Archive dans octobre 2019

Savoir ce qui vous freine et ce qui vous motive, voilà la clé du leadership


C’est aussi un moyen de devenir un meilleur dirigeant.

Lorsque les collègues d’Olivia, une directrice marketing monde, lui ont fait remarquer qu’elle monopolisait systématiquement la parole lors des conversations professionnelles, celle-ci a dû admettre son problème. Aucun des efforts qu’elle avait déployés jusqu’alors n’avaient pu venir à bout de ce travers. Prendre part à un programme de développement du leadership a toutefois marqué un tournant. Elle a pu y explorer ses propres freins et motivations, apprendre à mieux se connaître, et faire face aux défis qu’elle devait relever. Depuis cette formation, elle sait désormais que certaines de ses croyances l’empêchent de lâcher prise et la poussent à vouloir toujours contrôler la conversation. Car, en son for intérieur, elle est persuadée que « si vous voulez avancer et vous démarquer, on doit vous entendre », ce qui est un frein. A l’inverse, l’un des atouts d’Olivia, c’est sa grande capacité à travailler en équipe et sa faculté à apprendre en permanence. En être consciente lui a permis d’accorder plus d’attention à ses collègues lors de leurs discussions. Au point d’adopter désormais pour leitmotiv : « écouter pour apprendre ». Elle a même demandé à deux de ses collègues de lui envoyer un signal clair – un carton jaune, en quelque sorte – si elle parlait trop lors des réunions.

Dans le cadre des programmes de renforcement du leadership au sein desquels j’enseigne à l’INSEAD, j’ai remarqué que, parmi les objectifs en matière de développement personnel que les participants avaient en commun, il y avait : l’écoute active, l’arrêt du micro-management et un meilleur contrôle de ses émotions. D’autres dirigeants voulaient, eux, développer leur réseau ou  apprendre à mieux communiquer. Il existe en fait des centaines d’objectifs : à chacun le sien et les méthodes pour y parvenir.

Explorer nos motivations et nos freins, qu’ils soient conscients ou inconscients, permet d’acquérir une meilleure connaissance de soi et de cette manière, de bâtir son propre plan d’action pour améliorer son leadership. Notre livre s’appuie sur la recherche universitaire, la pratique du développement personnel pour les cadres d’entreprise et les études de terrain. Il inclut un outil de découverte de soi qui permet aux différents freins et motivations de faire surface. Ceux-ci peuvent consister en des visions particulières du monde qui nous entoure, des émotions, des traits de caractère, ainsi que des valeurs et des sources de motivation qui facilitent ou bloquent nos efforts de changement.

Plus de 2 000 cadres d’entreprise ont déjà utilisé cet outil. Ce processus personnalisé comprend un large éventail de questions comme :

– Quel type de dirigeant souhaitez-vous devenir ? Pour y parvenir, quelle évolution souhaitez-vous opérer ?

– Quels sont les comportements spécifiques qui vous empêchent d’être ce type de dirigeant et d’atteindre votre objectif de développement ?

– Imaginez un comportement totalement contraire. Quelles inquiétudes et quelles peurs ressentez-vous lorsque vous vous imaginez adopter ce comportement inverse ?

– Quelles émotions, pensées ou sentiments positifs pensez-vous éprouver lorsque vous atteindrez votre objectif de développement personnel ?

– Quelles caractéristiques ou expériences personnelles pourraient expliquer ces sentiments positifs ou négatifs ?

Un saut dans l’inconnu

Les motivations sont ces croyances et ces forces qui donnent à un individu l’impulsion pour agir. Les freins, en revanche, sont les croyances et les forces qui empêchent le changement, même lorsque de façon rationnelle, les individus souhaitent adopter de nouveaux comportements. Lorsque nous, humains, essayons de nous changer nous-mêmes, nous opérons un saut dans l’inconnu, une lutte entre nos facettes consciente et inconsciente, à la fois positives et négatives.

Faire émerger ces freins donne des informations importantes sur son moi profond. Les participants qui utilisent notre outil de découverte de soi explorent d’abord leurs freins, ce qui leur permet d’établir un inventaire de ce qu’ils doivent affronter. L’étude des motivations constituera la deuxième étape. Selon les participants, faire émerger ses propres motivations est un facteur très efficace d’affirmation de soi, ce qui est indispensable pour élaborer et mettre en œuvre leur plan d’action en matière de développement personnel.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les participants tirent tellement d’informations sur eux-mêmes de cet outil qu’ils modifient leurs objectifs initiaux au fil du programme. Une connaissance de soi plus profonde leur permet donc de procéder à une véritable mise au point, de mieux cibler leurs objectifs, et de définir ainsi un plan d’action plus adapté.

