, vous devez rester motivé et positif. Des erreurs sont inévitables, mais cela ne signifie pas que vous abandonnez. Au lieu de cela, cela signifie que vous apprenez d’eux et travaillez à devenir un meilleur programmeur

Redaction : expert du village de l’emploi

Boeing 737 MAX : « C’est un vrai “dieselgate” de l’industrie aéronautique que l’on découvre »

« En 2018, un superviseur de l’usine de Renton (Washington) voulait arrêter les cadences de production qui créaient un problème de sécurité : cette requête a été refusée » (Photo: sur les lieux du crash du Boeing de l’Ethiopian Airlines, le 11 mars 2019).
« En 2018, un superviseur de l’usine de Renton (Washington) voulait arrêter les cadences de production qui créaient un problème de sécurité : cette requête a été refusée » (Photo: sur les lieux du crash du Boeing de l’Ethiopian Airlines, le 11 mars 2019). Mulugeta Ayene / AP

Tribune. A la lecture du rapport préliminaire de la commission des transports du Congrès américain sur le Boeing 737 MAX, publié le 6 mars, mais passé inaperçu pour cause de coronavirus, c’est un vrai « dieselgate » de l’industrie aéronautique que l’on découvre. On se demande comment Boeing a pu affirmer si longtemps que ses avions défectueux voleraient à nouveau rapidement. Car le bug à l’origine des deux crashs de la Lion Air (2018) et de Ethiopian Airlines (2019) n’est pas une cause, mais un aboutissement.

La commission d’enquête a reçu 600 000 pages de documents, a mené vingt auditions officielles et, une fois en action, a reçu nombre d’informations émanant de lanceurs d’alerte.

Pour le Congrès américain, la pression commerciale d’Airbus et de son A320 Neo a amené Boeing à couper dans les coûts tout en maintenant un planning démentiel pour mener son programme sans jamais ralentir la cadence, quels que soient les problèmes de production rencontrés en cours de route.

Il y a aussi eu des erreurs de jugement sur les technologies critiques pour la sécurité de ces avions désormais cloués au sol. On a peine à croire que Boeing a délibérément relié à un seul capteur le fameux système MCAS [le système automatique antidécrochage], à l’origine des crashs. C’est en effet le MCAS qui, dans certaines conditions, incline intempestivement le nez de l’avion. Boeing n’a pas voulu déclarer ce système comme étant un équipement « critique », pour éviter de perdre du temps en certification. Or, l’alerte de dysfonctionnement du MCAS ne fonctionnait pas sur la plupart des avions.

Conflit d’intérêt

Plus grave est le conflit d’intérêt, pourtant évident, des employés de Boeing… agissant comme délégués de la Federal Aviation Authority (FAA), le régulateur américain de l’aviation, pour effectuer en son nom le travail de certification.

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Il est pourtant évident que, sous la pression commerciale, ce type de délégation est voué à l’échec. Le rapport met en évidence qu’un de ces délégués avait décidé de ne pas insister sur la nouveauté du système MCAS afin d’éviter trop de certifications et de temps de formation sur simulateur de vol, pour permettre aux pilotes du 737 NG de voler directement sur le 737 MAX.

Pour le Congrès américain, la pression commerciale d’Airbus et de son A320 Neo a amené Boeing à couper dans les coûts tout en maintenant un planning démentiel pour mener son programme sans jamais ralentir la cadence

Et même lorsque ces régulateurs ont bien fait leur travail, la direction de la FAA a contredit leurs avis à plusieurs reprises, comme l’a constaté la commission. Au sein de la FAA elle-même, la communication était en effet déficiente entre bureaux pourtant responsables conjointement de la certification. Et la FAA n’a tout simplement pas correctement utilisé son pouvoir d’investigation, ne posant pas suffisamment de questions et en n’examinant pas en profondeur les réponses de Boeing.

Covid-19 : Airbus se met en configuration de crise

Devant l’usine Airbus, à Hambourg, lundi 16 mars.
Devant l’usine Airbus, à Hambourg, lundi 16 mars. FABIAN BIMMER / REUTERS

Airbus a annoncé, mardi 17 mars, la suspension de sa production sur deux de ses quatre sites espagnols et à Toulouse. L’objectif de l’avionneur européen est de « mettre en place les directives » de confinement de la population annoncées, lundi 16 mars, par le gouvernement pour lutter contre la propagation du Covid-19. La direction du groupe veut mettre à profit les quatre jours qui viennent pour définir « les conditions de transports » de ses salariés qui seront obligés de retourner à l’usine dès lundi 23 mars. Seuls les personnels nécessaires au maintien de la production reviendront à leurs postes. Les autres devront poursuivre leurs activités via le télétravail.

D’ici lundi, la direction veut désinfecter préventivement les deux sites. Pour préparer « le retour des équipes », elle veut d’abord assurer sa fourniture en blouses, masques et charlottes de protection contre le coronavirus. Le siège de l’avionneur européen, à Toulouse, rassemble chaque jour environ 40 000 salariés, dont 30 000 employés directs d’Airbus.

