Archive dans 2018

Jeune diplômé en chômage, laissez vous tenter par emploi un dans l’immobilier

Si la période de l’été est l’occasion de faire le point sur sa carrière, les français sont-ils pour autant réellement désireux de se lancer dans de nouveaux projets professionnels ? Combien sont-ils à rêver de changer de job, d’entreprise ou de se lancer dans l’entreprenariat ? Quelle proportion a concrétisé cette envie ? 
Epaulé de l’institut de sondages YouGov, Guy Hoquet l’immobilier leur a posé ces questions afin de mieux connaitre ces aspirants à une nouvelle vie professionnelle… au sein desquels se trouvent probablement les 450 nouveaux collaborateurs que l’enseigne immobilière recrutera d’ici fin 2018 !

La période estivale est favorable à des envies de changement professionnel

L’étude menée par YouGov pour Guy Hoquet révèle que plus de la moitié des Français ressent l’envie de changer de métier à la suite de leurs vacances estivales.
La période de l’été suscite aussi, semble-t-il, des vocations entrepreneuriales puisque 38% des Français interrogés déclarent avoir des envies d’entreprendre.
Nous apprenons également que plus d’un quart des sondés (29%) cultive, durant l’été, le double désir de changer de métier et de devenir leur propre patron.
Plus de 4 Français sur 10 (42%) considèrent, d’ailleurs, que la pause estivale est le bon moment pour se réorienter professionnellement ou pour changer d’entreprise (38% des sondés).

Au-delà de susciter des envies, la rentrée semble être la période de la concrétisation car 40% des Français qui ont ressenti l’envie d’une réorientation professionnelle et/ou de devenir leur propre patron déclarent avoir sauté le pas, ce qui est particulièrement le cas pour les plus de 55 ans (50%).

L’immobilier, un secteur qui recrute tous types de profils !
Alors même que l’INSEE affiche un taux de chômage à 9,1%, les acteurs de l’immobilier comme le réseau Guy Hoquet, peinent à recruter, faute de candidats.
Pourtant, ce secteur – qui représente, toutes branches confondues, près de 10% du PIB** – est pourvoyeur de nombreux emplois, variés et accessibles au plus grand nombre.

Guy Hoquet met tout en œuvre pour attirer les nouveaux talents de demain

Désireux d’attirer les candidats les plus prometteurs, le réseau Guy Hoquet revoit sa stratégie de marque employeur, lance un site dédié au recrutement et pare, jusqu’au 15 octobre, ses agences aux couleurs de cette nouvelle communication.

L’objectif est d’avoir 450 nouveaux partenaires d’ici fin 2018 et 1000 supplémentaires en 2019.

Dans le cadre de la mobilisation globale du réseau, Fabrice Abraham, Directeur Général de Guy Hoquet, invite tous les candidats désireux d’intégrer ses équipes ou les personnes curieuses d’en savoir plus sur les métiers de l’immobilier, les parcours professionnels envisageables, les opportunités d’emploi ou d’entreprenariat au sein du réseau… à prendre part au Live du Jeudi 20 septembre à 12h15.

Au cours de cet échange axé emploi et recrutement, tous les participants auront la possibilité de lui poser directement leurs questions.

Le réseau Guy Hoquet, dont les objectifs de recrutement visent à porter ses effectifs de 2500 collaborateurs au début de l’année 2018 à 4000 collaborateurs à l’horizon 2020, souhaite séduire les meilleurs talents. Forte d’une culture de la volonté et de l’initiation, l’enseigne s’est dotée, depuis de nombreuses années déjà, de sa propre Business School afin de privilégier la motivation et le savoir-être de ses recrues à la richesse de leur curriculum vitae. Dotés d’une expérience immobilière ou non, qu’il soit collaborateur ou franchisé, l’école agréée de Guy Hoquet est ouverte à tous.

« Le secteur de l’immobilier est un ascenseur social formidable, qui se joue des stéréotypes et offre des opportunités de carrière semblables à nulle autre. L’important se situe dans le savoir-être et l’envie d’accompagner les clients dans leur projet de vie, et non dans les diplômes » affirme Fabrice Abraham, Directeur Général de Guy Hoquet, qui a débuté sa carrière en tant que négociateur immobilier.
« Ainsi, j’invite toutes les personnes désireuses de donner un nouvel élan à leur carrière et prêtes à relever de nouveaux défis à nous rejoindre ! » conclut-il.

