Air France : le Directeur Général en passe d’arriver à un accord avec les pilotes
En échange d’une augmentation de rémunération, le SNPL accepterait de suivre la stratégie de montée en gamme de la compagnie.
En échange d’une augmentation de rémunération, le SNPL accepterait de suivre la stratégie de montée en gamme de la compagnie.
L’augmentation des prix des carburants et la croissance de la concurrence affectent les comptes des entreprises.
Avis d’orage sur le low cost ! Coup sur coup, Norwegian et Ryanair, deux des fleurons européens des compagnies pas cher, ont fait état de leurs problèmes. La norvégienne, pionnière du low cost long-courrier, a annoncé, mercredi 16 janvier, qu’elle allait réduire la voilure. Norwegian va fermer cinq de ses bases en Europe, sur les îles espagnoles de Palma de Majorque et Tenerife, ainsi qu’à Rome, mais aussi aux Etats-Unis, à Newburgh (New York) et à Providence (Rhode Island). Son objectif : réduire les coûts, alors que la compagnie a accumulé une dette de plus de deux milliards d’euros, en raison d’une croissance à marche forcé, à coups de commandes géantes d’avions, d’ouverture de bases et de destinations.
Pour l’heure, seules les bases desservies par des Boeing 737 Max de l’entreprise sont intéressées. Cette décision, qui doit lui permettre d’économiser 200 millions de dollars (175 millions d’euros), fait écho à l’annonce, en septembre 2018, de son intention de se séparer de ses 737 déjà en service et de revendre les 90 Airbus moyen-courriers qu’elle a commandés et qui doivent lui être livrés dans les prochaines années.
Norwegian n’est pas la seule à battre de l’aile. Ryanair a restauré en baisse ses prévisions de bénéfices, vendredi 18 janvier. C’est la deuxième fois, en quatre mois, que la compagnie irlandaise dirigée par l’inamovible Michael O’Leary doit se plier à cet exercice. Au sortir de l’été 2018, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels, le bouillant patron de la société irlandaise avait pointé du doigt la grève des pilotes et des personnels de cabine, ainsi que la remontée des prix du kérosène, pour expliquer des prévisions de bénéfices en berne. Désormais, Ryanair met en avant la chute des tarifs aériens, cet hiver 2018-2019, qui pourraient, selon elle, dégringoler de 7 % au lieu des 2 % attendus.
Etrangement, bons taux de remplissage
La compagnie à bas coût prévoit aussitôt d’engranger un bénéfice pour l’exercice 2018-2019, qui sera clos fin mars, compris entre 1 milliard et 1,1 milliard d’euros. Des chiffres qui la situent loin de son record de 2017-2018, quand la compagnie avait, alors, dégagé un gain de 1,45 milliard d’euros. Et l’optimisme n’est guère de mise. La direction de Ryanair n’exclut pas d’abaisser ses prévisions si les tarifs des billets d’avions devaient encore reculer.
Etrangement, les low cost souffrent, alors que leurs taux de remplissage sont au vert. Ainsi, Ryanair attend une hausse de son trafic passager de 9 %, pour atteindre 142 millions de clients transportés en 2019. Norwegian est dans le même cas. En 2018, le groupe a battu ses records, avec 37,34 millions de passagers. Une progression de 13 % d’une année sur l’autre. Cet afflux de passagers touche toutes les compagnies low cost. C’est notamment le cas de Transavia France, filiale à bas coût d’Air France. En 2018, la quarantaine d’appareils de sa flotte a transporté 15,8 millions de passagers. Un chiffre en augmentation de 7,1 %.
L’ambition du gouvernement japonais de Shinzo Abe est de combattre la pénurie de main-d’œuvre et l’explosion des coûts de la sécurité sociale.
Lutter contre la carence de main-d’œuvre et l’explosion des coûts de la sécurité sociale. Telle est l’ambition du gouvernement japonais grâce à son projet de réforme du système des retraites. « Je souhaite réorganiser le système de sécurité sociale pour rassurer tout le monde : enfants, parents, actifs et personnes âgées », annonçait, en septembre 2018, le premier ministre, Shinzo Abe. Il plaide pour une activité prolongée à même de « stimuler la croissance, augmenter les recettes fiscales et générer davantage de recettes pour la sécurité sociale ».