Feuille de route maintenue

Jusqu’à aujourd’hui, le constructeur semble relativement épargné par la propagation de l’épidémie. « Un seul cas positif » a été détecté en Espagne et un autre parmi la myriade de sous-traitants d’Airbus en France. Toutefois, la décision du groupe semble faire écho à l’appel lancé, lundi, par le syndicat Force ouvrière (FO), la première organisation chez Airbus et notamment à Toulouse. Dans un tract, « FO demande le confinement total pour protéger nos salariés et notre industrie ». Une demande qui, si elle était acceptée par la direction, aurait comme conséquence directe l’arrêt total de la production. Une issue que les dirigeants de l’avionneur veulent absolument éviter.

Un ralentissement de l’activité à cause du développement de la pandémie n’a pas été décidé

De même, un ralentissement de l’activité à cause du développement de la pandémie n’a pas été décidé. Airbus devrait évoquer cette question, « fin mars », à l’occasion de la publication de ses résultats pour le premier trimestre de 2020.

Depuis le début de l’année, l’avionneur n’a pas dévié de sa feuille de route et a poursuivi sa montée en cadence pour produire, chaque année, plus d’avions que la précédente. C’est ainsi que lors des deux premiers mois de 2020, il a produit plus d’appareils que lors de la même période un an plus tôt. En février, les chaînes d’assemblages ont ainsi sorti six unités de plus qu’il y a un an. En mars, Airbus a même « livré à Aeroflot le premier des vingt-deux long-courriers A350 » commandés par la compagnie aérienne russe.

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L’objectif d’Airbus est de « maintenir l’activité » de ses usines, assurer « la continuité des opérations » pour livrer ses clients. Aujourd’hui, une compagnie doit patienter en moyenne cinq ans avant de prendre livraison d’un avion. Un délai qu’Airbus ne souhaite pas allonger. Déjà ultra-dominateur sur le secteur des moyen-courriers avec plus de 60 % de part de marché, le constructeur aéronautique a vu celle-ci augmenter au-dessus de 70 % à cause des déboires de Boeing dont le 737 MAX, concurrent direct de l’Airbus 320, est cloué au sol de puis le 13 mars 2019, après deux catastrophes qui ont causé la mort de 346 passagers et membres d’équipages.

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Comment le gouvernement compte aider les petits commerçants, menacés économiquement par la pandémie

Deux heures de réunion téléphonique le matin avec le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et presque autant l’après-midi avec Agnès Pannier-Runacher, sa secrétaire d’Etat. Les représentants des commerçants ont été sollicités toute la journée du lundi 16 mars pour avoir des réponses à la crise financière qui menace les entreprises et ajuster le plan d’urgence pour les commerçants, contraints de fermer boutique à la suite des mesures d’urgence sanitaire.

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Le gouvernement leur a promis la mise en place d’un plan qui coûtera un milliard d’euros par mois afin d’aider les 450 000 entreprises indépendantes qui réalisent moins d’un million de chiffre d’affaires par an. Ce fonds sera abondé par l’Etat, les régions, mais aussi par un appel que devrait lancer le gouvernement auprès des grandes entreprises – même si bon nombre d’entre elles sont également en difficulté. Une indemnité forfaitaire de 1 500 euros, dont la fréquence de versement reste à définir, devrait être accordée aux entreprises qui doivent baisser le rideau ou qui ont enregistré une baisse d’au moins 70 % de leur chiffre d’affaires. Elles pourront aussi étaler leurs charges sociales et fiscales sur simple demande, sans pénalité.

« A priori, ce sera sur simple déclaration, sans démarche sophistiquée. Pas besoin de recourir à son expert-comptable », indique Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF). A la différence des précédentes mesures d’aides aux commerçants, pour répondre aux conséquences du mouvement des « gilets jaunes » ou des grèves, que les commerçants avaient trouvé administrativement trop complexes. « Mais on a demandé qu’il y ait une campagne de communication nationale, en télé, radio… pour que le plus petit commerçant du fin fond de l’Aveyron puisse être au courant », poursuit M. Palombi, qui ajoute : « On a demandé aussi l’instauration d’une cellule psychologique, car il y a des chefs d’entreprise qui sont confinés, qui tournent en rond et se demandent comment ils vont pouvoir subsister. »

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Inciter les bailleurs à différer les échéances

D’autant qu’ils ont des loyers à payer. Le gouvernement réfléchit, à la demande des fédérations et des associations, à un dispositif fiscal qui inciterait les bailleurs privés, principaux propriétaires des magasins que les petits commerçants exploitent, à suspendre ou différer les échéances. Les grands enseignes, elles, sont en discussion avec les centres commerciaux.

Depuis le 2 mars, Bpifrance, qui accorde des prêts aux petites entreprises, a mis en place des mesures d’accompagnement aux PME touchées par l’épidémie, dont des prêts de trésorerie pour assurer leur fonds de roulement.

L’Etat a demandé également aux assureurs d’intégrer dans les contrats d’assurance la prise en charge de la perte d’exploitation, dont beaucoup de commerçants ne disposent pas. Et ce, de manière rétroactive.

Toutes ces mesures doivent être affinées et seront mises en place très prochainement. Dans son allocution de 20 heures, le président de la république, Emmanuel Macron, devrait les évoquer, avant qu’elles soient détaillées par Bruno Lemaire, mardi 17 mars, à 7 h 45 sur RTL.

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