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La chaîne internationale de magasins de décoration Casa dépose le bilan en Belgique

Des clients lisent l’avis affiché à l’entrée d’un magasins Casa, alors que l’entreprise a déposé son bilan, à Saint-Nicolas (Belgique), le 5 mars 2025.

Les sociétés Casa International et Casa Logistics ont déposé leur bilan, ont annoncé les médias belges, mercredi 5 mars. Les 63 magasins belges, le centre de distribution et le siège social d’Olen fermeront leurs portes, ce qui aura un impact sur les 544 employés en Belgique, a déclaré l’entreprise dans un communiqué de presse cité par le média RetailDetail. Dans le monde, la chaîne de distribution exploite moins de 400 magasins, implantés dans huit pays, et emploie 2 230 personnes. En France, où le groupe compte 600 salariés, ce sont 143 magasins qui sont aujourd’hui potentiellement menacés.

« Nous n’avons pas d’information. Pour l’instant le magasin est ouvert », a réagi la responsable du magasin du 15e arrondissement de Paris, au moment où les chaînes de télévision belges constataient que des boutiques avaient déjà fermé le rideau. « Le dépôt de bilan ne concerne pour le moment que la Belgique. La France n’est pas en procédure collective mais elle va en examiner les impacts », précise au Monde la communication de l’enseigne : Casa Holdings, la société mère, est enregistrée aux Pays-Bas. Elle possède des filiales dans chacun des pays, dont Casa International et Casa Logistics en Belgique, où se situe le cœur du réacteur. Cette dernière entité est celle qui réceptionne pour l’ensemble du groupe la marchandise des fournisseurs venue d’Asie et les livre aux magasins.

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A l’usine Renault de Sandouville, une « charrette » d’intérimaires sur fond de baisse des commandes et de normes européennes

Dans l’usine du constructeur automobile Renault, à Sandouville (Seine-Maritime), le 29 mars 2024.

Des centaines d’ouvriers s’extraient du flot ininterrompu de cars venus les déposer devant l’usine Renault de Sandouville, dasn la zone industrielle et portuaire du Havre (Seine-Maritime). Il est un peu moins de 13 heures, ce vendredi 28 février, et l’embauche est imminente. Ici, on travaille en 3 × 8 pour assembler le véhicule utilitaire Trafic. Quatre jours plus tôt, lundi 24, lors d’un conseil social et économique (CSE) extraordinaire, la nouvelle est tombée par l’entremise du syndicat Force ouvrière (FO) : la direction a annoncé la suppression de la moitié des postes d’intérimaires : 300 sur les 600 au total.

A compter du 17 mars, l’usine ne devrait plus produire que 450 véhicules par jour, contre 620 à la fin de 2024. « On est un peu sonnés », glisse Tom Boudin, 19 ans, avant d’aller enfiler son bleu de travail. Le jeune homme, en intérim depuis novembre 2023, espère « ne pas être dans la charrette », sans savoir pour l’heure « qui dégagera ». Erwan (qui n’a pas souhaité donner son nom), 22 ans, même profil, confie sa « peur » lui aussi : « J’ai deux enfants… »

Le groupe Renault, par la voix d’une porte-parole, confirme que « tous les contrats d’intérim ne pourront malheureusement pas être renouvelés », sans avancer de chiffres précis, et renvoie au lundi 10 mars, date du prochain CSE à Sandouville, au cours duquel seront dévoilés les contours de ce « projet d’ajustement de la production à la baisse de la demande commerciale ».

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Inégalités salariales : les femmes payées 22,2 % de moins que les hommes dans le secteur privé en 2023 en France

Des inégalités qui se réduisent mais qui persistent. Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé en France était 22,2 % inférieur à celui des hommes en 2023 (21 340 euros net par an contre 27 430 euros), rapporte l’Insee, mardi 4 mars. Si cette inégalité s’est réduite d’un tiers depuis 1995, elle diminue plus rapidement depuis 2019, a raison d’environ un point de pourcentage par année, précise l’Institut national de la statistique. L’an dernier, il était de 23,5 %.