Baptisé « Vers une ère où l’on vit 100 ans », son projet doit être finalisé à l’été 2019, au terme de négociations avec les entreprises qui s’annoncent délicates. La mesure primordiale envisagée est de repousser à 70 ans l’âge de perception de la retraite et d’autoriser les salariés à cotiser jusqu’à 65 ans. La mesure serait appliquée par étapes, l’objectif étant d’inciter les entreprises à garder leurs employés un long moment.
Depuis 2006, l’âge d’encaissement des pensions est de 65 ans, mais la majorité des entreprises ont fixé un âge de départ à la retraite à 60 ans. Dans ces conditions, le néoretraité peut débuter à percevoir sa retraite avant 65 ans, mais il subit alors une décote. Il peut aussi reprendre une activité. Mais les conditions de réembauche sont souvent désavantageuses.
Les entreprises pourraient aspirer si elles doivent payer des salariés jusqu’à 65 ans. Cela les obligerait à rectifier leur organisation et pèserait sur leurs finances. Face à la fronde attendue, le gouvernement envisage de créer un système de soutien financier à l’emploi des personnes âgées. Il prévoit aussi des aides pour celles qui souhaiteraient créer une entreprise.
Vieillissement de la population
Pour le gouvernement, il y a obligation, car le vieillissement de la population s’accompagne d’une explosion des coûts de la sécurité sociale, qui représentent aujourd’hui le tiers du budget de l’Etat, contre 17,6 % en 2000.
Si la réforme était optée, il s’agirait d’une nouvelle transformation majeure pour un système dont l’origine remonte à la loi sur l’assurance-retraite des travailleurs de 1942. En 1961, une couverture universelle a été instaurée, qui détermine plusieurs catégories de cotisants : les fonctionnaires, les employés du secteur privé, les travailleurs du secteur agricole et de la pêche et les indépendants.
Le président demande un renforcement des sanctions et des baisses d’allocations-chômage aux partenaires sociaux. Des exigences inacceptables, estime le négociateur de la CGT
Un décret annnoncé le 30 décembre 2018 en application de la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a attiré l’attention sur le renforcement des sanctions contre les chômeurs. Il ne s’agit pas seulement de suspendre, et même d’annuler, les allocations pour de prétendus manquements : une redéfinition de « l’offre raisonnable d’emploi » permet d’obliger une personne inscrite à Pôle emploi à accepter à peu près n’importe quel emploi sans référence au salaire antérieurement perçu, voire sans référence à sa qualification.
Au-delà de ces sanctions qui font le mélange entre l’immense majorité des chômeurs et les 0,4 % de fraudes, la nouvelle loi permet au gouvernement de faire rouvrir la négociation de la convention assurance chômage entre patronat et syndicats, un an avant l’échéance. Ainsi, le gouvernement peut aussitôt décider de faire modifier une convention Unédic en cours, ce qu’il s’est empressé de faire par sa lettre de cadrage du 25 septembre 2018 aux organisations siégeant à l’Unédic. Il entend ainsi imposer 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans, soit 1,3 milliard par an sur 37 milliards d’indemnités versées. Cela signifierait une perte moyenne considérable de 3,5 % sur les allocations, pour des personnes dont le revenu moyen est de 1 200 euros par mois.
Mais cette lettre de cadrage vise surtout les travailleurs précaires, celles et ceux dits « en activité réduite », c’est-à-dire 800 000 personnes parmi les 2,2 millions inscrites dans les catégories B et C des chiffres mensuels du chômage. Elle exige de revoir à la baisse le calcul des allocations lorsqu’il y a « cumul » – en fait, alternance – de périodes de travail, généralement en CDD courts, et de chômage indemnisé, de revoir la durée de ce cumul, ou encore sa éventualité même ; par exemple lorsqu’une assistante maternelle, qui peut garder jusqu’à trois enfants, n’en garde plus qu’un ou deux (généralement parce que la famille inscrit son enfant à l’école maternelle).
