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Prisma Media : un plan de départs en discussion

Deux ans après la clause de cession qui avait déjà vu une centaine des 400 journalistes quitter Prisma Media (Capital, Géo, Voici, Femme actuelle, Télé-Loisirs), de nouveaux départs pourraient bien se succéder d’ici à la fin de l’année au sein du groupe de presse magazine détenu par Vivendi. Au total, une cinquantaine de personnes pourraient être concernées par la rupture conventionnelle collective (RCC) voulue par la direction, et justifiée par une baisse de la rentabilité du groupe.

En 2023, Vivendi, dont le premier actionnaire, le groupe Bolloré, était en train d’absorber le groupe Lagardère, avait été contraint de se séparer du magazine people Gala sous la pression des autorités antitrust de Bruxelles, alors que l’hebdomadaire était particulièrement rentable.

Les départs envisagés par ces nouvelles mesures de départs volontaires pourraient effectivement améliorer la rentabilité du groupe, mais à la marge, minimise la direction, affirmant que celles-ci étaient déjà dans les cartons de Prisma lorsque Vivendi a acquis le groupe en 2021, bien avant la cession de Gala.

« Mauvais signal »

Vingt embauches viendraient compenser en partie le plan de départ, ce qui aboutirait à trente suppressions de postes sur 800 CDI. Sans connaître le périmètre exact visé ni les postes concernés dans un premier temps, les syndicats de l’entreprise avaient été prévenus de la volonté d’une RCC jeudi 23 mai, lors du Comité social et économique (CSE), comme l’avait révélé le média spécialisé L’Informé, lundi 27 mai.

Comme annoncé, les fonctions supports (marketing, ressources humaines, finances) sont visées par le plan de départs. A en croire la direction − qui aimerait le voir aboutir d’ici au 19 juillet −, l’idée est de permettre aux professions qui n’étaient pas en droit de prendre la clause de cession, réservée aux journalistes, de bénéficier de conditions de départ favorables. Mais depuis la dernière réunion mercredi 29 mai, les syndicats ont eu confirmation que la RCC pourrait ne pas se limiter pas aux fonctions supports : les postes concernant la fabrication, la diffusion, et les abonnements sont aussi concernés. Les magazines Capital et Géo pourraient donc aussi faire les frais du plan de départ. Si le premier titre n’a finalement pas été transformé en hebdomadaire en 2023, le second a été relancé avec une nouvelle formule en décembre.

« On touche quasi exclusivement des fonctions liées au print, ça envoie un mauvais signal », déplore Emmanuel Vire, secrétaire général du syndicat SNJ-CGT et journaliste à Géo. « On va négocier les conditions de départ, car c’est mieux que des ruptures conventionnelles individuelles au rabais, mais on va tout autant s’intéresser à ceux qui restent après, car on craint qu’il y ait des conséquences négatives sur la production », prévient M. Vire.

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Catherine Vautrin, ministre du travail à temps partiel

Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités, dans son bureau, à Paris, le 4 avril 2024.

Depuis son entrée au gouvernement, Catherine Vautrin ne chôme pas. Une pile vertigineuse de dossiers s’élève dans le bureau de l’hôtel du Châtelet, situé rue de Grenelle, à Paris, où elle a pris ses quartiers le 11 janvier. Ces derniers temps, deux thèmes majeurs ont beaucoup retenu la ministre du travail, de la santé et des solidarités : la réforme de l’assurance-chômage et la loi relative à la fin de vie, dont l’examen en séance publique débute lundi 27 mai à l’Assemblée nationale.

Mais il y a bien d’autres questions sur lesquelles l’ex-élue Les Républicains (LR), ralliée à la Macronie, planche : « l’acte II » de la transformation du marché de l’emploi, les besoins de financement des hôpitaux, la création d’un congé de naissance… Son emploi du temps est joliment rempli. Tellement rempli que plusieurs de ses interlocuteurs regrettent qu’elle ne soit qu’à temps partiel sur le volet « travail » de son maroquin. François Hommeril, le président de la CFE-CGC, lui a même lancé cette petite pique pleine d’ironie, lors d’une conférence de presse : « J’ai cru comprendre que, depuis quelques mois, [le ministère du travail] était fermé. »

