A partir de 2021, les candidats pour les places réservées aux jeunes des lycées relevant de l’éducation prioritaire devront être boursiers. Cela pourrait modifier l’équilibre de ces établissements.
En cause, la volonté du gouvernement deréaliser environ 3,4 milliards d’euros d’économies sur le régime d’indemnisation des chômeurs sur la période 2020-2021. Ce qui se traduira par une réduction des sommes perçues par une partie des personnes concernées.
Cette réforme sera mise en œuvre progressivement. Dès le 1er novembre, de nouveaux droits favorisant les travailleurs indépendants et démissionnaires font leur apparition. En parallèle, les règles conditionnant le versement de l’allocation-chômage d’aide au retour à l’emploi (ARE) vont être durcies, notamment en allongeant la durée minimale de travail pour être indemnisé ou recharger ses droits. Voici huit exemples pour comprendre qui sera concerné ou non par ces mesures.
1. Tuong termine un CDD de cinq mois
DÉFAVORABLE
Tuong, une jeune diplômée, termine en novembre un contrat à durée déterminée (CDD) de cinq mois avec un salaire de 1 600 euros brut mensuel. Ce n’est pas suffisant pour être indemnisé par Pôle emploi, en raison de la nouvelle règle en vigueur à partir du 1er novembre : désormais, il faut avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour bénéficier des allocations d’aide au retour à l’emploi.
Jusqu’à présent, la durée minimale de travail était de quatre mois sur les vingt-huit derniers mois. Dans l’ancien système, Tuong aurait pu bénéficier d’une allocation-chômage de 1 000 euros net par mois pendant cinq mois.
Comme elle, environ 27 % des 2,65 millions de personnes qui acquièrent des droits au chômage seront touchées par cette nouvelle règle de calcul, selon les estimations de l’Unédic. Environ 300 000 personnes verront la durée de leur droit au chômage diminuer à ce titre, et 410 000 verront l’ouverture de leurs droits retardée.
2. Pierre a retravaillé quatre mois après avoir été indemnisé six mois
DÉFAVORABLE
Le CDD de quatre mois de Pierre se termine en novembre. En travaillant, il a certes repoussé l’échéance de ses droits au chômage. Mais il ne les a pas « rechargés » pour autant, c’est-à-dire qu’il n’a pas acquis de droits supplémentaires grâce à cette période travaillée. En effet, il faut désormais avoir retravaillé au moins six mois (soit 900 heures) pour prétendre accumuler de nouveaux droits.
Avant le 1er novembre, cette durée minimale était d’un mois (150 heures). Pierre aurait donc pu accumuler quatre mois de droits au chômage supplémentaires avec son contrat court.
Il faudra un peu de temps pour que cette partie de la réforme produise ses effets. Des contrats qui se sont terminés avant novembre pourront toujours être utilisés par des chômeurs en fin de droits pour « recharger » leurs droits. Environ 13 % des droits ouverts à partir de novembre seront dans ce cas de figure, principalement du fait des rechargements.
A terme, environ 30 000 personnes ne pourront pas bénéficier de nouveau droits au chômage chaque mois du fait de cette nouvelle règle de six mois au lieu d’un.
3. Mireille gagnait 5 500 euros brut par mois
DÉFAVORABLE (APRÈS 6 MOIS)
Mireille a fêté ses 50 ans, mais elle affiche une triste mine. Cette cadre en contrat à durée indéterminé (CDI) avec un salaire très confortable vient de se faire licencier. Elle est ainsi directement concernée par une mesure instaurée par cette réforme : la dégressivité des allocations élevées.
Appliquée dès le 1er novembre, cette disposition vise les revenus supérieurs à 4 500 euros brut par mois, avec une baisse de 30 % de l’indemnisation à compter du septième mois. Les travailleurs âgés de 57 ans et plus ne seront pas touchés par cette dégressivité.
Si le contrat de Mireille prend fin le 1er novembre, elle touchera 2 890 euros net d’indemnisation les six premiers mois, puis elle verra son allocation diminuer dès le mois de mai 2020. Ceux qui, comme elle, touchaient 4 500 à 6 500 euros brut par mois percevront une allocation journalière d’un niveau plancher de 84,33 euros brut, soit environ 2 360 euros net environ. Cela représentera pour Mireille une perte de plus de 500 euros par mois.