Destruction des droits
Déjà touchés par des baisses de droits dues aux conventions 2014 et 2017, nombre de personnes pourraient ainsi perdre 10 % à 30 % de leur allocation, soit 100 à 200 euros par mois, voire ne plus bénéficier d’allocations du tout. Ce sont des intérimaires, des extras de l’hôtellerie, des assistantes maternelles, souvent des jeunes ou des personnes poussées vers la sortie avant l’âge de la retraite : une armée de réserve aux contrats de plus en plus courts ou à temps partiel, un volant de précarité à laquelle sont « accros » bon nombre d’employeurs, petits et gros.
L’Association nationale des retraités (ANR) s’apprête à répondre à leurs questions, après la première contribution, lors des assemblées prévues à la fin de janvier. Le président de l’ANR, Félix Vézier, fait état de leurs questionnements.
En tant que président de l’Association nationale des retraités, comment envisagez-vous l’entrée en vigueur du prélèvement à la source ?
Nous avons actuellement peu de remontées sur le sujet, mais les remarques sont de trois types. Premièrement, certains retraités regrettent de ne pas avoir pu bénéficier d’une simulation, comme ce fut le cas pour certains salariés. Puis à la fin de 2018 s’est posée la question des pensions de décembre payées au début de janvier et soumises au prélèvement. Certains considèrent que les impôts prennent un peu trop d’avance. Nous leur expliquons que les impôts ne taxent que ce qui est perçu et qu’il n’y aura donc que douze prélèvements à l’année. Enfin, le troisième point intéresse les modalités pratiques et le traitement des employés à domicile.
Il devrait y avoir plus d’interrogations à la fin de janvier, au moment où la première mensualité aura subi le prélèvement à la source – nos adhérents sont essentiellement des fonctionnaires. La fin du mois correspond, par ailleurs, au début des assemblées de l’Association nationale des retraités (ANR) dans les départements, nous préparons donc les délégués en les munissant d’un petit bagage pour répondre aux questions posées sur ce sujet.
Quelles sont les principales inquiétudes des retraités ?
Nous prévoyons des questions sur l’exactitude du montant prélevé, nous allons donc leur expliquer comment vérifier leur taux d’imposition. On les invitera à relever sur leur dernier avis d’imposition le taux de prélèvement indiqué. En le mettant, ils devraient à quelque chose près tomber sur le bon montant. En ce qui concerne les retraités qui sont mensualisés, logiquement le prélèvement sur leur pension devrait être légèrement inférieur à ce qu’ils payaient avant dans la mesure où les prélèvements seront sur douze mois au lieu de dix.
Nous allons de même expliquer le traitement des cas particuliers, par exemple les réductions d’impôts liées à l’emploi à domicile ou autres prestations de ce type : il y a eu une avance versée le 15 janvier par les impôts qui sera régularisée (si nécessaire) avant la fin de l’année en fonction des montants réels.
Pensez-vous que le prélèvement à la source va simplifier la vie des retraités ?
L’information n’a pas été impeccable, loin de là. Mais après quelques mois, les retraités apprécieront d’avoir un budget mensuel relativement stable et de ne pas être obligés de prévoir… En effet, un nombre significatif de retraités paient encore leur tiers provisionnel. Ceux-là devraient trouver dans le prélèvement à la source un réel avantage pour gérer leur budget. Même si avec l’augmentation de la CSG [contribution sociale généralisée], ils sont très préoccupés par les annonces du gouvernement liées à la désindexation de leur pension sur l’inflation. La réévaluation des pensions de 0,3 % avec une inflation annoncée à 1,6 % les inquiète plus que le prélèvement à la source.
Les élèves ont peur que le choix des spécialités en première ne limite les orientations possibles.
Les lycéens vont-ils se charger de prendre « la » décision de leur vie en matière d’orientation dès 15 ans ? C’est à cet âge que la majorité d’entre eux se positionne aujourd’hui entre les cursus littéraire, scientifique ou économique, pour ce qui est du lycée général. Mais avec le nouveau bac revisité à l’horizon 2021, l’exercice pourrait se compliquer : les élèves de seconde craignent déjà que leur choix pour la première ne conditionne plus fortement la poursuite de leurs études. A compter de février, ils ont à se prononcer sur les douze enseignements de spécialité qui s’offrent à eux, pour en garder trois en première, deux en terminale.