Dès le départ, l’ampleur de ses attributions a frappé les esprits. Au mois de janvier, Catherine Vautrin s’est déployée sur de multiples fronts, des investissements dans le système de soins à l’élaboration d’une loi sur le grand âge, en passant par le temps que les enfants consacrent aux écrans ou à l’évolution des règles sur les congés payés. « Ses prérogatives sont si larges qu’elles font presque penser à l’empire de Charles Quint sur lequel le soleil ne se couchait jamais, déclare Raymond Soubie, président du groupe Alixio et conseiller social de Nicolas Sarkozy quand celui-ci était à l’Elysée (2007-2012). Regrouper dans un même portefeuille le travail, la santé et les solidarités est assez exceptionnel dans l’histoire de nos institutions. »

Des cas de figure un peu équivalents se sont, toutefois, déjà présentés au cours de la VRépublique. Exemple : Xavier Bertrand s’est occupé du travail, de l’emploi et de la santé entre novembre 2010 et mai 2012, tout en bénéficiant de l’aide d’un ministère délégué à la formation professionnelle et d’un secrétariat d’Etat chargé de la santé. Peut également être mentionné le ministère de l’emploi et des solidarités, de juin 1997 à mai 2002, qui a été flanqué, selon les périodes, de deux ou trois ministères délégués (dont un à la santé) et d’un secrétariat d’Etat. Chargé des affaires sociales et de l’emploi entre mars 1986 et mai 1988, Philippe Séguin a pu s’appuyer sur un ministère délégué à la santé et à la famille et, par moments, sur deux secrétariats d’Etat (dont l’un sur la Sécurité sociale).

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Appel à témoignages : jeunes actifs, comment travaillez-vous avec vos collègues plus âgés ?

La Société éditrice du Monde souhaite présenter dans ses publications une sélection de témoignages, sous forme d’écrits, de photographies et de vidéos (ci-après désignés ensemble ou séparément « Contribution(s) ») qui lui sont soumis librement par les internautes.

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BTP : les bénéfices des grands groupes masquent une difficile sortie de crise

Sur un chantier de construction à Béziers (Hérault), le 16 octobre 2025.

Le contexte international est incertain, « l’environnement macroéconomique instable », mais cela n’empêche pas le groupe Bouygues, géant du BTP, de l’énergie et des télécoms, d’afficher « des résultats solides » (41,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur un an). Et ce notamment grâce aux métiers de la construction, a annoncé Pascal Grangé, le directeur général délégué, lors de la présentation, mercredi 5 novembre, des résultats des neuf premiers mois de 2025.

Le profit opérationnel des activités de construction (591 millions d’euros depuis le début de l’année) est en hausse de 24 % sur un an. A noter, l’annonce par le Royaume-Uni, la veille, du bouclage du financement de deux EPR, ces réacteurs nucléaires de nouvelle génération, pour la centrale de Sizewell C. Les travaux de génie civil doivent assurer un montant cumulé d’environ 3 milliards de livres sterling (3,3 milliards d’euros) pour Bouygues Construction.

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En France, les immigrés gagnent 28 % de moins que les natifs à leur arrivée sur le marché du travail, selon l’OCDE

Lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail, les étrangers sont nettement moins bien payés que les travailleurs (de même âge et de même sexe) nés dans le pays d’accueil. Mais leur situation s’améliore au fil du temps, grâce notamment à leur mobilité vers d’autres entreprises. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée lundi 3 novembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cette dernière a pu mesurer les écarts de salaire mensuel dans une quinzaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne et les Etats-Unis. L’organisation s’est plongée, pour cela, dans des données portant sur plus de sept millions de nouveaux immigrants en emploi au début des années 2000, qu’ils soient majoritairement originaires d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie ou d’Europe.

A leur arrivée dans l’emploi, les étrangers touchent ainsi en moyenne 34 % de salaire en moins que les natifs de même âge et de même sexe. Cet écart est de 28 % en France, comme au Danemark et au Portugal. Il grimpe à 45 % en Italie. Un différentiel de revenus que l’OCDE a essayé de comprendre et décomposer.

D’abord, les étrangers se concentrent dans des secteurs qui payent moins, à l’instar des services (qui comprennent la sécurité ou le nettoyage), l’hôtellerie-restauration ou encore l’agriculture. « Et à l’intérieur de ces secteurs, ils se trouvent dans des entreprises moins productives, plus petites, qui concentrent plus d’étrangers et qui rémunèrent moins », explique l’économiste Ana Damas de Matos, l’une des trois auteurs de l’étude. Elle rappelle que « de nombreux travailleurs trouvent un emploi grâce à des recommandations et à leurs réseaux informels » et que, par conséquent, les étrangers ont logiquement tendance à travailler ensemble ainsi que dans des lieux de travail « qui ne font pas de discrimination à leur égard lors de l’embauche ».