Ce cas de figure représente une petite partie des allocataires : environ 70 000 nouveaux allocataires sur 2,65 millions seront concernés en 2020.
4. Sihem termine son premier CDD
RIEN NE CHANGE
Cette chargée de mission en ressources humaines (RH) en début de carrière vient de finir un CDD de neuf mois. Elle n’a pas travaillé durant les quinze mois précédents. C’est suffisant pour qu’elle puisse être indemnisée par Pôle emploi, sur la base de l’intégralité de son salaire de 1 700 euros brut par mois. Sihem peut prétendre à une allocation-chômage d’environ 1 040 euros net par mois, pendant neuf mois.
Toutes les personnes qui, comme elles, ont eu un emploi continu à temps plein sur moins de vingt-quatre mois auront les mêmes droits avant et après la réforme. Cela représentera environ 10 % des nouveaux bénéficiaires de Pôle emploi lors de la première année d’application de la réforme.
5. Alain a travaillé par intermittence depuis deux ans
DÉFAVORABLE
Alain termine un CDD de six mois en avril 2020. Comme Sihem, il a travaillé neuf mois au cours des deux dernières années. Mais contrairement à elle, il n’a pas travaillé d’un bloc : il a d’abord travaillé trois mois, a ensuite été sans activité pendant quinze mois (sans toucher le chômage) et, enfin, a travaillé de nouveau six mois.
Dans l’ancien calcul des indemnités chômage, Alain pouvait prétendre à une allocation de 1 040 euros net par mois environ pendant neuf mois, comme Sihem.
Ce ne sera plus le cas à partir d’avril 2020. En effet, son indemnité sera calculée à partir de son salaire moyen sur la période – temps passé au chômage inclus. Selon nos calculs, son indemnité sera donc en réalité de 490 euros net environ, soit un peu moins de la moitié de ce à quoi il pouvait prétendre dans l’ancien système. Sa durée d’indemnisation maximale sera en revanche allongée, passant de neuf à vingt-quatre mois.
Comme Alain, environ 37 % des nouveaux allocataires (soit environ 850 000 personnes) devraient sortir perdants de ce nouveau mode de calcul lors de la première année d’application de la réforme. Environ 190 000 d’entre eux (8 % du total) seront fortement touchés comme lui, car ils n’auront travaillé que 25 % à 50 % de la période de référence retenue par Pôle emploi.
6. Steve, en fin de contrat après deux ans de CDI à temps partiel
RIEN NE CHANGE
Salarié à mi-temps, Steve, licencié en novembre, a touché en moyenne 1 100 euros brut par mois avant la perte de son CDI. Les nouvelles règles en vigueur en novembre puis avril 2020 ne changeront pas sa prise en charge par Pôle emploi, comme pour environ 20 % des futurs bénéficiaires qui sont dans sa situation.
Avant comme après la réforme, son indemnité sera de 820 euros net par mois environ, sur vingt-quatre mois au maximum.
7. Karim démissionne d’un poste qu’il occupait depuis sept ans
FAVORABLE (SOUS CONDITIONS)
Il existait déjà par le passé des situations dans lesquelles la démission pouvait être considérée comme légitime (lorsqu’un salarié est contraint de déménager pour suivre son conjoint, par exemple). Ce n’est pas le cas de Karim, qui souhaite changer de voie.
En revanche, il peut espérer cocher les cases du « nouveau droit » à la démission ouvert au 1er novembre, promesse du candidat Macron en 2017.
Pour cela, il doit répondre à plusieurs critères. D’abord, avoir au moins cinq ans d’ancienneté chez un ou plusieurs employeurs, ce qui est le cas de Karim. Le salarié doit aussi justifier de « l’existence d’un projet professionnel », c’est-à-dire une reconversion « nécessitant le suivi d’une formation ou d’un projet de création ou de reprise d’une entreprise ».
Karim a donc intérêt à bien préparer son départ et à monter un dossier solide pour espérer toucher une allocation. Le nombre de bénéficiaires de cette mesure se situerait entre 17 000 et 30 000 personnes par an. Un progrès à la portée très limitée, donc.
