Archive dans janvier 1970

Grève chez Lidl France : l’intersyndicale annonce la suspension de la grève

Un supermarché Lidl, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), le 31 mai 2023.

La « grève illimitée » lancée vendredi à l’appel de cinq syndicats pour dénoncer les conditions de travail au sein de Lidl France, et qui a été assez suivie, a été suspendue dans l’attente d’une réunion en fin de semaine, a annoncé l’intersyndicale, lundi 10 février en fin de journée.

« Grâce à votre engagement sans faille et votre présence massive sur les piquets de grève, la direction a enfin entendu le malaise des salariés de Lidl », ont écrit aux salariés du distributeur la CFDT, la CFTC, la CGT, FO-FGTA et le SNCDD CFE-CGC, selon ce communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). Les cinq syndicats rassemblés ont déclaré que « suite à ce mouvement d’ampleur inédite, une réunion avec les organisations syndicales est programmée le vendredi 14 février à 10 h 30. Dans cette attente, l’intersyndicale suspend la grève, mais notre détermination reste intacte ».

Ces organisations syndicales avaient appelé à « une grève illimitée » pour une revalorisation des salaires et contre un projet d’ouverture généralisée le dimanche. L’UNSA, premier syndicat, avait, lui, déclaré privilégier « pour le moment le dialogue » à la grève. Lidl, qui compte quelque 46 000 salariés dans 1 600 magasins en France, avait assuré vendredi à l’AFP que cette réunion « s’inscrivait dans le maintien du dialogue social » et était « déjà planifiée en amont ».

« Nous avons toujours été convaincus que la négociation est indispensable pour trouver une solution concrète et pragmatique sans perte de revenus pour nos adhérents », a de son côté estimé l’UNSA dans un autre communiqué, envoyé lundi à l’AFP et dans lequel l’organisation salue « le retour des autres organisations syndicales à la table des négociations ».

Le comité social et économique central de Lidl avait franchement critiqué sa direction en fin d’année 2024, regrettant que les salariés soient « la seule variable d’ajustement de l’entreprise » face aux défis commerciaux. « Selon nous, vous ne devez pas compenser la baisse de la marge issue de la guerre des prix par la réduction de la masse salariale », disait l’instance.

La grève a été annoncée la semaine dernière, à l’issue d’une réunion sur les salaires qui n’a pas satisfait les cinq organisations syndicales. Le discounter d’origine allemande a par ailleurs annoncé fin janvier le départ surprise début mars de sa principale figure médiatique en France, son vice-président, Michel Biero.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

De nombreuses associations en grande difficulté, des milliers d’emplois menacés

Des membres du Secours catholique, à Toulouse, le 3 avril 2020.

Déjà prises en tenailles entre la hausse de leurs charges et les demandes croissantes de leurs bénéficiaires, les associations ne cessent, ces derniers mois, de « tirer la sonnette d’alarme », comme le résume Claire Thoury. La présidente du Mouvement associatif, qui représente plus de la moitié des associations de France, a, en leur nom, détaillé les raisons de cette inquiétude dans une lettre ouverte au premier ministre, François Bayrou, le 29 janvier : le retard de l’adoption du budget de l’Etat, les coupes annoncées dans certains secteurs et la diminution des budgets des collectivités territoriales déstabilisent un monde associatif déjà fragilisé.

Sans même attendre le vote du budget, des collectivités ont déjà acté des coupes claires dans l’économie sociale et solidaire (ESS). En Auvergne-Rhône-Alpes, la chambre régionale de l’ESS a ainsi appris, le 20 janvier, que le conseil régional supprimait l’intégralité de sa subvention, 230 000 euros. Elle a dû suspendre sa plateforme d’offres d’emploi et devra probablement se séparer de cinq de ses 13 équivalents temps plein.