A l’arrivée, le secteur d’emploi et l’entreprise expliqueraient les deux tiers de l’écart de rémunération entre natifs et étrangers. Le désavantage subi est aussi lié au fait que les étrangers sont plus fréquemment à temps partiel, une situation qu’ils subissent souvent, notamment en France, et qu’à l’intérieur d’une même entreprise, ils occupent des emplois moins rémunérés. Mais, y compris à profession égale dans une même société, ils restent désavantagés. « Il demeure un écart qu’on ne parvient pas à expliquer, même si on peut faire l’hypothèse qu’il est lié à des questions d’ancienneté, d’expérience, de maîtrise de la langue, de niveau de formation ou encore de discriminations », poursuit Mme Damas de Matos.

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Au CHU de Caen, il n’y aura plus d’internes aux urgences à partir de lundi, faute de « médecins seniors » pour les encadrer

Le centre hospitalier universitaire de Caen, le 5 octobre 2025.

La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Au service des urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen, à compter du lundi 3 novembre, il n’y aura plus d’internes de médecine en stage (après la sixième année d’études), ni de « docteurs juniors » (en dernière année), ou d’externes (quatrième et cinquième années). Soit tous ces jeunes médecins en formation, qui apparaissent, à l’heure où l’hôpital souffre de la pénurie médicale, des plus indispensables pour maintenir l’offre de soins.

La décision apparaît exceptionnelle dans un service d’urgence d’un centre hospitalier universitaire : l’agrément de stage a été suspendu, pour six mois, par la faculté de médecine, en raison de difficultés d’encadrement. La direction du CHU l’a annoncé aux syndicats de personnel, lundi 27 octobre. Cela touchera bien les 14 postes remplis jusqu’ici par des internes de médecine générale, comme cela avait été communiqué dès septembre, mais aussi les 16 postes d’internes dits « de spécialité », c’est-à-dire en médecine d’urgence ou en gériatrie, dont le sort n’était pas encore décidé. Ces derniers ont été relocalisés, à la dernière minute, vers d’autres établissements du territoire, confirme-t-on à la faculté. Au total, en comptant les externes, le service disposera donc d’une cinquantaine de jeunes professionnels en moins.

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Les artistes-auteurs vent debout contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale

Stand de l’Urssaf Limousin, qui gère le statut d’artiste-auteur, lors du MaMA Music & Convention, à Paris, le 15 octobre 2025.

Depuis des décennies, les artistes-auteurs se battent pour leur droit à une véritable protection sociale. Vingt-huit organisations d’auteurs, traducteurs, scénaristes, artistes, illustrateurs, designers, écrivains, compositeur, photographes… ont signé une tribune dans Libération, le 23 octobre, pour demander une chose qui semble pourtant assez simple : une gouvernance digne de ce nom pour leur Sécurité sociale. Ils souhaitent en effet « la création d’un Conseil de protection sociale des artistes-auteurs, inscrit dans le code de la Sécurité sociale » et « des représentants élus par les artistes-auteurs et non désignés par le gouvernement ». Avec des missions « claires » et une « gouvernance décisionnaire transparente exclusivement composée des partenaires sociaux : syndicats et organisations professionnelles des artistes-auteurs et des diffuseurs [les exploitants des œuvres comme les galeries d’art ou les éditeurs] ».

Contrairement aux autres professions, les artistes-auteurs ne participent pas réellement au pilotage de leur protection sociale. Or l’article 5 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 qui devrait être discuté en séance publique à l’Assemblée nationale, mardi 4 novembre, prévoit le statu quo concernant cette gouvernance, ce qui explique le caractère inédit de la mobilisation des artistes-auteurs.

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« ArcelorMittal joue le rapport de force permanent » : à Dunkerque, l’aciériste en demande toujours plus

Le site d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord), le 19 février 2019.

La réunion aurait dû être l’occasion d’une belle photo de famille, mais elle a plutôt tourné au règlement de comptes. Le 10 octobre, le vice-président de la Commission européenne chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, a fait le déplacement à Dunkerque (Nord). Invité par le maire de la ville, Patrice Vergriete (divers gauche), il est venu vanter le plan européen pour l’acier annoncé trois jours auparavant, lors d’une rencontre avec les élus locaux et les dirigeants du sidérurgiste ArcelorMittal, acteur industriel central de la cité nordiste.