Françoise collaborait depuis trois ans avec une entreprise placée récemment en liquidation judiciaire. A ce titre, elle peut toucher l’allocation des travailleurs indépendants (ATI), qui entre en vigueur le 1er novembre. Auparavant, un travailleur non salarié, contraint de cesser son activité, ne pouvait prétendre à une indemnisation.
Le montant de cette indemnisation est de 800 euros par mois pendant six mois pour un indépendant dont l’entreprise a fait l’objet d’une liquidation ou d’un redressement judiciaire. Mais Françoise doit remplir une série d’autres critères pour pouvoir bénéficier de l’ATI. Elle doit fournir des documents prouvant les déboires de l’entreprise avec laquelle elle travaillait. Françoise doit aussi prouver qu’elle est, depuis, activement à la recherche d’un emploi, et justifier des revenus d’un montant minimal de 10 000 euros par an. Cette mesure, qui devrait concerner 30 000 bénéficiaires, n’est pas cumulable avec d’autres allocations comme l’ARE.
Rébecca Soulcié a décidé de changer de voie pendant sa formation à Centrale Lille. Elle a choisi de préparer un CAP de pâtisserie pour vivre sa passion, et a raconté son parcours à O21, les conférences de l’orientation nouvelle génération.
« J’ai toujours su que je voulais être pâtissière et je ne l’ai jamais vraiment assumé. Parce que j’avais des bonnes notes à l’école, j’ai suivi une formation générale au lycée. Tout le monde m’a poussée à continuer : prépa scientifique d’abord, école d’ingénieurs ensuite. Bien sûr, j’avais réussi mes concours. Sauf que je n’étais pas heureuse à Centrale Lille ! On m’a permis de faire une année de césure pour passer le CAP pâtisserie en apprentissage.
Mon père était agriculteur, il faisait des fromages. Je ne me voyais pas faire autre chose qu’un métier manuel. J’aime la satisfaction de voir ce qu’on fabrique du début à la fin, j’aime aussi la relation avec le client. En dernière année d’école d’ingénieurs, j’ai fait des business plans, de la comptabilité… Cela me servira forcément le jour où je lancerai ma propre affaire. Ma formation me permet d’appréhender les choses différemment, d’avoir un regard plus extérieur à la profession.
On nous demande très tôt de choisir. A 17 ou 18 ans, il n’est pas facile de savoir ce que l’on veut. Moi, je n’étais pas du tout sûre de moi. On peut se tromper, ce n’est pas grave. Il faut oser se faire confiance plus tôt et, si ça ne plaît pas, on change. »
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Dans chaque ville, les conférences permettent au public de bénéficier des analyses et des conseils, en vidéo, d’acteurs et d’experts du monde qui vient, et d’écouter et d’échanger avec des acteurs locaux innovants : responsables d’établissements d’universités et de grandes écoles, chefs d’entreprises et de start-up, jeunes diplômés, etc. Des ateliers pratiques sont aussi organisés.
Editorial. Les premières dispositions de la réforme, qui entrent en vigueur vendredi 1er novembre, ouvrent certes des droits mais durcissent les conditions d’éligibilité. Avec le risque d’étendre la précarité qu’une telle mesure prétend combattre.
Publié aujourd’hui à 11h36Temps de Lecture 2 min.
Editorial du « Monde ». Depuis quelques jours, Muriel Pénicaud fait la promotion de la réforme de l’assurance-chômage, concoctée à l’abri des partenaires sociaux, qui n’avaient pas réussi à s’entendre, par le seul gouvernement. La ministre du travail est dans son rôle quand elle valorise deux innovations qui étaient des promesses d’Emmanuel Macron. La première concerne les salariés démissionnaires, qui pourront bénéficier d’une indemnisation s’ils ont un « projet professionnel ». Mais les conditions sont tellement strictes qu’il ne devrait y avoir qu’entre 17 000 et 30 000 élus chaque année. La seconde vise les travailleurs indépendants, qui auront désormais droit à une allocation de 800 euros par mois pendant un semestre. Là aussi, l’effet sera limité, avec 30 000 bénéficiaires par an.