Il vous reste 84.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

La Cour de cassation confirme la condamnation de « La Dépêche du Midi » pour ses embauches au rabais

Après de longues années de batailles juridiques, la journaliste toulousaine Claire Raynaud a obtenu gain de cause. Le 29 janvier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la direction de La Dépêche du Midi, et a confirmé qu’il existe bien un lien de subordination entre la journaliste sous contrat avec Dépêche News et La Dépêche du Midi, ainsi qu’une situation de coemploi.

Le groupe de presse quotidienne régionale La Dépêche du Midi (SA) devra verser près de 100 000 euros à Claire Raynaud au titre de rappel de salaires et congés payés afférents, au titre des RTT, d’une indemnité pour travail dissimulé, sans oublier 1 000 euros de dommages et intérêts pour le SNJ (Syndicat national des journalistes), qui était intervenant volontaire à ses côtés. Après avoir eu gain de cause en appel, Mme Raynaud et le SNJ obtiennent donc la condamnation définitive de l’employeur.

En appel, le tribunal avait démontré « l’artifice d’une embauche par le biais de La Dépêche News, “agence de presse”, alors même que c’est bien le rôle du groupe, qui exerce les prérogatives de l’employeur, qui est ici déjoué ». Pendant quatre ans, de 2015 à 2019, la journaliste touchait un salaire inférieur de 30 % et ne bénéficiait pas des RTT. C’est ce contournement de la convention collective que la Cour de cassation vient donc de confirmer. Pour Olivier Cimpello, ancien délégué syndical à Toulouse, « il ne s’agit ni plus ni moins de dumping social, le journal employant depuis plusieurs années des journalistes avec un statut totalement illégal ».

« Délit de marchandage »

En créant l’agence Dépêche News, avec le statut d’agence de presse, le groupe, longtemps dirigé par Jean-Michel Baylet, aujourd’hui président de son conseil d’administration, évite les salaires et avantages fixés par la convention collective. Après des vérifications menées par l’inspection du travail, c’est le parquet de Toulouse qui s’était saisi du dossier en 2021.

Il vous reste 33.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Mieux former les salariés aux enjeux RSE reste un impératif pour les entreprises

Comment accompagner la montée en compétence des collaborateurs vers des métiers ou des pratiques professionnelles plus écoresponsables ? C’est à cette question qu’entend répondre le guide sur la formation aux compétences RSE (responsabilité sociétale des entreprises) intitulé Comment transformer les métiers de demain en éco-métiers ?, publié le jeudi 6 février par l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), en partenariat avec des employeurs et syndicats.

Ce guide propose un cadre méthodologique pour monter de solides plans de formation RSE, dans un contexte où la phase de sensibilisation des salariés à travers des dispositifs comme la Fresque du climat s’achève. Il est donc temps de passer à l’étape supérieure.

L’ORSE, qui accompagne les entreprises dans l’intégration des enjeux sociaux, éthiques et environnementaux à leur stratégie, se fixe donc avec ce guide un double objectif : d’une part, permettre aux fonctions RSE de comprendre comment fonctionne l’ingénierie de la formation en entreprise ; d’autre part, faire prendre conscience aux directions des ressources humaines (DRH) de leur rôle dans la transition écologique. « L’accès et le maintien dans l’emploi constituent en effet des enjeux de développement durable à la main des DRH, au même titre que les enjeux écologiques », rappelle-t-on à l’ORSE. Et d’exhorter les employeurs à privilégier « la montée en compétences des salariés », pour éviter leur éviction dans une perspective de « transition juste » socialement.

Lire l’analyse de la chercheuse pour le projet du Liepp : | Article réservé à nos abonnés La transformation des organisations du travail en France, un défi qui reste à relever

Pour réussir cette transformation, les responsables RH et RSE doivent, selon l’ORSE, se rapprocher pour concevoir ensemble des plans de formation. « Le travail collaboratif entre toutes les fonctions (…) est essentiel pour porter la RSE au niveau stratégique des entreprises », insiste Géraldine Fort, déléguée générale de l’ORSE. Et ces formations doivent aller bien au-delà des aspects techniques : à côté des « hard skills », compétences métier, elles doivent développer des « soft skills » ou compétences comportementales telles que la communication, le leadership, la conduite du changement, pour convaincre et embarquer le plus de collaborateurs possible.