A Belfort, deux syndicats de General Electric attaquent l’Etat en justice

La CFE-CGC et SUD ont saisi, lundi, le tribunal administratif de Paris. Alors qu’un plan social est en cours, ils dénoncent le non-respect de l’accord signé en 2014 qui prévoyait le maintien et le développement de l’activité industrielle de GE en France.

Par Publié aujourd’hui à 19h16

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Des employés de General Electric (GE) se rendent à une assemblée générale intersyndicale à Belfort, le 7 octobre 2019.
Des employés de General Electric (GE) se rendent à une assemblée générale intersyndicale à Belfort, le 7 octobre 2019. SEBASTIEN BOZON / AFP

Leur dernière entrevue, la semaine dernière à Bercy, avec les équipes de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, « n’a absolument rien donné », rapporte, déçu et agacé, Philippe Petitcolin, porte-parole de l’intersyndicale (CFE-CGC/SUD/CGT) de l’entité belfortaine de General Electric (GE). Conséquence : deux syndicats ont décidé de passer à la vitesse supérieure. « On leur a dit : Maintenant, ça suffit ! On ne discute plus ! »

Lundi 7 octobre, la CFE-CGC et SUD – sans la CGT – ont saisi le tribunal administratif de Paris afin de mettre en cause la responsabilité de l’Etat français dans le non-respect de l’accord de 2014 signé avec GE. La ville de Belfort, le conseil départemental du Territoire de Belfort et la région Bourgogne-Franche-Comté se disent solidaires de cette initiative et évoquent la possibilité de déposer plainte à leur tour.

« Cet accord conditionnait l’opération d’acquisition de l’activité énergie et réseaux d’Alstom au maintien et au développement de l’activité industrielle de GE en France », rappelle le syndicaliste (CFE-CGC). Or, selon celui-ci, le projet de suppression de 792 emplois, dévoilé le 28 mai dernier, est la conséquence directe de ce non-respect ; pour les syndicats, les dés étaient pipés dès le départ.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi GE à Belfort : l’intersyndicale met l’Etat en demeure de faire respecter l’accord passé avec la multinationale en 2014

Dialogue de sourds et ambiance de plomb

L’accord de 2014 stipulait, par exemple, que les quartiers généraux européens de GE, pour les activités turbines à gaz de grande taille à usage industriel de 50 Hertz (Hz), demeureraient à Belfort. « Mais avant même la validation de l’acquisition, le PDG américain de GE, Henry Lawrence Larry Culp, a communiqué un organigramme de la direction mondiale du groupe dans lequel ne figurait plus aucun Belfortain », enrage Philippe Petitcolin. « Tous les postes jusque-là localisés chez nous ont été progressivement supprimés et les managers rétrogradés dans la hiérarchie. » Le site de la Cité du lion « est passé d’un centre de décision à un centre d’exécution ». Alexis Sesmat, délégué syndical SUD, appuie :

« La nouvelle équipe dirigeante, principalement basée en Suisse pour des raisons fiscales évidentes, a déployé une stratégie purement financière matérialisée par la fermeture de sites, la délocalisation d’activités dans les pays dits low-cost, la réduction des budgets de R&D et le gel des investissements. »

Meike Fink : « L’impact sur l’emploi entre aussi dans la définition d’une transition écologique juste »

Pour le responsable de la transition climatique juste au sein de Réseau Action Climat, les dispositifs de transition écologique ne peuvent être mis en œuvre sans mesures d’accompagnement social.

Propos recueillis par Publié le 07 octobre 2019 à 18h17, mis à jour à 08h46

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A peine le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 était-il adopté, le 27 septembre, en conseil des ministres, que Réseau Action Climat (RAC) se disait « consterné, malgré certaines avancées, devant l’absence d’ambition et de cohérence du budget de la France, au regard de ses engagements climatiques et environnementaux ».

Cette ONG, qui regroupe en France dix-sept associations, se félicite, certes, que ce texte aborde, pour la première fois, le sujet des niches fiscales néfastes pour le climat, mais il juge les avancées proposées en la matière « trop hésitantes ».