 

Le phénomène des « tiers lieux » s’impose à l’Etat

L’espace fab lab de La Machinerie, à Amiens, où l’on travaille le bois et la mécanique. Truffé de machines de fabrication numérique (imprimante laser, scanner 3D, fraiseuse numérique, découpe laser…), l’atelier est ouvert au grand public, aux novices comme aux utilisateurs chevronnés.

Pour dynamiser les territoires, le gouvernement entend donner un « coup d’accélérateur » au développement des « tiers lieux ». Dans la foulée de la remise d’un rapport sur ces espaces de « coworking », « fab lab », « living lab » et autre « makerspace », le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires, Julien Denormandie, a annoncé, mercredi 19 septembre, un plan de 110 millions d’euros sur trois ans pour renforcer et déployer ces espaces de travail partagé où se mêlent fabrication et réseau d’échanges.

« Avant-gardiste, le mouvement des tiers lieux n’est plus un simple phénomène alternatif marginal », martèle Patrick Levy-Waitz, qui a piloté la mission « Tiers lieux et coworking ». Au terme d’un tour de France de huit mois, le président de la Fondation Travailler autrement en est convaincu : « C’est un phénomène économique émergeant mais réel qui touche l’ensemble des territoires, et bien plus puissant qu’on ne l’imaginait. »

Jusqu’alors estimés à quelque 600, la mission en a dénombré plus de deux fois plus (1 463)… dont près de la moitié hors des métropoles. Et encore, si l’on tient compte des projets en gestation, leur nombre atteint 1 800. « Pour la première fois, avec ce mouvement qui part des citoyens et témoigne d’une transformation majeure de notre rapport au travail et des modes d’apprentissage, nous avons une vraie réponse au désenclavement des territoires », insiste Patrick Levy-Waitz.

Collaborations croisées

Hybrides et multiformes, les tiers lieux se caractérisent par une grande diversité. Ils revendiquent chacun leur manière de faire mais tous favorisent les rencontres entre des acteurs aux parcours et projets variés. Au sein du Mutualab, vaste espace autogéré de 1 000 m2 en plein cœur de Lille (Nord), se côtoient une cinquantaine de profils différents. « Autant de rencontres possibles susceptibles de favoriser des collaborations croisées », relève Emmanuel Duvette, son président.

« Lorsque l’on boit un café, déjeune ensemble, on partage nos réussites, nos échecs, on se remonte le moral, s’échange des opportunités d’affaires, et même parfois nous montons des projets communs », témoigne Séverine Jacob, céramiste potière, qui, avec neuf autres artisans d’arts, a créé en 2016 la CoFabrik. Installé au rez-de-chaussée d’un immeuble à Moulins, quartier prioritaire de Lille, ce tiers lieux associatif, géré bénévolement par l’ensemble de ses membres, compte, outre une douzaine d’ateliers privatifs, trois espaces fab lab dédiés au travail du bois, de la terre et aux arts graphiques, ouverts aux non-résidents, artisans comme passionnés des arts. « Il est important d’ouvrir le lieu sur le quartier pour faire connaître nos métiers et échanger nos savoirs », souligne Séverine Jacob.

Au sein du Mutualab, vaste espace autogéré de 1000 m2 en plein cœur de Lille, se côtoient pas moins d’une cinquantaine de profils différents.

Loin de rester sur eux-mêmes, tous cherchent à s’ouvrir sur leur environnement, aux riverains mais aussi aux entreprises, en proposant à celles-ci la location de salles pour des séminaires, en ouvrant à leurs salariés les ateliers thématiques qu’ils organisent pour leurs coworkers. Cela constitue une source de revenus complétant utilement la location d’espaces de travail. L’objectif est aussi et surtout « de faire connaître au tissu économique local les compétences présentes au sein de notre espace », relève Bénédicte Poncet, fondatrice du Mix, à Tassin-la- Demi-Lune (Rhône), premier espace périurbain du Grand Lyon à avoir ouvert en 2015.