Ces deux mesures sont des mini-pansements qui n’atténuent en rien le caractère punitif de la réforme. Justifiée par la nécessité de faire 3,4 milliards d’euros d’économies sur deux ans et accompagnée d’une petite musique sur l’amélioration de l’emploi, elle tourne le dos à la justice sociale et risque d’étendre la précarité qu’on prétend combattre, voire de fabriquer de nouveaux pauvres au moment où une stratégie audacieuse contre la pauvreté se met en place. Pire encore, elle nourrit une suspicion à l’égard des 6 millions d’individus inscrits à Pôle emploi sans aucun travail ou avec une activité réduite, comme s’ils cherchaient à s’installer dans le chômage sans tenter de retrouver un emploi.
Indemnisation dégressive à partir du septième mois
Laurent Berger a raison de dire que « c’est une des réformes les plus dures socialement qui s’est opérée ces vingt-cinq dernières années ». Le secrétaire général de la CFDT estime – même si ce n’est pour l’heure qu’un pronostic qui demandera à être vérifié – que « plus de 1,4 million de demandeurs d’emploi vont être impactés négativement ». Déjà en 1982, quand Pierre Bérégovoy, ministre (socialiste) des affaires sociales, s’était substitué aux partenaires sociaux, son décret avait accentué les inégalités de traitement entre les chômeurs, donnant naissance à ce qu’on avait appelé « les nouveaux pauvres ».
Avec les deux décrets publiés fin juillet au Journal officiel qui vont s’appliquer à compter du 1er novembre, le durcissement des règles va devenir une réalité. Il faudra désormais avoir travaillé six mois sur une période de vingt-quatre mois – et non plus quatre mois sur vingt-huit – pour toucher une allocation. Mis en place en 2014, sous le quinquennat précédent, le dispositif des droits rechargeables, ouvert aux allocataires en fin d’indemnisation, va être sérieusement écorné. Il ne jouera qu’à partir du moment où le demandeur d’emploi aura été en activité au moins 910 heures, soit un seuil six fois plus élevé qu’aujourd’hui.
Par ailleurs, et alors même que l’efficacité d’une telle mesure n’a jamais été démontrée, l’indemnisation sera dégressive à partir du septième mois pour ceux qui touchaient plus de 4 500 euros brut par mois. Les cadres sont dans le collimateur.
Une autre disposition punitive, qui entrera en vigueur en avril 2020, a trait au calcul du salaire journalier de référence, avec une baisse moyenne de 22 % de l’allocation, qui passera de 905 à 708 euros. Cela touchera, d’après l’Unedic, environ 850 000 personnes. En juin, M. Macron avait souligné que « l’ajustement économique et financier » ne devait pas prévaloir « sur les droits sociaux ». C’est pourtant le mauvais coup qu’il vient de commettre.
Ils font partie des quelque 6 millions d’individus inscrits à Pôle emploi, sans aucun travail ou avec une activité réduite. Chacun d’eux a évidemment entendu parler de la réforme de l’assurance-chômage, qui commence à entrer en vigueur à partir du vendredi 1er novembre. Contactés par le biais de l’association Solidarités nouvelles face au chômage ou après un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr, ils racontent, sous un prénom d’emprunt, leur parcours et expriment leur appréhension face à des règles nouvelles qu’ils trouvent injustes.
« C’est vraiment dégueulasse. Est-ce que l’on veut que les gens bossent à n’importe quel prix ? »
Marc était technicien en génie civil dans « l’industrie du BTP » lorsqu’il a perdu son emploi, en 2017. Depuis, ce trentenaire, domicilié au sud de l’Alsace, a décroché quelques CDD – dans un établissement hospitalier puis au sein d’une entreprise de tissage. Dans les dispositions appliquées à compter de vendredi, il y en a une qui le préoccupe beaucoup : celle sur l’augmentation du temps de travail requis pour reconstituer son capital de droits à l’assurance-chômage.