La relative faiblesse du salaire des femmes tient en partie à un volume de travail annuel inférieur de 9,3 % à celui de leurs homologues masculins, car elles sont plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi. « Cependant, même à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 14,2 % », contre 14,9 % en 2022, précise l’Insee. L’institut ajoute que « pour le même emploi exercé dans le même établissement, l’écart de salaire net en équivalent temps plein se réduit à 3,8 % », contre 4 % en 2022.

Les écarts de salaire entre les deux sexes s’expliquent notamment par « la répartition genrée des professions », les femmes ne travaillant pas dans les mêmes secteurs que les hommes et n’occupant pas les mêmes emplois.

Un quart des 1 % des postes les mieux rémunérés sont occupés par des femmes

Les secrétaires, à 95,3 % des femmes, ont un salaire net moyen à temps plein de 2 044 euros net par mois. Alors que les femmes représentent un quart (25,7 %) des ingénieurs et cadres en informatique, un ensemble de professions où le salaire moyen est de 3 985 euros net. Elles sont toutefois majoritaires (56,4 %) chez les cadres des services administratifs des PME, qui perçoivent en moyenne 4 432 euros net.

Le plafond de verre n’a pas disparu, puisque parmi les 1 % de postes les mieux rémunérés, on ne compte que 24 % de femmes.

L’écart en faveur des hommes est plus fort chez les cadres (15 % en salaire pour les temps plein), que chez les professions intermédiaires (11,6 %) ou les ouvriers (12,9 %), alors que chez les employés, il est de 3,6 %.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Egalité femmes-hommes : les leçons des pays les plus avancés

La différence de salaire en faveur des hommes croît avec l’âge : elle est de 4,3 % chez les moins de 25 ans à volume de travail égal et croît ensuite régulièrement pour atteindre un quart (24,9 %), pour les 60 ans et plus.

Mais les jeunes femmes travaillent moins que les hommes en raison d’une « insertion un peu plus tardive sur le marché du travail, car elles sont en moyenne plus diplômées que les hommes », selon l’Insee.

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Enfin, l’écart de salaire croît avec le nombre d’enfants : les femmes sans enfant gagnent en moyenne 13,8 % de moins que les hommes, celles avec trois enfants ou plus 40,9 % de moins.

Le Monde avec AFP

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Le média numérique « Contexte » veut se développer à l’international

Lors de la conférence de rédaction de « Contexte », à Paris, le 6 novembre 2023.

Dans le fragile écosystème de la presse, la réussite du média en ligne Contexte fait presque figure d’anomalie. Fondé en 2013, le pure player spécialisé raconte, depuis Paris et Bruxelles, la fabrication des politiques publiques concernant la France. Il ambitionne désormais de franchir une nouvelle étape en se développant à l’échelle européenne. Cette évolution, en anglais dans le texte, doit prendre la forme d’une nouvelle rubrique, « Energy », lancée le 6 mai.

Certes, l’arrivée de son concurrent américain Politico (propriété du groupe allemand Axel Springer), qui a investi en Belgique en 2015, et en France en 2021, « a retardé ce lancement de cinq ans, car nous avons choisi de consolider le marché français », convient Jean-Christophe Boulanger. « Si nos tons diffèrent, leur arrivée a permis d’“évangéliser” le marché bruxellois », défend le PDG de Contexte. Au-delà de ses 55 000 inscrits à la newsletter politique gratuite, « Playbook Paris », la rédaction française de Politico – 27 journalistes aujourd’hui – a lancé une troisième rubrique (ou verticale), payante, « Tech », en octobre 2024 en France, après « Energie & Climat » et « Paris Influence ».

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Réformer le système de mutation des enseignants améliorerait l’école

La ministre française de l’éducation Elisabeth Borne à l’hôtel Matignon, à Paris, le 26 février 2025.

Il y a celui qui a demandé sa mutation, celui qui l’a obtenue, celui qui attendra un an de plus. La « mut » des enseignants occupe, chaque printemps, les conversations dans les salles des professeurs. Dans le jargon de l’éducation nationale, le « mouvement » désigne le dispositif de répartition de ceux qui souhaitent changer de poste.

Dans le second degré (collège et lycée), il s’opère d’abord d’une académie à une autre, puis entre les établissements ; dans le premier degré (école maternelle et élémentaire), il a lieu entre départements. Les chances d’obtenir satisfaction dépendent du nombre de points de l’enseignant, qui, eux, relèvent de son ancienneté, de certains critères individuels et de la difficulté du poste qu’il veut quitter.