Il vous reste 38.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Chez Amazon, les syndicats britanniques alertent sur les cadences infernales

Lors d’un piquet de grève devant le centre de distribution d’Amazon, à Coventry (Royaume-Uni), le 2 mars 2023.

Les objets arrivent dans des caisses en plastique sur un tapis roulant. L’employé se saisit d’une brosse à cheveux, la scanne, la met dans une enveloppe, l’étiquette et la replace sur le convoyeur à destination des camions bleu ciel qui attendent devant l’entrepôt. Ses mains bougent à la vitesse de l’éclair. Il va répéter ces gestes dix heures durant, avec à peine deux pauses de trente minutes. Il est l’un des 3 200 travailleurs employés par Amazon à LCY3, un centre de distribution à Dartford, dans la banlieue de Londres, ouvert au grand public fin janvier.

Avant d’arriver à la station d’emballage, les produits ont été extraits des cartons dans lesquels ils ont été livrés et placés sur l’un des tapis roulants quadrillant l’entrepôt à destination des grandes étagères jaunes sur lesquelles ils seront entreposés. Posées sur des robots à roulettes, celles-ci se déplacent toutes seules, s’orientant grâce aux QR codes imprimés sur le sol.

Puis les « cueilleurs » entrent en scène. Ces employés sont chargés de repérer les biens qui ont fait l’objet d’une commande et de les envoyer à la station d’emballage. Ils se penchent, s’agenouillent, grimpent sur un escabeau, dans un ballet infernal. Dans un coin, une pancarte indique les employés les plus productifs du mois, photos à l’appui. Le logo d’Amazon, une flèche en forme de sourire, est omniprésent. Les caméras de surveillance aussi.

Il vous reste 76.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L’intelligence artificielle dans les entreprises françaises, une adoption à pas comptés

Que ceux qui ont traversé 2024 sans entendre parler de l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises, pour le meilleur ou pour le pire, lèvent le doigt. L’IA fait l’objet de dizaines de débats, de rapports et de colloques depuis son émergence. Le sommet qui lui sera consacré les 10 et 11 février à Paris, dont l’Inde assurera la coprésidence, est annoncé comme une grand-messe mondiale en présence d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement, de chercheurs, de scientifiques, d’artistes, de représentants d’organisations non gouvernementales.

L’engouement est d’autant plus palpable que cette technologie est pleine de promesses. Elle pourrait doper la productivité de 1,5 point de pourcentage par an sur dix ans et augmenter le produit intérieur brut (PIB) mondial de 7 %, s’enthousiasmait Goldman Sachs en 2023. Concernant la France, elle pourrait stimuler le PIB de 0,8 à 1,3 point par an, soit quasiment doubler le chiffre de la croissance actuel, d’ici à 2034, selon le rapport de la Commission de l’intelligence artificielle remis en mars 2024. Sur le papier, l’IA représente donc un levier capable de sortir l’économie hexagonale de sa torpeur, la croissance ne devant pas dépasser 0,8 % cette année.

Il vous reste 85.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Budget : des centaines de milliers d’autoentrepreneurs et de petites entreprises seront désormais soumises à la TVA

« Ce projet est incompréhensible, c’est une catastrophe dans l’image de la simplicité de l’autoentreprise » : c’est en ces termes que Grégoire Leclercq, président de la Fédération nationale des autoentrepreneurs, désigne une mesure passée sous les radars. Alors que la majorité avait rejeté, à l’automne 2024, un amendement qui cherchait à limiter le régime de franchise de TVA pour les petites entreprises, elle l’a finalement inscrite dans son projet de budget. En jeu, 400 millions d’euros de recettes pour l’Etat.

Le nouveau seuil unique d’exemption de la TVA s’établira à 25 000 euros, contre 37 500 euros aujourd’hui pour les prestations de service, et 85 000 euros pour le commerce de biens. En cas de dépassement de ce seuil, un entrepreneur est redevable de la TVA sur l’ensemble de son chiffre d’affaires sur l’année en cours, puis pendant les deux années qui suivent.