A l’avenir, « il faudra que je trouve des contrats de plus de six mois » – ce qui n’a rien d’évident dans une économie où l’écrasante majorité des embauches s’effectue pour un mois ou moins. La dégressivité des allocations pour les personnes ayant des rémunérations élevées lorsqu’elles étaient en poste représente un autre changement qu’il désapprouve : « C’est vraiment dégueulasse. Ça va juste augmenter la précarité. Est-ce que l’on veut vraiment que les gens bossent à n’importe quel prix ? »
« Je suis anesthésiée »
Ce sentiment d’injustice, Laura, 45 ans, l’éprouve elle aussi, au plus profond d’elle-même. Employée par une société privée de garde d’enfants à domicile, dans la banlieue sud de Paris, elle va chercher un écolier à la sortie des cours et lui fait faire ses devoirs. Cette activité à temps partiel lui rapporte un tout petit salaire : un peu moins de 500 euros par mois. Elle touche par ailleurs l’aide personnalisée au logement (APL), qui couvre une large partie de son loyer, et sa mère lui apporte souvent une aide financière – jusqu’à 600 à 700 euros, certains mois.
La réforme ? « Ça ne changera rien. Ça ne servira qu’à enfoncer les plus démunis, à appauvrir les plus pauvres. » Elle aimerait faire plus d’heures mais le prestataire pour lequel elle travaille « n’en trouve pas » pour elle. Et les propositions que Pôle emploi lui envoie ne correspondent pas à ce qu’elle recherche. « Je suis anesthésiée », lâche-t-elle.
Des deux côtés des Alpes, la perspective d’un mariage PSA-Fiat Chrysler ne suscite pas de levée de boucliers. La preuve sans doute que, dans ce secteur, gourmand en investissements pour faire face aux défis de la mobilité (connectée, électrifiée, autonome), chacun paraît convaincu que la taille est un gage de survie.
A l’annonce de l’opération, les exécutifs français et italien ont adopté un ton sobre et prudent, soucieux visiblement de ne pas hypothéquer le « deal ». « Nous suivons les derniers développements Fiat Chrysler avec beaucoup d’ouverture », a commenté mercredi 30 octobre la porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye. L’Etat français détient 12 % de PSA par l’intermédiaire de la banque publique BPI. Le ministre italien de l’industrie, Stefano Patuanelli, a, de son côté, déclaré que l’Italie, qui ne détient aucune participation dans Fiat Chrysler (FCA), suivrait de près l’évolution des discussions tout en disant ne pas souhaiter commenter davantage une « opération de marché ».
Dans les deux pays, la principale préoccupation est celle de l’emploi. En Italie, Fiat Chrysler emploie 58 000 salariés dans des usines, en surcapacité chronique. « Il est vital de préserver les sites » FCA en Italie, a souligné le vice-ministre de l’économie, Antonio Misiani, mercredi, lors d’un forum de l’agence italienne spécialisée sur les questions économiques et financières, RadioCor, après l’annonce des négociations entre les deux groupes. PSA emploie dans sa division automobile (hors l’équipementier Faurecia) 117 000 salariés dans le monde, dont 53 000 en France. Dans l’Hexagone, PSA compte 5 usines de production de voitures et 12 sites de production de composants et fonderies. Dans le communiqué commun publié jeudi 31 octobre, les deux groupes se veulent rassurants, affirmant que les synergies attendues de cette fusion « ne sont pas fondées sur des fermetures d’usine ».
« Dynamique industrielle positive »
Du côté syndical, les premières réactions en Italie ont été plutôt encourageantes, malgré les craintes concernant le coût social de l’opération. « Il pourrait y avoir des “superpositions”, mais un bon plan industriel peut dépasser ces difficultés tout en garantissant l’emploi en Italie », veut ainsi croire Marco Bentivogli, dirigeant de la branche métallurgie du syndicat FIM-CISL.
Le ton est quasi identique en France du côté de FO. Le premier syndicat de PSA entend, bien sûr, se montrer « particulièrement vigilant sur l’impact social » mais n’en souligne pas moins la « dynamique industrielle positive » d’un projet « attrayant sur le plan industriel ». Avec la conviction qu’il est « préférable de produire 9 millions de véhicules plutôt que 4, compte tenu des mutations profondes du secteur, notamment les conséquences de la transition énergétique ». Patrick Michel, secrétaire FO du comité de groupement de PSA, voit ainsi « pas mal d’avantages » à un rapprochement PSA-Fiat Chrysler, dont « l’accès au marché américain ». Et « pour Fiat, l’intérêt est d’accéder à une technologie qui lui permettra de respecter les futures normes d’émission de CO2 ».