Les adversaires de la réforme engagée, à débuter par le SNES-FSU, syndicat majoritaire parmi les enseignants du secondaire, s’alarment déjà d’un « tube », ou d’un « silo », enfermant la jeunesse dans des voies toutes tracées encore plus tôt. Derrière cette inquiétude, c’est la sélection opérée par les formations de l’enseignement supérieur qui pose question. Comment les universités vont-elles juger les combinaisons de matières désormais choisies par chacun – en plus du tronc commun – à l’heure de l’admission sur la plate-forme Parcoursup ? Lesquelles de ces combinaisons vont-elles privilégier ? Certains choix seront-ils rédhibitoires ?
« On nage en pleine hypocrisie »
Le gouvernement a beau marteler que les choix de spécialités ne seront pas « prescripteurs » et n’interdiront, en rien, l’entrée dans une formation, il a du mal à déterminer. « C’est la grande ambiguïté de cette réforme : vouloir faire coexister une plus grande liberté de choix [d’orientation] et une mise en cohérence des enseignements[lycée-université] », analyse l’ancien recteur Alain Boissinot. Malgré les confiances données par la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et son homologue à l’éducation, Jean-Michel Blanquer, l’évidence demeure : une réforme faite pour mieux articuler le secondaire et le supérieur et favoriser la réussite en licence ne peut ignorer l’imbrication des deux niveaux.
« Le choix des spécialités sera évidemment utilisé dans le classement des dossiers. Et certaines matières rapporteront forcément plus que d’autres. »
Les responsables de l’enseignement supérieur ne disent pas autre chose, quand on les consulte sur la manière dont ils envisagent de sélectionner ces futurs étudiants venant frapper à leurs portes. « Le gouvernement ne veut pas qu’on annonce clairement qu’il faudra avoir suivi telle ou telle spécialité au lycée pour rejoindre une licence,rapporte un vice-président d’université francilienne. Mais on nage en pleine hypocrisie. Le choix des spécialités sera évidemment utilisé dans le classement des dossiers. Et certaines matières rapporteront forcément plus que d’autres. » Cet universitaire reconnaît simplement que le fonctionnement antérieur n’était pas très différent : il était recommandé de ne pas afficher les filières de bac dans les « prérequis », alors que celles-ci étaient prises en compte.
Les débats reprennent avec les syndicats sur un thème déclencheur, l’encadrement de l’âge légal de départ.
Jean-Paul Delevoye favorise se dire « attentif » plutôt que « serein ». Alors que la concertation sur la réforme des retraites doit reprendre, lundi 21 janvier, dans un climat social tendu, le haut-commissaire chargé du dossier affiche une prudence de Sioux. Les discussions qu’il a engagées depuis la fin 2017 avec les partenaires sociaux entrent dans une nouvelle phase, avec des thématiques particulièrement sensibles à l’ordre du jour.
Les acteurs doivent, en effet, s’incliner sur les « conditions d’ouverture des droits » – formule un peu abstraite qui recouvre l’âge à partir duquel un assuré peut réclamer le versement (ou la liquidation) de sa pension. « On en était à l’apéritif, on arrive au plat de résistance », plaisante Frédéric Sève (CFDT). « C’est le gros morceau, renchérit Philippe Pihet (FO). » Le sujet est potentiellement explosif, comme l’ont montré, en 2010, les mobilisations monstres, mais infructueuses, contre le report de 60 à 62 ans de l’âge minimum pour partir à la retraite.
La question devait, premièrement, être abordée à la mi-décembre 2018, mais en pleine crise des « gilets jaunes », le haut-commissaire a choisi de prendre son temps. Ce moment de répit, assure M. Delevoye, n’aura pas d’incidence sur le calendrier de la réforme : l’ancien ministre de la fonction publique dans le gouvernement Raffarin pense pouvoir présenter ses conseils après les élections européennes de mai mais avant l’été, afin que le projet de loi puisse être adopté d’ici à la fin de l’année. « Si ce n’est pas le cas, ça veut dire qu’il est rangé au placard », pronostique Serge Lavagna (CFE-CGC).