Alors que la majorité des microentrepreneurs se trouvaient en dessous – en 2022, 89 % d’entre eux déclaraient un chiffre d’affaires inférieur à 34 400 euros, le seuil pour être considéré comme tel –, la nouvelle mesure conduirait environ 250 000 personnes supplémentaires à collecter la taxe. « L’Urssaf m’a dit que 242 000 autoentrepreneurs ont dépassé 25 000 euros fin 2023, mais si l’on compte d’autres statuts concernés comme les entreprises individuelles, on monte facilement à 300 000, 350 000 personnes », estime Grégoire Leclercq.

La mesure impacte en particulier les professions n’ayant pas ou peu de charges, et qui ne peuvent ainsi répercuter la TVA sur leurs propres achats. Pour maintenir leurs prix, elles devront retrancher jusqu’à 20 % de leurs revenus. « Dans la coiffure, la beauté, le massage, cette mesure fait porter une charge immense sur des gens qui gagnent 2 000 euros par mois », s’indigne Pierre André, dirigeant de la plateforme Wecasa. Il a fait le calcul : avant la réforme, un autoentrepreneur déclarant 30 000 euros de chiffre d’affaires obtenait un revenu net mensuel de 1 885 euros. Après la réforme, il chuterait à 1 558 euros.

Il vous reste 53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Comment l’IA bouscule au quotidien le travail des chercheurs

Le co-lauréat du prix Nobel de chimie 2024, le chimiste et informaticien américain John Jumper, donne sa conférence à l’université de Stockholm, le 8 décembre 2024.

Par deux fois en 2024, le jury Nobel a insisté sur l’étroitesse des relations entre l’intelligence artificielle (IA) et la science. Il a primé, en chimie, le logiciel AlphaFold de Demis Hassabis et John Jumper de l’entreprise DeepMind, qui a amélioré la prédiction de la structure tridimensionnelle des protéines à partir de leurs séquences d’acides aminés. Il a aussi, en physique, récompensé Geoffrey Hinton et John Hopfield pour leurs contributions pionnières dans les années 1980 à l’apprentissage machine à partir de réseaux de neurones artificiels.

Chaque mois ou presque des progrès sont annoncés, sous forme d’outils ou de méthodes, qui améliorent le quotidien des scientifiques, voire accélèrent le progrès des connaissances. Citons, pêle-mêle, les outils de prédictions météorologiques des sociétés Google ou Nvidia rivalisant désormais avec les méthodes traditionnelles. Ou les logiciels AlphaGeometry et AlphaProof de DeepMind, racheté par Google en 2014, qui résolvent des problèmes mathématiques complexes.

En physique des particules ou en détection d’ondes gravitationnelles, des modèles aident à trier dans les flots importants de données pour identifier des événements rares et intéressants. En astronomie, des programmes sont mis au point pour piloter les futurs télescopes. En physique quantique, des méthodes à bases de réseaux de neurones, mises au point à partir de 2016, promettent de résoudre le problème difficile de l’interaction entre de multiples particules, qui permettraient de prévoir les propriétés de matériaux, sans les fabriquer. Et peut-être de battre les ordinateurs quantiques dans cette course.

Il vous reste 58.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Etats-Unis : les employés de l’Agence américaine pour le développement, l’Usaid, mis en congé

Devant un bâtiment de l’Usaid fermé aux employés, à Washington, le 3 février 2025.

L’ensemble du personnel de l’Agence américaine pour le développement international (ou Usaid, pour United States Agency for International Development, en anglais), sera placé en congé administratif à compter de vendredi, y compris à l’étranger, selon un document de l’organisation diffusé mardi 4 février sur son site Internet.

Dans une décision extraordinaire, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, chargé par le président Donald Trump de faire le ménage au sein du gouvernement fédéral, a déclaré, lundi, que l’agence, qui gère des milliards de dollars d’aide à travers le monde, allait « fermer ». Dans la foulée, l’Usaid a été placée sous la tutelle du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, qui a déclaré que les Etats-Unis ne faisaient pas « la charité ».