Ces chances dépendent aussi, et surtout, d’un cruel jeu d’offre et de demande, car les enseignants ont tendance à être affectés en début de carrière dans des académies peu demandées (Amiens, Versailles, Créteil), et à chercher ensuite à rejoindre les académies de l’Ouest ou du Sud. Le déficit de personnel dans les académies peu attractives génère chez ceux qui y sont affectés le sentiment d’être piégés indéfiniment. A l’inverse, ceux qui ont obtenu satisfaction ont tendance à rester là où ils se trouvent.

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Plans sociaux au sein du groupe Casino : le nombre total de licenciements s’élèvera à 2 200 postes

Si 3 000 suppressions de postes avaient été annoncées initialement, les plans sociaux décidés en 2024 par le distributeur Casino (Monoprix, Franprix) vont inclure, au « total » 2 200 licenciements, a annoncé vendredi 28 février Philippe Palazzi, directeur général du groupe. « Près de 90 % des licenciements » ont été « notifiés à ce jour », a annoncé vendredi le directeur général du groupe Philippe Palazzi, qui avait dans un premier temps évoqué une fourchette de 2 200 à 2 300 licenciements.

Des annonces qui interviennent en pleine transformation après le rachat du distributeur français, dont les pertes ont été très fortement réduites en 2024. A propos des suppressions de postes prévues par ces plans sociaux, 1 000 licenciements ont pu être évités « grâce au reclassement interne, aux départs naturels » et « au plan de départ volontaire », a fait valoir la direction vendredi.

Le groupe n’est pas le seul acteur de la grande distribution à tailler dans ses effectifs : son concurrent Auchan avait aussi annoncé fin 2024 un vaste plan social menaçant 2 400 emplois en France, et comprenant des fermetures de sites.

Casino, tombé l’an dernier dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé vendredi une réduction de sa perte nette en 2024 à 295 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en recul de 5,4 % à 8,5 milliards d’euros. Un chiffre très éloigné de la perte spectaculaire de 5,7 milliards d’euros que le groupe avait essuyée en 2023. Il a connu une « année de transformation profonde » en 2024, avec des résultats « encore fortement marqués par les difficultés passées », a déclaré Philippe Palazzi.

Le directeur général du groupe, arrivé en mars, dit avoir depuis cette date mené son « plan de restructuration avec efficacité, conformément au calendrier fixé », selon un communiqué du distributeur.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Clap de fin pour les derniers hypermarchés et supermarchés Casino

Se repositionner en champion de la proximité

La nouvelle direction entend repositionner l’ancien fleuron d’origine stéphanoise en champion de la proximité par le biais de ses enseignes comme Monoprix, Spar, Vival ou Naturalia, des magasins plutôt de petite taille, dans les centres-villes souvent et avec une importante offre de services.

Casino s’est séparé de tous ses hypermarchés, « des gros foyers de perte », selon Philippe Palazzi, « ce qui nous permet de voir l’avenir sereinement ». Il a, en parallèle, ouvert 268 magasins en 2024 avec « le bon emplacement, le bon franchisé et la bonne marque », a déclaré la direction, qui vise un « retour à la rentabilité » en 2026.

« Nous sommes dans une économie de la flemme », a justifié Philippe Palazzi. Dans les « grandes villes », « les jeunes générations ne veulent plus se déplacer pour aller faire leurs achats et, en province, (…) la population vieillissante a du mal (…) à se déplacer. »

Le groupe comptait encore 200 000 salariés dans le monde fin 2022, avant d’être étranglé par un endettement qui a été restructuré dans la douleur mi-2024, grâce notamment à l’apport de nouveaux capitaux des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, en contrepartie de la prise de contrôle du distributeur.

Baisse des prix

Les magasins grand format du groupe, son activité historique, ont été cédés au cours de l’année écoulée aux concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. Au total 366 hyper et supermarchés, a fait savoir Casino vendredi, précisant que l’ensemble des cessions « représente un encaissement » de 1,8 milliard d’euros en 2024.