Dynamique de développement du numérique sur le territoire

Truffé de machines de fabrication numérique (imprimante laser, scanner 3D, fraiseuse numérique, découpe laser…) le fab lab de La Machinerie, à Amiens, est ouvert seize heures par semaine, au grand public, aux novices comme aux utilisateurs chevronnés. « S’y côtoient des cadres de Procter & Gamble et des jeunes de centres sociaux, des quartiers prioritaires de la ville », observe Benjamin Lemay, cofondateur du lieu.

La grande faiblesse de ces structures est de peiner souvent à trouver leur modèle économique et à atteindre leur taille critique

L’équipe qui cherche à démocratiser l’usage des outils numériques développe aussi un « Make it Fab », labellisé Grande Ecole du numérique, dédié aux jeunes éloignées de l’emploi. Et avec les outils de l’atelier, La Machinerie propose des prestations de prototypages et de R&D externalisées pour des TPE et des PME.

Avec La Station, la communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer (Capso), dans le Pas-de-Calais, veut aussi impulser une réelle dynamique de développement du numérique sur son territoire. Devant sa gare bientôt réhabilitée, elle a installé en juin 2016 un pôle éco-numérique de 140 m2. Celui-ci comprend un espace de coworking, un fab lab (découpe laser, imprimante 3D, broderie numérique…), un espace de prototypage et d’initiation aux outils numériques.

Gouvernance partagée

En deux ans, cet espace éphémère – La Station sera installée au sein même de la gare en 2019, une fois celle-ci rénovée – a enregistré plus de 15 000 visites de particuliers, d’étudiants et d’entreprises locales. « On est en train de montrer que la transformation numérique et digitale n’est pas réservée aux grandes métropoles, se félicite François Decoster, président de la Capso. Tout espoir n’est pas perdu pour les villes moyennes. »

En vue de préparer le passage à la taille réelle du pôle, une association réunissant, aux côtés de la collectivité locale, entreprises, industriels, acteurs de la formation et de l’emploi et usagers, a été créée au printemps 2018. Car pour l’édile, « un lieu hybride appelle une gouvernance partagée ». Sans compter qu’à plus long terme, La Station s’est fixée pour objectif d’essaimer et d’installer des antennes dans les campagnes environnantes.

« Ouvrir un espace nécessite une masse critique. Et plutôt que de jouer la concurrence, les territoires doivent jouer la mutualisation et développer les synergies », insiste Patrick Levy-Waitz, convaincu de la nécessité d’encourager le développement de tels tiers lieux structurants, à même de jouer le rôle de tête de réseau et d’espace-ressources pour soutenir les tiers lieux existants ou la création de nouveaux dans les territoires.

« Accompagner les porteurs de projets en partant de leurs besoins »

Le plan gouvernemental de 110 millions d’euros d’ici à 2021 doit ainsi servir à créer ou consolider 300 « Fabriques des territoires », en priorité dans les zones rurales et les quartiers populaires, pour résorber les « fractures territoriales ». Il s’appuiera sur un fond d’amorçage de 60 millions – 20 millions par an – financé par l’Etat, qui dopera les projets en création. Un fonds d’investissement socialement responsable (IRS) de 40 millions, mixant crédits publics et privés, permettra aux tiers lieux d’accéder à un coût soutenable aux outils et compétences nécessaires pour consolider leur activité. Enfin, un fonds de dotation de 10 millions minimum alimenté par des entreprises viendra abonder les deux autres leviers.

Autant de moyens qui doivent prévenir la fragilité des tiers lieux. Car la grande faiblesse de ces structures est de peiner souvent à trouver leur modèle économique et à atteindre leur taille critique. « Il ne s’agit pas de lancer un plan massif pour uniformiser le déploiement des tiers lieux sur un modèle unique, mais d’accompagner, par des moyens mobilisables de manière souple et efficace, les porteurs de projets en partant de leurs besoins et en leur laissant l’initiative et le temps », prévient toutefois Patrick Levy-Waitz, qui insiste aussi sur l’accompagnement et la professionnalisation des animateurs de tiers lieux. Une structure nationale les mettra en réseau pour favoriser les échanges d’expériences entre eux et mutualiser formations et outils. « Dans une logique de filière, cette structure, appuie l’expert, doit être portée par et pour les tiers lieux. »

Face au règne de la concurrence, les vertus de la coopération

« La Société coopérative 3.0 », de Jean-Marc Rogier (Le Pommier, 108 pages, 15 euros).