De fait, des dizaines de hauts responsables de l’Usaid ont déjà été mis en congé et le siège de l’agence à Washington n’est plus accessible. « Vendredi 7 février 2025, à 23 h 59 (heure de la côte est des Etats-Unis), tous les employés directement employés par l’Usaid seront mis en congé administratif dans le monde entier », à l’exception du personnel jugé indispensable, annonce une note diffusée par l’agence sur son site où n’apparaît, par ailleurs, aucune autre information.

Les employés ont trente jours pour revenir aux Etats-Unis

La décision a suscité choc et émoi au sein de l’agence indépendante créée par une loi du Congrès américain en 1961, et qui gère un budget de plus de 40 milliards de dollars (38,5 milliards d’euros) destiné à l’assistance humanitaire et à l’aide au développement à travers le monde. Les employés travaillant à l’étranger et leurs familles ont trente jours pour revenir aux Etats-Unis, selon la note.

L’Usaid emploie quelque 10 000 personnes, dont les deux tiers sont en poste à l’étranger, selon le Congressional Research Service, un organe dépendant du Congrès américain.

Le séisme provoqué à l’Usaid découle du gel de l’aide américaine décidé par Donald Trump – à l’exception de certaines dérogations, dont l’aide humanitaire jugée vitale –, le temps d’un réexamen pendant quatre-vingt-dix jours destiné à juger de la conformité de ces financements avec les objectifs de politique étrangère.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Tension sociale dans une filiale de la Banque de France après un suicide

Un cas de suicide pèse depuis plusieurs semaines sur le climat social d’une filiale de la Banque de France, neuf mois après la présentation au comité économique et social central du groupe d’un rapport d’expertise mettant en cause l’impact social de la restructuration de ses activités après un suicide et une tentative de suicide parmi les salariés.

Le regain de tension touche le site de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), qui fournit l’imprimerie historique du groupe à Chamalières et une trentaine de clients étrangers en papiers sécurisés pour l’impression de billets et de documents sécurisés. Ce site est exploité par la société EuropaFi, issue d’une filialisation de l’activité de papeterie industrielle en 2016.

Un agent de maîtrise du service de maintenance électrique de Vic-le-Comte a mis fin à ses jours en novembre 2024. S’il n’a laissé aucun écrit permettant d’établir un lien entre son suicide et ses conditions de travail, la CGT, majoritaire sur le site, souligne qu’il avait mis en cause à plusieurs reprises ces dernières années les difficultés rencontrées dans son travail en évoquant la « mauvaise ambiance au service » ou encore « l’impression de faire trois métiers ». Il avait déposé une demande de changement de poste, avant d’y renoncer.

De son côté, la CGT déclare avoir alerté la direction sur la situation qu’elle jugeait « inquiétante » du service de maintenance en évoquant un « mal-être » et des tensions « palpables au quotidien ».

Un expert extérieur

Après le suicide de ce salarié, le CSE a désigné le 19 décembre 2024 le cabinet spécialisé Technologia pour mener une expertise concernant « l’ensemble du périmètre d’EuropaFi » sur « l’augmentation des risques psychosociaux (RPS) », des « problèmes au service maintenance » et un « manque criant d’actions sur la prévention des RPS ».

Lire l’enquête | Article réservé à nos abonnés Les morts au travail, une hécatombe silencieuse en France

Mais la direction de l’entreprise, qui était prête à l’ouverture d’une enquête interne paritaire, conteste à la fois le bien-fondé de l’expertise et les conditions dans lesquelles elle a été décidée par le CSE. Lors de l’audience du 28 janvier au tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand, elle a réfuté les arguments avancés par le CSE pour caractériser l’existence d’un « risque grave, identifié et actuel », qui justifie, selon le code du travail, le recours à un expert extérieur à l’entreprise. Elle a reçu des manifestations de soutien des parents du défunt.

Il vous reste 43.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.