Coup de rabot sur les droits rechargeables, diminution des allocations pour les hauts revenus, indemnités pour les démissionnaires et les indépendants… La réforme de l’assurance-chômage aura un impact très concret sur le quotidien de nombreux bénéficiaires dès le 1er novembre. Au-delà des effets d’annonce, le point sur les véritables changements à venir pour les demandeurs d’emploi.
Définies par deuxdécrets publiés dans le creux de l’été, les premières dispositions de la réforme de l’assurance-chômage entreront en vigueur dès le 1er novembre. L’objectif est double : réduire la voilure sur les indemnités versées afin de remettre d’aplomb les finances de l’Unédic, tout en ouvrant de nouveaux droits aux porteurs de projets afin de fluidifier davantage le marché du travail.
Si les salariés en reconversion et les créateurs d’entreprise pourront tirer profit – sous conditions – de la réforme, les travailleurs précaires et les ex-cadres à haut revenu, quant à eux, verront leurs conditions d’indemnisation se durcir.
Analyse des principales mesures avec l’aide de l’avocat spécialiste en droit du travail Bruno Drye, du cabinet Drye-De Bailliencourt et Associés et membre du réseau Eurojuris.
Droits rechargeables: au cœur de la réforme de l’assurance-chômage, le coup de rabot porté aux droits rechargeables représente l’essentiel des 3,4 milliards d’euros d’économies attendus. Mis en place en 2014, ce dispositif permet aux allocataires alternant chômage et contrats courts de voir leur indemnisation prolongée d’une durée équivalente aux périodes d’emploi.
En clair, il suffisait jusqu’ici d’avoir travaillé au moins l’équivalent d’un mois (150 heures) pendant sa période d’indemnisation pour la voir rallongée d’un mois supplémentaire, un jour travaillé équivalant à un jour indemnisé. Désormais, il faudra avoir cumulé au moins six mois travaillés à temps complet pendant sa période d’indemnisation (de deux ans en général) pour percevoir ses allocations pendant six mois supplémentaires. Si le demandeur d’emploi se retrouve en deçà de ce seuil, même après avoir cumulé plusieurs CDD, le versement de ses indemnités ne se sera pas prolongé.
Ouverture des droits à l’assurance-chômage: la même logique s’appliquera à l’ouverture des droits à l’assurance-chômage. Il faudra désormais avoir travaillé au minimum six mois à temps plein sur les deux dernières années (soit 910 heures), petits boulots et temps partiels compris, pour ouvrir ses droits.
Vous êtes chef d’entreprise, cadre, commercial·e… Votre travail implique des déplacements fréquents pour naviguer d’une mission, d’une expertise ou d’un rendez-vous à l’autre. Avec votre valise pour compagne, vous sautez d’une voiture à un TGV ou un avion ; les gares, les aéroports ou les stations d’autoroutes sont pour vous des environnements familiers. Il vous arrive de passer régulièrement quelques jours loin de votre domicile, voire vous avez choisi d’habiter seul·e dans un second logement principal pour ne retrouver votre famille que le week-end.
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L’une des plus grandes enseignes de distribution du pays doit 300 millions de dollars australiens, plus de 185 millions d’euros, aux employés lésés.
Le Monde avec AFPPublié aujourd’hui à 11h29
Temps de Lecture 1 min.
Les affaires de « vol de salaire » se multiplient en Australie. Mercredi 30 octobre, le géant australien de la grande distribution Woolworths a admis avoir sous-payé des milliers d’employés, leur devant un montant total de 300 millions de dollars australiens (185,45 millions d’euros). Woolworths, une des plus grandes chaînes de supermarchés du pays, a estimé qu’environ 5 700 de ses employés ont été sous-payés depuis 2010, constituant le plus gros scandale de sous-rémunération d’une longue série en Australie.
« Nous présentons nos excuses sans réserve », a déclaré le PDG Brad Banducci cité dans un communiqué. « La priorité absolue du groupe Woolworths est de résoudre ce problème et de s’assurer qu’il ne se reproduira pas », a-t-il affirmé. Woolworths a fait savoir qu’il effectuerait des paiements rétroactifs, comprenant les intérêts et les cotisations retraite, avant Noël.