M.Delevoye l’a martelé à plusieurs reprises : l’âge minimum pour terminer sa pension restera fixé à 62 ans, comme Emmanuel Macron l’avait promis durant la campagne présidentielle. « Il n’y a pas de débat là-dessus, confirme Laurent Pietraszewski, député LRM du Nord, qui est pressenti pour être le rapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale. Nous, parlementaires de la majorité, sommes tous alignés sur cet engagement. » « Je ne vois pas comment ça pourrait être remis en cause, surtout au vu de l’état de la société, à l’heure actuelle », déclare Alain Griset, le président de l’Union des entreprises de proximité (artisanat, commerce, professions libérales).
Entrée chez IBM à 24 ans, Ginni Rometty y a escaladé tous les échelons. Pour la PDG, qui a transformé le géant infoatique, 2019 se présente bien. L’entreprise pourrait publier mardi la première hausse de son chiffre d’affaires en septrm ans.
C’est un long chemin de croix qui devrait se terminer pour IBM. Mardi 22 janvier, le groupe informatique américain devrait, selon les prévisions des analystes financiers, publier la première augmentation annuelle de son chiffre d’affaires en sept ans. Une croissance certes modeste – potentiellement inférieure à 1 % – mais un véritable accomplissement tout de même pour Ginni Rometty, la patronne de Big Blue, le surnom du géant américain de l’informatique. Si ce n’est un soulagement : depuis sa prise de fonction, le 1er janvier 2012, elle n’avait encore jamais connu cela.
Fondée en 1911 à Endicott, dans l’Etat de New York, International Business Machines est un Géant du secteur technologique américain. A partir de 1967 et jusque dans les années 1980, l’entreprise est même la première capitalisation boursière mondiale. Son histoire a été tracée d’innovations majeures : cartes perforées, disques durs, code-barres, ordinateurs personnels… Et aussi de changements. « IBM a toujours su se réinventer », aime d’ailleurs rappeler Mme Rometty.
Mais la transformation qui s’impose depuis quelques années est absolument plus brutale que toutes les précédentes. « Nous sommes dans une ère de changements rapides et ce n’est pas près de s’arrêter », reconnaissait la dirigeante au cours d’une conférence organisée en octobre 2018. Comme d’autres grands noms du secteur, IBM a dû s’adapter à une nouvelle réalité. Il dû passer « du monde des clients et serveurs informatiques à celui du cloud computing [informatique dématérialisée], du mobile, de l’intelligence artificielle », décalre Frank Gens, analyste au sein du cabinet IDC.
Mme Rometty est née à Chicago en 1957. Diplômée en informatique et en ingénierie électrique, elle commence sa carrière chez General Motors en 1979. Deux ans plus tard, elle rejoint IBM, comme ingénieure système. Elle y franchira tous les échelons. « J’ai dû apprendre à sortir de ma zone de confort », indiquait-elle lors d’un entretien accordé à Bloomberg en 2017. La responsable participe notamment à l’offensive dans les services aux entreprises, des activités plus rentables qui deviendront quelques années plus tard la première source de profits d’IBM.
« Inspirer d’autres femmes »
En 2002, Mme Rometty milite ainsi pour l’acquisition de la division de consulting du britannique PricewaterhouseCoopers. Une opération difficile entre deux sociétés aux cultures radicalement opposées. « Elle a permis à ce rachat de fonctionner », dira plus tard Sam Palmisano, son prédécesseur à la tête d’IBM. A partir de 2009, Mme Rometty supervise les équipes commerciales et le marketing. Elle développe l’activité sur de nouveaux marchés, comme la Chine, le Brésil ou l’Inde. Elle lance aussi le groupe sur de nouveaux segments, comme le cloud, l’intelligence artificielle et l’analyse de données.
Une diminution des marchés financiers, faillites d’entreprises, emprunts non remboursés… Pour Xiang Songzuo, économiste à l’université du Peuple, à Pékin, la Chine éprouve un « ralentissement très fort ».
Ancien chef économiste de la banque agricole de Chine, Xiang Songzuo, né en 1965, est professeur à l’université du peuple à Pékin. La conférence dans laquelle, en décembre 2018, à Pékin, il parlait de la croissance chinoise de 1,67 % seulement a été vue sur Internet plus d’un million de fois.
En décembre 2018, vous avez remis en question les chiffres officiels sur la croissance chinoise. Selon vous, quel est son niveau ?