Meike Fink, responsable de la transition climatique juste au sein du RAC, revient sur la nécessité de trouver des solutions accessibles à tous, notamment aux ménages les plus modestes, en amorce de la conférence « La transition écologique est-elle l’ennemie du pouvoir d’achat ? » organisée par « Le Monde Cities », le 18 octobre.

Manifestation des « gilets jaunes », à Paris, le 9 mars.
Manifestation des « gilets jaunes », à Paris, le 9 mars. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Transition écologique et justice sociale sont-elles compatibles ?

Elles le doivent. Si elle n’est pas juste, la transition se heurtera nécessairement à des oppositions légitimes. Les dispositifs de la transition écologique présentent en effet le risque de peser lourdement sur les ménages précaires. Ils ne peuvent être mis en œuvre sans que soient prises, en parallèle, des mesures d’accompagnement social. Chaque année une évaluation du budget vert couplée à celle de son impact sur les inégalités mériterait d’être faite.

La taxe carbone est-elle une bonne idée ?

La taxe carbone est importante pour rendre plus cher ce qui est polluant et donc permettre aux solutions alternatives d’être plus compétitives. La décision prise par le gouvernement en novembre 2018 de geler la hausse de la taxe carbone était une réponse aux protestations des « gilets jaunes », mais elle n’a pas pris en compte l’origine de la colère. Ce qui était reproché à cette mesure n’était pas tant son caractère écologique qu’antisocial. Dans sa forme, avant le mouvement des « gilets jaunes », la taxe carbone affectait de fait davantage les ménages à faibles revenus : un ménage du 1er décile payait, au regard de ses revenus, 2,7 fois plus qu’un ménage de 10e décile.

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Comment sortir de cette impasse ?

En redistribuant vers les ménages vulnérables, sous forme d’un « revenu climat », une partie des recettes de la taxe. Versé sous forme d’un crédit d’impôt ou d’un chèque, ce revenu ne consisterait pas en un remboursement direct. L’objectif est de maintenir l’incitation à diminuer la consommation d’énergie fossile. La personne paierait plus cher son essence afin d’être incitée à moins utiliser sa voiture mais sur l’année, elle aurait peu ou pas d’impact sur son pouvoir d’achat global. Pour les personnes n’ayant aucune marge dans leur budget, une avance pourrait être versée en début d’année.

Dernière ligne droite pour la « mise en place du comité social et économique » dans les entreprises

Au 1er janvier, un comité social et économique doit avoir pris la place des autres instances représentatives des salariés. Les entreprises doivent avoir lancé la procédure en octobre si elles veulent éviter de lourdes sanctions, explique l’avocate Jacqueline Cortès.

Par Publié aujourd’hui à 06h00

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« Le CSE a reçu une compétence générale en matière de santé et de sécurité et de conditions de travail, l’article L 2312-5 énonçant qu’il contribue à les “promouvoir”, qu’il réalise des enquêtes en cas d’accident de travail notamment, qu’il exerce un droit d’alerte et qu’il peut saisir l’inspection du travail. »
« Le CSE a reçu une compétence générale en matière de santé et de sécurité et de conditions de travail, l’article L 2312-5 énonçant qu’il contribue à les “promouvoir”, qu’il réalise des enquêtes en cas d’accident de travail notamment, qu’il exerce un droit d’alerte et qu’il peut saisir l’inspection du travail. » Philippe Turpin / Photononstop

A partir du 1er janvier 2020, toutes les entreprises ayant un effectif d’au moins onze salariés depuis douze mois consécutifs devront avoir mis en place leur comité social et économique (CSE), au risque de sanctions qui peuvent être lourdes pour l’employeur. Introduite par l’article 9 de l’ordonnance du 22 septembre 2017 relative au dialogue social et économique, cette nouvelle instance de représentation du personnel rassemblera les anciens délégués du personnel, le comité d’entreprise et le comité d’hygiène et de sécurité (ou remplacera la délégation unique du personnel).

Alors que l’échéance approche, il est urgent de démarrer la procédure dès ce mois d’octobre pour ceux qui ne l’ont pas encore fait. En effet, le premier tour doit se tenir, au plus tard, le 90e jour suivant l’information du personnel. Et un second tour sera parfois nécessaire, dans un délai de quinze jours maximum. Si aucun candidat n’a pu être élu, l’employeur prouvera son respect de son obligation d’organiser l’élection du CSE par un procès-verbal de carence conforme à la loi.