Livre. Des entreprises plus grandes, des fonds d’investissement plus puissants, un Etat plus fort… Aujourd’hui, nos solutions empruntent trop souvent à la logique de conflit. Nous vivons en crise permanente autour de l’unique pilier concurrentiel.

« Une mauvaise architecture qui fait écho à l’idée que la vie devrait être une lutte, un conflit permanent, qui serait à la fois cause et finalité de notre vivre-ensemble », estime Jean-Marc Rogier. Son ouvrage, La Société coopérative 3.0, appelle à œuvrer au principe d’une société durable. Pour ce faire, nul besoin d’être porteur du bien, ferment de morales concurrentes. Stimuler notre capacité d’association est bien plus pragmatique et efficace, et le docteur en économie nous invite à installer la coopération au même niveau que la concurrence au sein de nos sociétés.

L’économie dite « collaborative » concerne de nombreux domaines : logement, transport, tourisme, mais aussi finance ou divertissements

Méfions-nous cependant du slogan qui porte l’intention de nous faire collaborer. L’économie dite « collaborative » concerne de nombreux domaines : logement, transport, tourisme, mais aussi finance ou divertissements. « L’ensemble se drape dans une sémantique positive qui contribue à nous faire imaginer une future économie sympathique, une économie qui donne envie de consommer », écrit-il. Rien, pourtant, ne témoigne d’un système dont la finalité viendrait contredire la recherche habituelle de profit. « Il n’y a donc aucune révolution collaborative, et les start-up restent désespérément des organisations traditionnelles saupoudrées d’open spaces. »

Pragmatisme

Pour Jean-Marc Rogier, la coopération doit davantage s’apprécier comme une technique que comme une éthique. Nos sociétés sont légalement concurrentielles : « Notre dispositif juridique s’articule autour de la compétition, certes pour en diminuer les effets, mais aussi pour la considérer…

« Quand je traverse la rue », Monsieur le Président…

« Nul n’est contraint, a priori, de marcher en cadence. C’est pourtant, dans nos démocraties, ce qui vient » (Emmanuel Macron à l’Elysée, le 15 septembre, lors des Journées du patrimoine).

Tribune. Je suis au chômage. Je regarde le ciel, le plus souvent possible. Je traverse des rues. Pas pour trouver du travail, non. Mais juste pour les traverser. Pour passer de l’autre coté. Qui est un peu le même et pourtant un autre. Je traverse pour traverser. Pour aller voir ailleurs. Pour changer de côté. Je n’ai pas d’horizon. Je suis l’horizon. Mon propre horizon en mouvement, en marche. Je regarde le ciel. Je regarde les autres. Tout ce qui passe et me dépasse. Je marche pour marcher. Je n’ai pas de but. Je n’ai pas de projet si ce n’est celui de marcher en regardant le ciel, en créant mon horizon. Je croise des gens. Certains chômeurs et d’autres non.

Je coûte un peu c’est vrai mais je rends tout, je ne garde rien. Tout ce qui m’est donné, je le rends. Doucement, prudemment. Il faut tenir tout le mois. Il faut rendre doucement. Je consomme peu puisque j’ai peu mais quand bien même j’aurais beaucoup, je consommerais peu. Car c’est le but, le projet, de ma marche. Etre peu, être moins. Ne pas chercher plus, ne pas vouloir plus. Brûler doucement, à petit feu. Ma dépense est en paroles, en rencontres, en croisements.