J’ai juste repris l’évaluation d’un institut. Les gens sont sceptiques face aux statistiques officielles. L’estimation que j’ai citée n’avait pour but que de démontrer la forte baisse de la croissance en 2018. Président, premier ministre, tout le monde reconnaît maintenant que nous faisons face à un ralentissement très fort.
L’économie chinoise est-elle en crise ?
On peut en effet le mentionner: l’économie chinoise est en crise. Il y a de nombreux indicateurs. La baisse des marchés financiers, les faillites d’entreprises, les emprunts non remboursés, le fort ralentissement des investissements. La consommation est en légère baisse. Les ventes d’automobiles, les achats dans les shopping malls [centres commerciaux] et la téléphonie mobile diminuent.
Peut-on comparer cette situation à la crise de 1929 ?
Si vous regardez les performances des marchés boursiers, c’est comparable. Dans les dix ans qui ont suivi 1929, Wall Street a baissé des deux tiers. Ces dix dernières années, les actions chinoises ont aussi baissé de 70 % en moyenne, voire plus. La baisse a même atteint 30 % en 2018. C’est une catastrophe, en fait, pour de nombreux investisseurs.
Mais est-ce un problème pour l’homme de la rue ?
Bien sûr. Un grand problème. La richesse de nombreuses personnes est détruite. Il n’y a plus d’incitations à consommer ou à investir davantage.
La guerre commerciale avec les Etats-Unis est-elle la cause de cette crise ?
C’est une des raisons, mais pas la principale. La guerre commerciale a surtout un effet psychologique sur les investisseurs. Mais la principale raison du ralentissement économique, c’est que les entrepreneurs manquent de confiance à cause de la politique suivie.
En novembre [2018], le président Xi Jinping a même dû expliquer aux entrepreneurs privés qu’il n’allait pas changer de politique et promettre de protéger la propriété privée.
Comment la Chine peut-elle mettre fin à la guerre commerciale ?
Je croix qu’il y aura un compromis le 1er mars [limite fixée par Donald Trump pour trouver un accord]. Les Etats-Unis en ont besoin aussi. Il faut éliminer une source d’incertitude qui hante tout le monde. Mais la question-clé, c’est que Washington s’inquiète du réel pouvoir de la Chine, notamment dans les technologies.
Roger Rozencwajg/Photononstop
Si les grandes sociétés se montrent tranquilles face à ce bouleversement, les PME n’ont pas forcément anticipé. D’autant que des questions, comme la confidentialité des revenus, subsistent.
Voté en fin du mondat Hollande pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2018, retardé au 1er janvier 2019 avant d’être menacé de suspension à l’automne 2018, le prélèvement à la source fait finalement son entrée dans l’entreprise en ce début d’année. Seuls les salariés des particuliers-employeurs ont obtenu un délai de grâce jusqu’en 2020. Comment, dans un contexte social tendu, les entreprises en assurent-elles le lancement, elles qui ne voulaient pas jouer « le rôle de percepteur », comme le déclarait encore en septembre 2018 le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux ?
A la Brasserie Mollard, un établissement parisien situé près de la gare Saint-Lazare, il a fallu « aller à la pêche aux infos », paramétrer les logiciels de paie, voir les syndicats professionnels, rassurer, surtout, les salariés… Au final, la bascule s’est faite sans pertes ni fracas. Les quelque cinquante personnes qui travaillent dans le restaurant ont reçu leur fiche de salaire amputée de l’impôt sur le revenu le 5 janvier. « Pas une n’est venue me voir pour des réclamations », se déclare le patron, Stéphane Malchow.
Une assistance pour Bercy, qui, dès le 5 janvier, se félicitait d’un bilan positif : « Le lancement s’est fait sans heurt technique (…). Depuis le 2 janvier, 290 500 usagers ont été reçus aux guichets des services des impôts et les appels sur le numéro gratuit ont diminué », indiquait un communiqué de la direction des finances publiques (DGFiP).
Un bilan nuancé pour les intérimaires
De fait, les DRH à la manœuvre dans les grandes entreprises sont plutôt tranquilles, même s’ils s’attendent à quelques tensions à l’automne. « Les grandes entreprises se sont bien préparées, mais elles appréhendent un peu l’actualisation des taux qui sera appliquée en septembre à partir des prochaines déclarations d’impôt d’avril [sur les revenus 2018] », remarque Frédéric Guzy, directeur général d’Entreprise & Personnel, une chaîne d’une centaine de grandes et très grandes entreprises.