« Récemment, nous avons vu un nombre inquiétant de grandes entreprises admettre publiquement qu’elles ont sous-payé leur personnel », a souligné Sandra Parker, de Fair Work Ombudsman, agence indépendante spécialiste du droit du travail. « Certains de ces problèmes remontent à de nombreuses années et plusieurs représentent des millions de dollars dus aux salariés », selon elle.
De nombreux précédents dans le pays
Le gouvernement australien a annoncé le mois dernier qu’un texte était en préparation visant à imposer des sanctions pénales aux employeurs qui sous-paient leur personnel de manière délibérée. Le ministre des relations industrielles, Christian Porter, a proposé que les coupables de tels faits puissent être passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
De grands noms d’entreprises australiennes comme la Commonwealth Bank, la chaîne de télévision publique ABC ou encore le conglomérat australien Wesfarmers ont reconnu cette année avoir sous-payé leur personnel, devant des montants s’élevant à des millions de dollars. La compagnie aérienne Qantas a, elle, admis avoir sur ou sous-payé plus de 200 salariés après les avoir embauchés sur des contrats erronés.
De tels scandales ont également éclaboussé l’industrie hôtelière ces derniers mois, alors que de nombreux chefs ont admis ne pas avoir rémunéré des personnels de manière adéquate. La chaîne de magasins de proximité 7-Eleven a remboursé son personnel de plus de 160 millions de dollars australiens (98,86 millions d’euros) et a dû s’acquitter d’un total d’amendes de 1,8 million de dollars australiens après la découverte que ses franchises avaient systématiquement sous-payé leurs employés.
L’hypothèse d’un rapprochement entre les deux constructeurrs a déjà été évoquée par le passé. L’opération n’avait finalement pas abouti.
Par Jérôme GautheretPublié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 11h02
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C’était un projet de longue date de Sergio Marchionne, le charismatique administrateur délégué de Fiat Chrysler automobiles (FCA), disparu brusquement en juillet 2018. Pour l’homme qui avait sauvé, au début des années 2000, ce monument en péril de l’industrie italienne, le groupe FCA n’avait, à terme, d’autre solution que de trouver un allié pour se renforcer. Pour s’ouvrir de nouveaux marchés, bien sûr, notamment en Asie, mais aussi parce que l’effort de redressement des comptes de Fiat avait eu pour conséquences un certain sous-investissement en recherche et développement, qui pourrait s’avérer fatal à l’heure des révolutions technologiques et écologiques vécues par l’industrie automobile.
Pour cela, PSA était le partenaire idéal. D’abord, en raison des fortes complémentarités opérationnelles existant entre les deux groupes – déjà en 1988 les constructeurs ont implanté une usine commune de véhicules utilitaires à Hordain (Nord) –, mais aussi pour une raison plus diffuse, liée au poids de la famille Peugeot dans la gouvernance du groupe français.
Entreprise fondée en 1899 à Turin par Giovanni Agnelli et restée sous le contrôle exclusif des héritiers du fondateur, l’ancien groupe Fiat a connu ces dernières années de nombreuses mutations, notamment avec le rachat de Chrysler, en 2009, au plus fort de la crise mondiale. Mais il n’a pas cessé d’être avant tout un groupe familial, aujourd’hui présidé par John Elkann, chef de la cinquième génération des héritiers Agnelli, qui à travers la holding Exor, dont la famille est l’actionnaire majoritaire, contrôle 29 % du capital.
Changement de cap
John Elkannne rate pas une occasion de rappeler son attachement au modèle familial, et consacre une grande partie de son temps à cultiver de bons rapports entre les Agnelli et les autres grandes dynasties industrielles. Dans cette logique, au printemps 2019, à la veille d’annoncer un accord de rapprochement avec l’alliance Renault-Nissan, John Elkann avait tenu à rencontrer le chef de la famille Peugeot, Robert Peugeot, pour l’informer personnellement de cette décision, qui mettait un terme définitif, pensait-on alors, à des années d’un patient travail d’approche entre les deux familles.