Ma dépense est une marche et le ciel coûte peu. Je suis un chômeur mais je suis un citoyen. Un citoyen-chômeur. Ce que l’on me donne, je le rends. En gestes, en amitié, en temps, en pensées. J’ai le temps de pensée, j’ai le temps de voir. J’ai le temps d’écrire. J’ai le temps de chercher. Chercher des choses qui indiffèrent les politiques. Chercher des notes de musiques, des accents dans les chansons. Chercher des plantes dans la rue. Des pousses que je replante chez moi, sur mon balcon. Ça ne coûte rien ou si peu. Je m’en occupe bien comme j’ai le temps de les regarder pousser. Je ne produis presque rien. Tout ce qui se produit se produit autour de moi, pour ainsi dire sans moi. Ainsi, je pollue peu mais c’est déjà trop. Je coûte peu mais je produis peu. Peu de déchets et c’est déjà trop. Je ne m’affaire…

Comité social et économique : refondation ou continuité ?

Image sur le thème de la réforme du code du travail

Question de droit social. Devant remplacer avant le 31 décembre 2019 les délégués du personnel (DP), le comité d’entreprise (CE) ainsi que le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), l’unique comité social et économique (CSE) est, pour les grandes entreprises comme pour les syndicats, la mesure la plus importante des cinq ordonnances du 22 septembre 2017.

Côté employeurs, « la fin du mille-feuille des institutions représentatives du personnel » était une vieille revendication. Outre la redondance des consultations, elle pouvait se fonder sur le droit comparé : nulle part, une entreprise moyenne n’est tenue de procéder à l’élection de trois institutions élues du personnel distinctes. Même si, depuis août 2015, l’employeur de moins de trois cents salariés pouvait déjà fusionner les trois institutions représentatives en une « délégation unique du personnel ».

Avant la réforme, un militant sur quatre était ainsi protégé ; or, depuis la mise en place d’environ neuf mille CSE, le nombre des mandats a diminué d’un tiers

Pour les syndicats représentatifs, qui ont le monopole de présentation des listes au premier tour des élections, cette multiplication des mandats permettait d’assurer une présence et une visibilité aux différents niveaux (établissements, entreprise), tout en donnant à chacun de leurs élus (titulaires et suppléants) une protection contre le licenciement. Avant la réforme, un militant sur quatre était ainsi protégé ; or, depuis la mise en place d’environ neuf mille CSE, le nombre des mandats a diminué d’un tiers.

La grande majorité de nos entreprises n’en ayant pas encore créé, les mois à venir vont donc être chauds. Car cette profonde métamorphose doit automatiquement intervenir lors des prochaines élections professionnelles ; avec leurs éventuelles surenchères,  les élections déterminant pour quatre ans la représentativité de chaque syndicat depuis 2008. Malheur à celui qui…

Plan de lutte contre la pauvreté : espoirs et zones de flou autour de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans

France's President Emmanuel Macron looks at a wall with children's drawings during the 35th edition of France's heritage open days, at the Elysee Palace, in Paris, Saturday, Sept. 15, 2018. The national buildings and administrations of France are open to the public for the Heritage Days weekend. (Anne Christine Poujoulat/ Pool photo via AP)

Les partisans les plus résolus de cette mesure la présentent comme une « petite révolution ». Annoncée, le 13 septembre, par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, elle instaure une obligation nouvelle : se former jusqu’à l’âge de 18 ans. L’objectif est de réduire le nombre de jeunes sortant de l’école sans diplôme ni qualification, qui figurent parmi les premières victimes de l’exclusion sociale.

Dans l’esprit du président de la République, chaque mineur recevra une « solution », soit en étant scolarisé, soit en suivant une formation, soit en occupant un emploi. L’éducation nationale sera tenue d’assurer « en continu » un « repérage massif (…) de ceux qu’on appelle les décrocheurs scolaires ». Ces derniers se verront ensuite proposer un « parcours d’insertion » par les missions locales, dont la vocation première est d’épauler les 18-25 ans.

L’obligation, « qui entrera en vigueur à la rentrée 2020 », pèsera avant tout sur les acteurs institutionnels. Mais les publics visés auront également des comptes à rendre : si le jeune refuse d’être accompagné, une « mesure d’assistance éducative » pourra être prononcée, avec désignation d’un éducateur qui dialoguera avec lui « pour tenter de le convaincre », selon Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté. Ce type de situation ne fera pas l’objet d’une réponse pénale, a-t-il ajouté, lors d’une rencontre avec des journalistes, le 12 septembre.