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Le distributeur met en avant un « assainissement » plus vaste encore de son parc de magasins, avec au total « la fermeture de 768 points de vente non rentables », dont « 87 % de franchisés et locataires-gérants », notamment 207 Franprix. Pour rendre ses magasins plus compétitifs, Casino revendique par ailleurs avoir appliqué des baisses de prix « très ciblées chez Monoprix, Franprix et Casino, avec des réductions de plus de 500 produits essentiels ».

Casino est également propriétaire du site de commerce en ligne Cdiscount, dont le chiffre d’affaires en 2024, – un peu plus d’un milliard d’euros – a connu une baisse de 16,3 % sur un an. Le groupe l’attribue à sa stratégie de privilégier les ventes réalisées par les vendeurs tiers sur son site au détriment des ventes directement réalisées par Cdiscount.

Le Monde avec AFP

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« Multinationales. Une histoire du monde contemporain » : sortir des récits trompeurs des grandes entreprises

Livre. « Les entreprises que l’on dit multinationales (…) font honneur à la France et contribuent à sa richesse », proclamait le premier ministre, François Bayrou, à l’occasion de son discours de politique générale, le 14 janvier. C’est pour mieux comprendre ces grandes entreprises aux contours flous et aux multiples ramifications que deux journalistes, Olivier Petitjean et Ivan du Roy, ont réuni une cinquantaine de militants et de chercheurs reconnus en histoire et sciences sociales. Le livre fort stimulant qui en résulte, Multinationales. Une histoire du monde contemporain (La Découverte, 864 pages, 28 euros), est aussi une remarquable somme.

Son principal objectif est de déconstruire un grand récit trompeur selon lequel les grandes entreprises seraient des sources indispensables de progrès et de prospérité. « Les multinationales nous racontent beaucoup d’histoires, sur elles-mêmes, sur nous et sur le monde, mais elles oblitèrent leur propre histoire et leur propre rôle », lit-on dans l’introduction. Pour en retracer les fils enchevêtrés, le livre propose une chronique de 1851 à 2025. En cent soixante-quatorze ans, et presque autant de notices présentées de façon chronologique, les auteurs font voir de façon concrète et vivante l’omniprésence de ces grands groupes dans nos vies.

Quatre-vingt-deux textes courts et non signés, plutôt regroupés dans la première partie de l’ouvrage, portent sur des épisodes jugés emblématiques. Au croisement entre le portrait et le reportage rétrospectif, ils associent volontiers l’anecdotique à des considérations plus générales. Un infime événement tel que le licenciement par l’ingénieur américain Thomas Edison (1847-1931), en 1884, de son employé Nikola Tesla (1856-1943), après un désaccord sur la technologie à adopter, sert ainsi à illustrer la longue histoire du capitalisme électrique aujourd’hui incarné par le constructeur automobile Tesla, propriété d’Elon Musk.

Travail de lobbying

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Gabriel Attal et cent parlementaires macronistes demandent au gouvernement de « renoncer » à la baisse du seuil d’exemption de la TVA

Gabriel Attal, au congrès du parti Renaissance, à Paris, le 8 décembre 2024.

L’ancien premier ministre Gabriel Attal, président du parti présidentiel, Renaissance, demande au gouvernement de « renoncer définitivement » à la baisse du seuil d’exemption de la TVA pour les microentrepreneurs, prévue dans le budget 2025, dans une tribune publiée dimanche 23 février par La Tribune Dimanche. « Cette mesure détruirait massivement de l’activité et de la richesse dans notre pays. Plus de 200 000 microentrepreneurs seront touchés (…) Presque la moitié d’entre eux ont moins de 30 ans », écrit-il dans ce texte porté avec les anciens ministres Olivia Grégoire et Guillaume Kasbarian et signé par 100 autres parlementaires macronistes.

« Le risque, ce n’est pas seulement que les Français paient plus d’impôts : c’est aussi qu’ils créent moins d’entreprises. C’est un risque pour nos entrepreneurs, un risque pour notre tissu économique, un risque pour le pouvoir d’achat des Français », ajoutent-ils. Cette mesure controversée du budget 2025 prévoit d’abaisser, le 1ᵉʳ mars, à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel le seuil en deçà duquel les microentreprises ne sont pas assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), au lieu de 37 500 euros actuellement pour les prestations de services et 85 000 euros pour les activités de commerce.