Lourdes sanctions

A défaut d’être prêts au 1er janvier, les sanctions peuvent être lourdes. Tout d’abord, ne pas mettre volontairement en place le CSE est un délit d’entrave, puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende (Art. L 2317-1).

Les conséquences en l’absence de procès-verbal de carence sont importantes.

D’une part, certaines procédures seront invalidées, entraînant des indemnités à verser au salarié licencié pour motif économique (un mois de salaire minimum – Art. L 1235-15) ou au salarié licencié pour inaptitude d’origine professionnelle (douze mois de salaires minimum – Art. L1226-15). Le salarié n’aura pas à prouver un préjudice spécifique, les juges estimant de manière constante qu’il existe du seul fait que le salarié a été privé d’une possibilité de représentation et de défense de ses intérêts (récemment Cass. soc. 15 mai 2019 n°17-22.224).

D’autre part, certaines opérations de management peuvent être bloquées. Par exemple, l’employeur ne peut dénoncer valablement un usage (Cass. soc.16/11/05, n° 04-40.339 : dans cette affaire, l’entreprise a dû reverser à ses salariés un 13e mois qui provenait d’un usage non valablement dénoncé). Impossible aussi de conclure un accord d’intéressement (Art. L3312-2). Enfin, l’entreprise de 50 salariés et plus, qui n’a pas de délégué syndical, ne pourra pas négocier, conclure, réviser ou dénoncer des accords collectifs avec un ou plusieurs salariés mandatés (Art. L2232-26, al. 3).

Lil Miquela, une influenceuse virtuelle qui vaut de l’or

Mannequin virtuelle, l’instagrammeuse, qui compte 1,6 million d’abonnés, vend cher ses prestations de mannequin. Un modèle qui fait des émules.

Par Publié hier à 16h15, mis à jour à 09h55

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Lili Miquela, 19 ans, créée par un logiciel 3D, influenceuse de mode.
Lili Miquela, 19 ans, créée par un logiciel 3D, influenceuse de mode. Capture d’écran Instagram

Sur son compte Instagram, la mannequin et chanteuse de 19 ans Lil Miquela se filme en train de se faire un masque au saut du lit, de bronzer au bord d’une piscine ou de méditer entre deux vidéos de son dernier disque, Money. Boulot-promo-dodo en somme pour cette artiste mi-brésilienne mi-espagnole apparue sur le réseau social en 2016 et suivie par 1,6 million d’abonnés. Sauf que derrière cette créature aux lèvres pulpeuses et au visage constellé de taches de rousseur se cache un « robot », alerte un instagrammeur russe.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les influenceurs changent la face du marketing

Lil Miquela est, en réalité, bien plus que cela. La première influenceuse virtuelle de l’histoire a été programmée pour parodier les normes sociales à l’œuvre sur les réseaux sociaux et les faire changer, selon ses géniteurs, les Américains Trevor McFedries et Sara DeCou, associés dans la société Brud. Elle a tout du coup de génie marketing. Le mystère sur sa véritable nature a été entretenu pendant deux ans, le temps de montrer ce dont elle était capable. Photographiée au soleil, elle possède une ombre. Et son miroir lui renvoie fidèlement son reflet.

300 000 euros pour une campagne

Aussi courtisée par Samsung que par Prada, cette muse numérique a ouvert une boîte de Pandore. Plus de talents et d’ego à gérer. Des possibilités créatives démultipliées. « Et un coût inférieur à un mannequin un peu connu », assure Arielle Le Bail, consultante en nouvelles technologies et innovation chez Fabernovel, qui a exploré le sujet à la demande d’un parfumeur. Selon ses calculs, il faut compter 330 000 dollars tout compris (300 000 euros) pour réaliser une campagne avec un avatar de la classe de Lil Miquela. Environ un tiers allant à la conception du personnage et de ses vêtements en 3D, et le reste à la campagne sur les réseaux sociaux.

En 2018, Lil Miquela a été classée parmi les personnalités les plus influentes d’Internet par le magazine américain « Time »

Sollicité, Brud ne laisse pas filtrer le moindre chiffre sur les collaborations de sa muse avec des marques. En revanche, il montre comment nourrir son histoire dans la durée. Il a commencé à bâtir un univers autour de son personnage central. L’avatar Bermuda est entrée en scène en 2018, en « piratant » le compte Instagram de Lil Miquela, un scénario inventé de toutes pièces par Brud. Egalement créé l’an dernier, Blawko est le garçon de la bande.

