Archive dans décembre 2020

Emploi à domicile : trois situations permettent de bénéficier du chômage partiel

Les employeurs de salariés à domicile n’ayant pas le droit d’exercer leur activité pendant le confinement (cours de musique, cours de sport, etc.) ont accès, pour novembre, au dispositif d’activité partielle.

Contrairement à ce qu’il avait initialement annoncé, le gouvernement a décidé de réactiver, pour le mois de novembre, un dispositif d’activité partielle pour les particuliers qui emploient des salariés à domicile.

Mais les conditions d’accès à ce dispositif sont plus restrictives que celles en vigueur lors du premier confinement. Et les modalités d’indemnisation moins avantageuses.

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Ce nouveau dispositif est réservé :

  • aux salariés qui n’ont pas le droit d’exercer leur activité pendant le confinement, en particulier aux personnes qui donnent des cours à domicile autres que du soutien scolaire : cours de musique, cours de sport, etc. ;
  • aux salariés d’une personne qui exerce une activité indépendante arrêtée du fait des mesures sanitaires : il s’agit notamment des commerçants à la tête de magasins qui n’ont pas pu accueillir du public pendant le confinement ;
  • aux salariés « vulnérables » susceptibles de développer des formes graves de Covid-19 : personnes de plus de 65 ans, femmes au troisième trimestre de leur grossesse et personnes développant une maladie listée dans un décret du 10 novembre 2020 (diabète, insuffisance rénale, cancer, etc.).

Vous ne bénéficiez pas du dispositif si…

Contrairement à ce qui prévalait durant le premier confinement, vous ne pouvez pas bénéficier de ce dispositif – et vous êtes obligé de maintenir le salaire de votre salarié à domicile – si vous lui avez demandé de ne pas venir travailler pour « convenances personnelles ».

Pas de chômage partiel donc, par exemple, si vous avez demandé à votre personnel de ménage de ne pas venir parce que vous avez télétravaillé en novembre et que vous ne vouliez pas être dérangé. Pas de chômage partiel non plus si vous êtes allés vous-même chercher vos enfants à la sortie de l’école et que vous n’avez pas eu recours à votre nounou. Ni si vous n’avez pas eu besoin de votre salarié à domicile parce que vous étiez confiné dans votre maison de campagne…

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Le dispositif n’est pas non plus ouvert aux particuliers employeurs qui, en raison de la crise sanitaire, traversent une période financièrement difficile. Ni même aux particuliers employeurs « vulnérables » et susceptibles de développer une forme grave de Covid-19 : si vous avez demandé à votre salarié de ne pas venir travailler chez vous pour vous « protéger », vous ne pouvez pas bénéficier de la mesure.

A l’inverse, si c’est votre employé qui a décidé de ne pas venir, vous n’êtes pas obligé de le rémunérer.

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« Pouvoir bénéficier du RSA dès 18 ans : une nécessité en ces temps de crise »

Tribune. Depuis la première vague de la pandémie de Covid-19, la France est plongée dans une crise économique sans précédent. Les jeunes comptent au nombre des premières victimes. Si la fragilité de cette population n’est pas un fait nouveau, les crises sanitaires et économiques ont amplifié ce phénomène de paupérisation. Plus souvent en contrats précaires, plus souvent en période d’essai et durement exposés au travail ubérisé, les jeunes sont les premières et premiers à subir les effets de la crise économique sur l’emploi. Au dernier trimestre 2020, près d’un jeune sur quatre est au chômage. A celles et ceux qui ont perdu leur emploi s’ajoutent les centaines de milliers d’autres arrivés en septembre au terme de leur formation sur un marché de l’emploi saturé et dégradé. Ne disposant d’aucune épargne et étant exclus des mécanismes de solidarité nationale, ces jeunes sont plus vulnérables à la perte de revenu et ils sont de plus en plus nombreuses et nombreux à tomber dans la grande précarité.

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Face à ce contexte inédit, le gouvernement a lancé le 23 juillet le Plan 1 jeune, 1 solution. Manifestement, celui-ci n’est pas à la hauteur. Faute de solutions, de nombreux jeunes se retrouvent sans emploi ni formation et surtout sans aucun revenu. Et pour cause, ce plan ne propose pas suffisamment de solutions, et les mesures ne prévoient que des contrats précaires sans aucun mécanisme d’accompagnement. Après plusieurs mois, force est de constater que le plan d’urgence du gouvernement ne fonctionne pas. La situation est pire que celle de l’été dernier. Le nombre de jeunes en recherche d’emploi augmente drastiquement et le nombre des moins de 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté ne cesse de croître alors même que des impacts de la crise économique actuelle sur l’emploi sont encore à venir.