« Urgence à agir »

Avec cette annonce, M. Macron s’inspire de préconisations formulées, à la mi-mars, par un des groupes de travail mis en place pour préparer le plan de lutte contre la pauvreté. Animée par Antoine Dulin, vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et par Fiona Lazaar, députée La République en marche (LRM) du Val-d’Oise, cette cellule de réflexion avait insisté sur l’« urgence à…

Quand les femmes reprennent l’affaire familiale

« Pour Anne-Charlotte Fredenucci, PDG d’Ametra, un groupe d’équipement aéronautique, le secret de la réussite en famille est la création de trois zones à garder distinctes : l’entreprise et sa gouvernance, le patrimoine (distribution des dividendes et répartition du capital) et, enfin, la zone familiale. »

« Dans les entreprises familiales, il existe une espèce de “droit du sang”. Quand j’ai repris les rênes des mains de mon père, les manageurs ont peu remis en cause ma légitimité, se souvient Anne-Charlotte Fredenucci, PDG d’Ametra (sept cents salariés), un groupe d’équipement aéronautique dont elle a pris la tête en 2009. Mais il m’a fallu faire un putsch du côté de la famille, exiger le pouvoir de décision. »

Il y a dix ans, seule une entreprise familiale sur dix réussissait sa transmission à la génération suivante

La transmission d’entreprise est toujours un exercice délicat, en particulier pour les entreprises familiales. Il y a dix ans, le gouvernement qualifiait ce phénomène de « très préoccupant pour l’économie française » : seule une entreprise familiale sur dix réussissait sa transmission à la génération suivante.

« A chaque passage de génération, du fait d’un changement profond dans la propriété du capital, la pérennité même de l’entreprise est en jeu. Parce qu’elle se traduit inévitablement par une ponction de ressources financières au niveau des actionnaires familiaux, par un changement dans la direction et le système de gouvernance, elle représente une fragilisation du système dans son ensemble », expliquait le rapport Mellerio, réalisé en 2009 à la demande du gouvernement.

Changement d’époque

Des enjeux dont les femmes ont longtemps été « protégées ». Durant des années, la transmission d’entreprises familiales a essentiellement été une affaire d’hommes, sauf quand un contexte historique particulier ouvrait la porte aux femmes. Eugénie Hortense Laurent, qui avait hérité de la maison Laurent-Perrier en 1925, l’a ainsi cédée en 1939 à Marie-Louise de Nonancourt. Mais, une fois la guerre finie, c’est son fils Bernard qui en deviendra PDG, en 1948.

L’époque a changé. Elizabeth Ducottet, une des rares femmes à avoir été auditionnée pour le rapport Mellerio, a été la première femme sur cinq…

Sarah Bouteldja, la décrocheuse devenue manageuse

« Après mon bac, je me suis dit : il faut prendre des risques ! Visiblement les miens ont payé... » Sarah Bouteldja, 23 ans, bac pro en alternance, mention très bien, a aujourd’hui sous sa responsabilité une vingtaine de conseillers chez GRDF

Assise à la terrasse d’un restaurant parisien en cette fin d’après-midi de juillet, Sarah Bouteldja remonte le temps. A la recherche de souvenirs. La trentenaire prend conscience du chemin parcouru. Lorsqu’elle l’évoque, on a l’image d’une route sinueuse, semée d’embûches, mais qui ne l’a pas empêchée de devenir ce qu’elle est et de « suivre une voie qu’elle avait elle-même choisie », comme le résume sa tante.