A Sarlat, la dernière usine de tabac a fermé ses portes

L’entreprise France Tabac de 33 salariés et qui en a employé jusqu’à 250 personnes a connu trois plans sociaux en dix ans.

Par Publié aujourd’hui à 10h53, mis à jour à 11h08

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L’usine de France Tabac à Sarlat-la-Canéda, en Dordogne, le 20 septembre.
L’usine de France Tabac à Sarlat-la-Canéda, en Dordogne, le 20 septembre. MEHDI FEDOUACH / AFP

Les machines se sont arrêtées lundi 30 septembre à Sarlat-la-Canéda en Périgord, dernière usine de transformation du tabac en France. Dans le silence soudain des 15 000 m2, de France Tabac, qui a employé jusqu’à 250 personnes, les 33 salariés réagissent avec chagrin et fatalisme sur cette mort annoncée qui laisse la filière française orpheline de transformation autonome. L’unité sarladaise a connu trois plans sociaux en dix ans, et une chute inexorable des effectifs qui n’a fait qu’accompagner les baisses de production et de rendement du tabac.

Dans cette unité en sursis depuis dix ans, le cariste Gérard évoque avec nostalgie le monopole de la Seita pour laquelle sa grand-mère travaillait, ici. Le directeur Eric Tabanou enfonce le clou. Il ne s’inquiète pas pour les machines qui trouveront preneur, jusqu’en Indonésie comme ce fut déjà le cas, mais pleure sur le gâchis des savoir-faire perdus pour le pays. Exemple, Laurence Nicolas, agent de laboratoire et affineuse, dont le métier (la sélection des feuilles) disparaît avec elle et qui estime que face à la mondialisation, au marché mondial, « les administrateurs et pouvoirs publics auraient pu susciter et obtenir de meilleurs soutiens ».

Dans la région, l’événement sonne comme la fin d’une saga démarrée avec la révolution industrielle. Après la crise du phylloxera dans la viticulture, le Second Empire avait favorisé cette culture d’origine tropicale, qui aimait les terrains siliceux et légers, appréciait les pluies de juin et les étés chauds et les vallées de ces territoires situés sur le 45e parallèle, Lot-et-Garonne, Gironde, Béarn, Dordogne, mais aussi Alsace.

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Mesures sanitaires

Il devint vite un appoint riche ou revenu principal pour les paysans qui avaient tous un carré dans leur polyculture et dont certains se spécialisèrent sur cette production. Les unités tournaient à plein régime en 1900, et progressaient encore avec la mécanisation de l’après-guerre. Puis le marché a décliné. La faute à la mondialisation, déplorent les producteurs et transformateurs, mal accompagnés selon eux par les politiques nationale et européenne.

La baisse des subventions et les mesures sanitaires ont fait le reste. « Des clients ont fait défaut dès la mise en place du “paquet neutre” chez les débitants. Les Italiens, qui n’ont pas fait çà, se portent mieux », explique M. Tabanou. En 2016, l’usine ne traitait plus que 5 000 tonnes, contre quatre plus fois dans les années 2000. En 2018, France Tabac a bien espéré trouver sa planche de salut en le groupe allemand Alliance One International, mais l’accord est tombé à l’eau.

Des initiatives pour les salariés qui aident un proche à domicile

Depuis quelques années, certaines entreprises accompagnent davantage leurs salariés aidants. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Par Publié aujourd’hui à 10h00, mis à jour à 10h58

Temps de Lecture 2 min.

Combiner activité professionnelle et aide quotidienne à un proche peut vite conduire à l’épuisement.
Combiner activité professionnelle et aide quotidienne à un proche peut vite conduire à l’épuisement. Mint RF / Photononstop

Les dispositifs légaux de soutien aux aidants progressent et l’indemnisation du congé réservé au proche aidant représente une avancée. Ces mesures restent pourtant insuffisantes, tant la charge qui pèse sur cette catégorie de salariés est importante. Dans un sondage réalisé en juin 2019 par la plate-forme Yoopies en partenariat avec le LabRH, auprès de 1 300 salariés aidants, 97 % reconnaissent qu’ils gèrent au travail leurs problématiques personnelles, comme, par exemple, les démarches administratives liées à leur proche dépendant ou les urgences qui font suite à une maladie ou à un accident.