Réclamé par les aciéristes européens depuis des mois, ce plan vise à protéger la production européenne de la concurrence étrangère, notamment chinoise, en doublant à 50 % les droits de douane pour les importations sur le Vieux Continent, et en passant de 20 % à 10 % la part des importations qui y échapperont. Un dispositif salué par Eurofer, la fédération européenne de l’acier, dont ArcelorMittal est adhérent, comme « un bond en avant majeur pour le secteur ». Ces mesures, qui doivent être encore entérinées par les Etats membres de l’Union européenne (UE), offrent « une visibilité nécessaire aux entreprises pour poursuivre leurs investissements », selon le lobby.

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« Les IA ne vont pas remplacer les juristes, elles vont seulement les “augmenter” » : les formations en droit face à l’essor de l’intelligence artificielle

Ayline Bekar, 22 ans, a toujours voulu travailler dans le droit. Aujourd’hui étudiante en master 2 « justice, procès, procédures » à l’université Grenoble-Alpes, elle se souvient de son stage de 3e dans un cabinet d’avocats. « Il y avait des piles de dossiers et d’ouvrages juridiques un peu partout sur les bureaux, décrit-elle. Les avocats passaient un temps fou à chercher et à analyser des documents juridiques. »

Rien à voir avec ce qu’elle a trouvé lors de ses stages de troisième année de licence et de master, à peine dix ans plus tard. « La dématérialisation des actes juridiques s’est généralisée, raconte-t-elle. De nombreuses activités des avocats peuvent désormais être automatisées. » Une tendance qui s’est accélérée sans commune mesure ces dernières années avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans les métiers du droit. Ces derniers « sont en train d’évoluer profondément, et les futurs juristes doivent y être formés », résume Ayline Bekar, qui, lorsqu’on l’a contactée mi-septembre, sortait de l’IA Week, événement organisé par sa fac de droit.

Ce rendez-vous réunissait justement des professionnels du secteur, des éditeurs juridiques, des « legaltech » (entreprises proposant des solutions numériques aux juristes) et des enseignants et étudiants en droit, afin de réfléchir à l’impact des IA sur les formations et les métiers de la justice. L’année 2025 a vu se multiplier ce type de tables rondes et les rapports sur le sujet. Un intérêt à la mesure de la petite révolution que constitue l’arrivée des « IA juridiques » dans un monde souvent décrit comme assez conservateur.

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Amazon va supprimer 14 000 emplois, une « réduction globale » liée en grande partie à l’IA

Des employés entrent dans les bureaux d’Amazon, à Londres, en Grande-Bretagne, le 28 octobre 2025.

Le géant américain du commerce en ligne Amazon a annoncé mardi 28 octobre la suppression de 14 000 postes, sans préciser dans quelle partie du monde, mais en parlant d’une « réduction globale » liée en grande partie à l’intelligence artificielle. Cette annonce vient concrétiser la volonté affichée de son patron Andy Jassy de réduire les coûts, en pleine course aux investissements dans l’intelligence artificielle.

« Les réductions que nous annonçons aujourd’hui s’inscrivent dans la continuité [des] efforts pour devenir plus fort encore, en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des niveaux [hiérarchiques] et en réaffectant des ressources », a écrit Beth Galetti, vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie, dans une déclaration publiée sur le site d’Amazon.

« Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres, mais cela se traduira par une réduction globale d’environ 14 000 postes dans l’effectif des bureaux » d’Amazon, a-t-elle poursuivi, à deux jours de la publication des résultats trimestriels de l’entreprise.

Impact de l’IA générative

Lundi, plusieurs médias américains avaient rapporté qu’Amazon allait entamer mardi ce mouvement d’ampleur, évoquant un total de 30 000 postes touchés sur plusieurs mois à travers le monde. Ces suppressions visent, selon ces médias, des fonctions supports ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), dans un groupe qui compte 350 000 postes de bureaux, sur un total de plus de 1,5 million de salariés.

La main-d’œuvre des entrepôts, qui est majoritaire dans les effectifs, ne sera a priori pas touchée, selon Beth Galetti qui évoque des coupes dans les emplois de bureaux d’Amazon. Elle a laissé entendre que ces 14 000 postes n’étaient qu’une étape avant, en 2026, « de continuer à recruter dans des domaines stratégiques-clés tout en identifiant d’autres occasions de supprimer des [postes], accroître la responsabilité et améliorer l’efficacité », a-t-elle poursuivi.

« Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le monde évolue rapidement. Cette génération d’IA est la technologie la plus transformative que nous ayons vue depuis Internet, et elle permet aux entreprises d’innover beaucoup plus vite qu’auparavant », a-t-elle expliqué. En juin, le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait annoncé que le développement de l’IA générative allait, « dans les prochaines années (…) réduire nos effectifs de bureaux ».

Le Monde avec AFP

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