Avant de trouver cette voie, Sarah a eu une période un peu « rebelle », selon ses mots. Après qu’elle a redoublé sa classe de 4e, sa mère décide de l’inscrire en 3e « insertion professionnelle » dans un collège privé de Nantes, où elle vit depuis sa naissance. Sarah obtient ensuite un BEP secrétariat « sans trop d’efforts », se souvient-elle, avant de poursuivre vers un bac professionnel dans le même domaine. « Mais je pensais plus à sortir avec mes copines… En cours, je me laissais porter, je n’avais pas de vocation particulière. » Flavie, une amie de longue date, confirme : « Pendant le bac pro, elle allait rarement en cours, elle n’avait pas encore pris conscience de l’importance des études pour la suite. »

Le décrochage

A ce moment-là, Sarah quitte le domicile familial pour vivre chez les parents de son compagnon de l’époque. De fil en aiguille, elle finit par décrocher complètement et cherche autre chose. Elle s’essaie d’abord à un autre bac professionnel, en alternance, dans la vente cette fois-ci. Mais elle déchante rapidement et abandonne avant de l’obtenir. Malgré une autre formation, proposée par le conseil régional, dans la vente également, un peu plus concluante cette fois, elle ne parvient pas à travailler dans une boutique du centre-ville de Nantes, comme elle aurait aimé.

La jeune femme de 20 ans trouve alors un emploi en tant que téléprospectrice. Elle y découvre la réalité d’un monde où prime la performance. « Nos chiffres étaient affichés devant tout le monde, celui qui faisait les meilleurs était récompensé, le moins bon partait passer un sale quart d’heure avec le chef », raconte-t-elle. Elle y travaille deux ans, s’investit pour obtenir un contrat à plein temps. Jusqu’au déclic.

Martine Bouteldja, sa tante, s’en souvient très bien : « Un jour elle m’a appelée, catastrophée, avec une seule phrase à la bouche : “Je vais finir comme elles”… » « Elles », ce sont les collègues de Sarah. Sans les dénigrer, la jeune Nantaise se rend compte que les perspectives d’évolution sont faibles. En plus de cela, au même moment, elle se sépare de son compagnon après une relation de plus de quatre ans. « Je me suis retrouvée au chômage, en sous-location après ma rupture. J’avais plus rien, j’étais face à moi-même. Je me suis dit que c’était le moment de me reconstruire. Il fallait bien que je me raccroche à quelque chose, que je vise plus haut. »

Le déclic salvateur

A 22 ans, Sarah opère un virage à 360° et retourne sur les bancs de l’école. Elle vise cette fois un bac professionnel en alternance. « Elle avait expérimenté le monde professionnel, et surtout l’indépendance financière, je pense qu’elle voulait continuer », raconte son amie Flavie. A plusieurs reprises, quand Sarah évoque cette période, elle dit s’être « réveillée ». La jeune femme envoie de nombreuses candidatures. La filiale d’Engie chargée de la distribution de gaz, GRDF, la rappelle. Elle passe l’entretien pour être conseillère clients, et est reçue.

Débute alors une vie partagée entre Nantes, où elle travaille, et Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), où se trouve l’établissement partenaire de GRDF et où Sarah s’inscrit en bac professionnel accueil-relations clients et usagers. Malgré le décalage avec ses camarades, plus jeunes, qui se fait parfois ressentir, et la vie dans une petite ville rurale éloignée de ses proches, elle s’investit beaucoup. « Quand elle révisait, elle était à fond, même si on lui proposait des sorties », se remémore Flavie.

Résultat, elle valide son bac mention très bien ! « J’ai conscience que j’ai eu beaucoup de chance, que j’ai été bien entourée, dit-elle. Il n’y a pas eu que des moments faciles, mais c’est une énorme fierté d’avoir décroché ce bac. » En prime, GRDF lui propose de l’embaucher. Cette fois-ci, au lieu d’une voie toute tracée qu’elle n’a pas choisie, Sarah a face à elle un carrefour : deux chemins s’offrent à elle. Elle choisit de renoncer au CDI et de poursuivre ses études.

Sur les rails d’un nouveau projet

La voici sur les rails d’un nouveau projet : obtenir une licence pour pouvoir prétendre à des postes plus épanouissants. Avec l’aide de sa tante, conseillère d’orientation, elle trouve l’école Vaucanson à Paris, qui propose à des titulaires de bac pro sélectionnés sur dossier et tests de réaliser une licence en alternance. « J’ai lu le descriptif de l’école sur Internet et j’ai su que c’était fait pour moi », tranche Sarah. Quand elle a appris qu’elle était prise, ce fut un grand moment d’émotion pour elle, ainsi que pour sa mère et sa tante qui l’avaient accompagnée. « Elle a réalisé à cet instant-là que ses efforts avaient payé », constate Martine.