« Dans les petites structures, les dirigeants n’ont ni le temps ni la culture d’échanger sur ces thématiques-là »
Les PME, elles, n’ont pas toutes prévu comme la Brasserie Mollard, qui a mis en place dès l’automne 2018 des simulations pour donner une idée aux salariés des montants qui figureraient sur leurs feuilles de rétribution. « Dans les petites entreprises, où il n’y a pas de service de ressources humaines, ça va être compliqué, témoigne Anthony Contat, DRH à temps partagé entre une PME de 35 collaborateurs et une structure associative de 350 salariés. Elles ont trop attendu, il n’y a pas eu de phase de préfiguration et la paie est externalisée chez l’expert-comptable. J’ai eu les premières questions cette semaine : les salariés se demandent à quoi va ressembler leur bulletin de salaire le 31 janvier. Ce sont les experts-comptables de ces entreprises qui vont se retrouver en première ligne. Dans les petites structures, les dirigeants n’ont ni le temps ni la culture d’échanger sur ces thématiques-là. »
Pour le directeur de la compagnie franco-néerlandaise, son salut passe par la mise en œuvre d’une manœuvre axée sur le « premium », à savoir la conquête de passagers « à haute contribution », surtout ceux des classes affaires et Premium Economy. En pratique, l’augmentation, inférieure aux 4,7 % réclamés par le SNPL, viendra s’ajouter aux 4 % (versés en deux fois 2 %) déjà accordés par Air France à ses salariés. En échange, les pilotes d’Air France devront changer l’unité de mesure qui permet de comparer l’activité de leur compagnie à celle de KLM. Jusqu’à présent, elle s’exprimait en nombre de sièges au kilomètre offert, le fameux indicateur SKO.
Cependant, ce critère se heurte à la stratégie premium décidée par M. Smith pour Air France et KLM. Le directeur général souhaite réduire le nombre de sièges de classe économique des long-courriers d’Air France pour y installer plus de fauteuils de classe affaires. A l’inverse, il veut densifier les cabines des avions de KLM, en augmentant le nombre des sièges de classe économique, et réduire la place consentie aux passagers « à haute contribution ». Une politique inspirée par la quasi-saturation de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, le hub de KLM.
Il y aurait moins de voyageur, mais plus rentables chez Air France, et plus de sièges disponibles chez KLM, faute de pouvoir augmenter la taille de la flotte – une sorte de partage des tâches. Corollaire : Air France deviendra la compagnie premium du groupe, tandis que KLM se consacrera essentiellement aux vols loisirs.
« Une marque très puissante »
Pour obtenir l’aval des pilotes, M. Smith serait prêt à leur garantir qu’ils continueront de disposer de long-courriers gros porteurs comme les A350 d’Airbus ou les 777 de Boeing. Grâce à cette méthode, « les coûts d’Air France vont augmenter, mais les revenus aussi », veut croire Jean-Louis Barber, ancien président du SNPL et l’un des mieux élus, en décembre, à l’occasion du scrutin destiné à renouveler le conseil du syndicat.
Tous les pilotes n’ont pas cet avis. Il y aura « une perte d’activité », dénonce Philippe Evain, lui aussi ex-président du SNPL. Il redoute « qu’en cas de retournement de conjoncture les premiers passagers que l’on [perde], ce [soient] les clients “à haute contribution” ». C’est ce qui s’était passé lors de la crise économique de 2008. A l’époque, toutefois, l’offre d’Air France n’était pas à la hauteur, rétorque M. Barber. Selon lui, « Air France est une marque très puissante », qui peut gagner son pari avec une offre de qualité.
Finalement, pour être décidément accepté, le projet d’accord doit être présenté au conseil du SNPL, mercredi 23 janvier, avant d’être soumis aux adhérents du syndicat. Un vote favorable de leur part témoignerait d’une révolution culturelle chez les pilotes. En effet, ces derniers devront renoncer à l’une des revendications qu’ils portent depuis des années : le rééquilibrage, en faveur d’Air France, de l’activité avec KLM.