En quoi l’intelligence artificielle aide-t-elle l’emploi ?
Le rapport entre « capital humain » et l’intelligence artificielle (IA) est bien forgée. Les essaies de chiffrage inquiétantes pour l’emploi se succèdent. Selon « Future of Work », l’étude sur l’intelligence artificielle publiée par Malakoff Médéric et le Boston Consulting Group en mars, 39 % des dirigeants et 34 % des salariés jugent que le développement de l’IA va dégrader l’emploi.
Le think tank Institut Sapiens annonçait, le 21 août, que 2,1 millions d’actifs « ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années ». Une des premières estimations, faite dès 2013 par deux chercheurs de l’université d’Oxford, l’économiste Carl Benedikt Frey et l’expert en intelligence artificielle Michael A. Osborne, prévoyait que près de la moitié des emplois d’aujourd’hui n’existeraient plus dans vingt ans.
Pourtant, le numérique crée aussi de nouvelles opportunités : de nouvelles fonctions et de nouveaux métiers. Amazon Go, supermarché très automatisé lancé à Seattle en janvier par la plateforme américaine, a par exemple donné naissance à deux nouvelles fonctions : les « clarificateurs », dont la fonction consiste à expliquer aux décideurs, en interne, l’action d’un dispositif d’intelligence artificielle, et les « gardiens », dont le rôle est d’éviter aux dispositifs d’IA de faire n’importe quoi sur un malentendu.
« Par exemple, si vous êtes grand et que vous aidez quelqu’un à attraper un produit en haut des étalages, le dispositif d’IA risque d’ajouter le produit dans votre propre liste d’achat et non dans celle du consommateur réel. Le rôle des “gardiens”, derrière l’écran, est d’éviter une telle erreur », explique Isaac Getz, professeur d’innovation à l’ESCP Europe.
Dès 2013, l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) avait identifié 72 métiers émergents, à partir de l’analyse des volumes des offres d’emploi publiées par les entreprises….