Sarah intègre ainsi la licence management de l’école, où elle découvre une nouvelle pédagogie par projet dans un groupe de 13 étudiants. En parallèle, grâce à la bonne impression qu’elle a laissée après sa licence, GRDF lui propose un poste d’alternante à Paris. Marion Flament, sa tutrice dans l’entreprise, se souvient d’une jeune femme sans cesse en quête d’informations nouvelles pour parfaire ses compétences : « Au départ, elle avait du mal à assumer le rôle managérial qu’on lui avait confié, elle ne se sentait pas forcément légitime. Mais elle a fait un gros travail sur ça et l’évolution a été significative. »

« Il faut donner de la valeur au chemin parcouru, même si j’aurais parfois voulu me réveiller plus tôt. »

Aujourd’hui, Sarah travaille toujours chez GRDF. A la suite de son alternance, elle a continué au poste de conseillère clientèle senior, puis a été promue animatrice de plateaux. Autrement dit, elle a sous sa responsabilité une vingtaine de conseillers. Elle a même été la tutrice d’une salariée. Sabrina Chatenet, sa responsable actuelle, a d’ailleurs été impressionnée par son investissement auprès de sa tutorée. Pour Sarah, c’est une preuve certaine d’accomplissement. « Il faut donner de la valeur au chemin parcouru, même si j’aurais parfois voulu me réveiller plus tôt, quand je vois où je suis aujourd’hui… »

Alors, même si aujourd’hui Sarah est une jeune femme accomplie, selon ses proches, sa route ne s’arrête pas là. Sabrina Chatenet la voit monter les échelons. Sa tante en est également persuadée : « Elle n’en est qu’au début. »

Lire aussi :   Portrait de Victor François : du bac techno à Polytechnique

L’Elysée assure que le jeune chômeur ayant rencontré Macron va se voir proposer un emploi

Emmanuel Macron lors des journées du patrimoine à l’Elysée le 15 septembre.

« Je traverse la rue, je vous en trouve ! », avait lancé samedi Emmanuel Macron à un jeune horticulteur déplorant ne pas trouver de travail. Sorti de l’anonymat par sa rencontre avec le président, filmée et largement diffusée dans les médias, le chômeur de 25 ans a été mis en relation par l’Elysée avec la fédération d’horticulture, qui s’engage à lui proposer un emploi, a fait savoir mardi 18 septembre la présidence.

Jonathan Jahan a confirmé le même jour sur France 5 qu’il avait été « contacté trois fois » dans la journée par la Fédération des producteurs de l’horticulture, qui lui a assuré « qu’il y avait des postes à pourvoir dans le secteur » où il habite, autour de Montargis (Loiret).

Lire aussi :   Macron au risque de l’arrogance

« La fédération s’engage à lui proposer un emploi »

L’horticulteur en recherche d’emploi avait rencontré samedi Emmanuel Macron dans le parc de l’Elysée à l’occasion des Journées du patrimoine. Après avoir pris connaissance de ses difficultés à trouver un emploi, le président lui avait suggéré de se réorienter pour chercher dans « l’hôtellerie, les cafés et la restauration » ou « le bâtiment ».

L’Elysée a annoncé mardi avoir été « contactée directement » par la fédération d’horticulture à la suite de cet échange. « Nous lui avons donné les coordonnées de Jonathan. La fédération s’engage à lui proposer un emploi dans la filière de l’horticulture », a précisé la présidence.

M. Jahan a dit sur France 5 avoir suivi les conseils du président et avoir déposé une vingtaine de CV dans des restaurants et cafés de Paris, en présence d’une caméra, mais sans obtenir de rendez-vous. Interrogé aussi sur BFMTV, le jeune homme s’est montré très critique envers Emmanuel Macron, qui « ne vit pas dans la réalité » mais « dans un monde de Bisounours ».

Lire aussi :   Conseil de Macron à un chômeur : derrière les chiffres des emplois non pourvus