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Depuis quelques années, certains grands groupes tiennent compte de ces difficultés et accompagnent davantage leurs salariés qui s’occupent d’un proche malade ou âgé. Reste encore à sensibiliser les entreprises de plus petite taille qui, elles, n’ont pas toujours les moyens de se mobiliser. L’accent a surtout été mis sur l’information délivrée aux aidants qui peuvent rapidement se perdre face au nombre de structures et à la complexité des démarches à accomplir pour son proche dépendant ou malade.

Peu d’aides financières

Certaines entreprises ont donc mis en place plusieurs actions destinées à mieux informer leurs salariés aidants en éditant par exemple un guide (BNP Paribas, Crédit agricole Assurances…). D’autres ont développé des sites d’informations et des groupes de parole anonymes (La Poste, Macif…) et des plates-formes destinées à les aiguiller (Danone, Bayard, AG2R…).

En revanche, les aides financières réservées à ces salariés sont plus rares. Un accord de branche ou d’entreprise peut d’ailleurs prévoir des dispositions plus favorables que celles prévues dans le code du travail sur les conditions des congés spécifiques (proche aidant…). Certains groupes vont plus loin en maintenant la rémunération de leurs salariés dans le cadre du congé de l’aidant ou en proposant une indemnisation complémentaire (Casino, ProBTP…). D’autres entreprises facilitent l’aménagement de leur temps de travail en autorisant un télétravail (Macif, Matmut…) ou des jours d’absence rémunérés (Novartis…).

Certaines entreprises, enfin, encouragent le don par leurs employés de jours de repos au profit de collègues aidants. Un salarié a ainsi la possibilité de renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris – RTT, récupération ou congé, à l’exception des 4 premières semaines de congés payés – au profit d’un collègue dont l’enfant est gravement malade ou d’un proche aidant. Ce don permet au salarié qui en bénéficie d’être rémunéré pendant son absence.

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Harmonie mutuelle

HP veut supprimer jusqu’à 9 000 emplois dans les trois prochaines années

Les suppressions d’emplois dans le monde entier mêleront licenciements et départs volontaires, précise le fabriquant d’ordinateurs et d’imprimantes américain.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 08h08, mis à jour à 09h48

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Jusqu’à 9 000 emplois. Le fabriquant d’ordinateurs et d’imprimantes américain HP a annoncé jeudi 3 octobre un vaste plan de restructuration qui va conduire à la suppression de plusieurs milliers d’emplois sur les 55 000 que compte l’entreprise. Elle souhaite ainsi devenir une entreprise plus numérique et orientée vers les services.

Les 7 000 à 9 000 suppressions d’emplois dans le monde entier vont s’étaler sur trois ans et mêleront licenciements et départs volontaires à la préretraite, précise HP dans un communiqué.

Ce plan de restructuration, présenté par Enrique Lores, le nouveau président-directeur général qui prendra les rênes au 1er novembre, doit permettre à HP de s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation de ses clients, en particulier en matière de cartouches d’encre, qui pendant longtemps ont été la vache à lait de l’entreprise.

Economie de 1 milliard de dollars envisagée

HP compte se concentrer davantage sur les services et proposer par exemple de vendre ses imprimantes à des prix cassés – comme elle le fait déjà – mais en échange le client s’engagerait à s’approvisionner en cartouches chez HP.

L’entreprise estime que grâce à cette restructuration elle pourra économiser 1 milliard de dollars par an à partir de l’exercice 2022.

HP est né de la scission en 2015 de Hewlett-Packard, le grand ancêtre des entreprises high-tech de la Californie et qui a été la première d’une longue série à être fondée dans un garage par William Hewlett et David Packard en 1939.

L’autre société née de la séparation, HP Enterprise, est spécialisée dans les serveurs et les machines de stockage de données destinées aux entreprises. M. Lores était à la tête de la division imprimantes quand il a été nommé en août pour remplacer Dion Weisler, qui avait annoncé son départ pour des raisons personnelles et son retour dans son Australie natale.

Lors de l’exercice 2018, HP avait engrangé un chiffre d’affaires de 58,5 milliards de dollars pour un bénéfice net de 5,3 milliards de dollars.

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