Le phénomène des salariés « boomerang » qui partent pour mieux revenir dans leur entreprise
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Il a démissionné en 2013 pour revenir chez son ancien employeur un an plus tard. Erwan Briet, 28 ans, fait partie de ces salariés dit « boomerang ». Entré fin 2011 comme commercial chez MeilleursAgents, une plate-forme d’estimation immobilière en ligne, il décide en 2013 de tenter sa chance comme créateur d’entreprise. Mais des problèmes personnels auront raison de sa détermination. Ayant gardé le contact avec d’anciens collègues de MeilleursAgents, il suit le parcours de son ex-société qui est en pleine croissance. Il propose à nouveau ses services. « L’entreprise m’a offert la chance de revenir. J’ai repris mon poste de commercial, mais j’ai dû faire de nouveau mes preuves », explique celui qui a pris du galon et qui est, depuis deux ans, responsable d’équipe commerciale.
Les deux tiers des manageurs y sont favorables. Quant aux salariés, 40 % seraient prêts à envisager cette possibilité
Le phénomène des salariés « boomerang » n’est pas négligeable. D’après une étude réalisée par Kronos et Workplace Trends aux Etats-Unis en 2015, alors que la moitié des professionnels RH affirment que leur organisation avait précédemment adopté une politique interdisant ces retours, 76 % déclarent aujourd’hui les accepter davantage.
Les deux tiers des manageurs y sont favorables. Quant aux salariés, 40 % seraient prêts à envisager cette possibilité, avec des différences notables selon les générations : 46 % chez les « millennials » (nés entre 1980 et 2000), mais seulement 29 % chez les baby-boomers (nés entre 1945 et 1960). Concrètement, seules 15 % des personnes interrogées sont retournées chez un ancien employeur.
Mais « la tendance est indéniablement à la hausse, précise Joyce Maroney, executive director au Workforce Institute de Kronos, spécialiste des solutions de gestion des effectifs. Ceci est dû notamment aux réseaux sociaux qui renforcent la transparence sur les pratiques, les changements d’emplois, etc. – mais aussi au fait que le recrutement des talents peut relever aujourd’hui du défi. Toutes les pistes sont donc bonnes à suivre ».
Pénurie de talents
Manpower note d’ailleurs, dans son étude sur la pénurie des talents publiée en juin, que celle-ci a atteint un niveau record cette année. Ainsi au niveau mondial, 45 % des entreprises ont des difficultés à recruter. En France, elles sont 29 % (contre 23 % en 2016).