Filet de sécurité nécessaire

La majorité est fixée à 18 ans depuis plusieurs décennies. Les jeunes de 18 à 25 ans peuvent voter, se salarier, payer des cotisations, être prélevés de l’impôt sur le revenu, mais se voient pourtant refuser l’accès au RSA. Cette exception est injustifiable et doit cesser.

Bien que n’étant pas l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse, l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans représente un filet de sécurité nécessaire au vu du contexte. Non seulement cette mesure permettrait d’éviter qu’un trop grand nombre de jeunes ne tombent dans l’extrême précarité, mais elle doit également permettre d’accompagner l’ensemble de ces jeunes vers des mécanismes d’insertion professionnelle ou de formation. Les mécanismes d’accompagnement du RSA doivent ainsi être renforcés et permettre de sécuriser davantage les parcours de vie. En plus d’apporter une sécurité financière, il doit permettre d’amener les jeunes vers une sécurité d’emploi ou de formation.

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Covid-19 : dix chambres occupées sur 208 au Plaza Athénée, plongée dans ce palace parisien déserté

Le Relais du Plaza

CAMILLE MILLERAND / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Par

Publié aujourd’hui à 01h33

Début novembre, un livreur Uber Eats a poussé la porte tambour du Plaza Athénée et déposé au concierge le contenu de son sac isotherme. Le room service a réchauffé et disposé les plats sur la vaisselle du Plaza, mis l’ensemble sous cloche et monté le repas au client confiné. Dans cette scène qu’ils n’auraient jamais cru vivre, les employés du palace parisien ont trouvé un point de repère : les plats portaient la marque Ducasse, le chef du Plaza ayant lancé son service de restaurant à domicile. On ne sait, du livreur ou du concierge en redingote, qui a été le plus chamboulé par cette rencontre inédite entre le plat à emporter et le chic parisien. Mais elle raconte un monde passé de la dentelle à la débrouille, en attendant des jours meilleurs.

Le restaurant gastronomique du Plaza, dont le chef est  Alain Ducasse, à Paris, le 16 novembre.

Dans la nuit noire de l’avenue Montaigne (8e arrondissement), temple effondré de la haute couture – dont les enseignes ont rouvert samedi 28 novembre –, le Plaza incarne une petite lueur d’espoir. Moins un phare qu’une lampe à pétrole. Le palace est bien ouvert, mais, à deux reprises, sa directrice de la communication nous introduit ainsi : « Monsieur fait un reportage sur l’hôtel fermé. » Un lapsus qui s’explique : les employés du Plaza ont le sentiment de ne pouvoir satisfaire leur clientèle, fût-elle rare. Lundi 30 novembre, 10 chambres du Plaza Athénée étaient occupées sur 208. Offrir un café au visiteur est interdit et la restauration autorisée se limite au service en chambre. Le directeur du Plaza, François Delahaye, en est malade : « Refuser de vous servir un verre d’eau, pour nous, dont le métier est d’être au service des autres, c’est horrible ».

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Il n’empêche : les géraniums aux balcons du 25, avenue Montaigne et l’agent de sécurité masqué devant l’entrée ont eu, durant ce deuxième confinement, quelque chose de rassurant. Lorsque M. Delahaye a demandé au sultanat de Bruneï, également propriétaire du Meurice, s’il convenait de fermer les deux palaces, il lui a été répondu : « Pas tant que d’autres sont ouverts. » Hors de question de laisser la poignée d’habitués se tourner vers le Ritz, le George V, Le Bristol et La Réserve, derniers résistants au confinement parmi les 11 palaces parisiens. Comme ses concurrents, le Plaza reste discret sur les chiffres, mais il dit perdre entre 1 million et 2 millions d’euros chaque mois.

En septembre, 15 % de chambres occupées

Le seuil de rentabilité de l’hôtel se situe autour de 40 % de taux d’occupation, ou 60 %, si l’on inclut les amortissements et la fiscalité. En septembre, 15 % des chambres seulement étaient occupées, à un prix moyen de 1 300 euros la nuit. La chute des vols long-courriers est fatale à tous les palaces parisiens. L’hôtel s’est vidé fin octobre, lors de l’annonce du deuxième confinement.

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