Appel à des « réformes structurelles de l’Etat »

La mesure a déjà suscité de vives réactions dans les rangs des organisations professionnelles, notamment parmi les représentants des microentrepreneurs, ainsi que de la part de partis politiques de tous bords, de La France insoumise au Rassemblement national, en passant par certains macronistes.

Face à ces critiques, le ministre de l’économie, Eric Lombard, avait annoncé début février sa suspension « le temps d’une concertation » qui doit se poursuivre jusqu’à fin février. Alors que cette disposition devait rapporter 400 millions d’euros de recettes pour l’Etat, le ministre a précisé que « si ce dialogue fait que cette mesure rapporterait moins on trouvera d’autres façons », a-t-il précisé. Dans l’attente des conclusions de la consultation, « les entreprises et autres organismes ne sont pas tenus d’effectuer les nouvelles démarches déclaratives en matière de TVA », avait ajouté le ministère de l’économie.

« La réduction des déficits publics viendra de réformes structurelles de l’Etat et des pouvoirs publics, qui doivent être exemplaires et sobres. Et non en taxant davantage les entreprises et les travailleurs », écrivent dimanche en réponse les signataires de la tribune.

Le Monde avec AFP

Retraites : premières crispations syndicales dès l’ouverture des discussions sur les régimes de pension

Sophie Binet (au centre) aux côtés de Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, à l’hôtel Matignon le 8 janvier 2025.

Ils ont carte blanche mais se voient assigner une mission bien précise : éliminer en 2030 le déficit du système de retraites. Mercredi 26 février, les syndicats et le patronat ont reçu une lettre de François Bayrou qui fixe un cap aux discussions qu’ils doivent engager, jeudi 27 février après-midi, sur les régimes de pension. Ce courrier du premier ministre explique que la négociation à venir doit concourir au rétablissement « de l’équilibre financier » de notre système par répartition d’ici cinq ans. Une orientation diversement commentée par les organisations de salariés, certaines d’entre elles estimant que le cadre délimité est trop prescriptif.

Le contenu de la missive transmise mercredi n’est pas une surprise. Le 14 janvier, dans son discours de politique générale, M. Bayrou avait proposé aux partenaires sociaux d’« améliorer » la réforme de 2023, qui a reporté de 62 à 64 ans l’âge légal de départ. Il avait, toutefois, posé une « condition » : « Nous ne pouvons pas laisser dégrader l’équilibre financier que nous cherchons. »

La situation est, en effet, « préoccupante », selon un rapport de la Cour des comptes publié le 20 février. Notre système par répartition replongerait dans le rouge en 2025, à hauteur de 6,6 milliards d’euros, si aucune nouvelle disposition n’était prise. Le « trou » se creuserait ensuite, atteignant entre 14 et 15 milliards d’euros en 2035, puis oscillant entre 24,6 et 31,6 milliards d’euros en 2045, selon les hypothèses de croissance de la productivité retenues.

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Les résultats d’Auchan prouvent l’urgence du redressement

Devant un supermarché Auchan, à Woippy (Moselle), le 5 novembre 2024.

Auchan a-t-il enfin touché le fond ? C’est l’espoir nourri par l’état-major du distributeur alimentaire de la famille Mulliez, qui présentait, jeudi 27 février, les résultats annuels, quatre mois après avoir annoncé un plan de retournement assorti d’un important volet social.

Sans grande surprise, ils ont été décevants : une progression du chiffre d’affaires pour l’ensemble du groupe Auchan de seulement 1,7 %, à 31,7 milliards d’euros, lors d’une année alourdie par les acquisitions (68 supermarchés et 26 hypermarchés ex-Casino en France et 481 magasins Dia au Portugal) et les rénovations associées.

Si l’activité en Espagne et en Pologne est en déclin à périmètre constant, la France reste le point noir parmi les 12 pays où le groupe est implanté. Les revenus y ont progressé de 1,3 % sur un an (16,9 milliards d’euros), ainsi que la part de marché (+ 0,6 point, à 9,5 % en décembre 2024), grâce à l’intégration des magasins ex-Casino en mai 2024, qui a « permis d’attirer 1,2 million de porteurs de carte de fidélité en plus », a précisé Guillaume Darrasse, président d’Auchan France. Car le chiffre d’affaires des magasins existants a, quant à lui, continué de chuter (– 4,7 % sur un an), avec la baisse des ventes de produits non alimentaires.

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