Yolanda Diaz, la ministre communiste du travail, figure montante en Espagne
Les mesures de chômage partiel, qui devaient prendre fin jeudi 30 septembre en Espagne, ont été finalement prolongées jusqu’au 31 octobre telles qu’elles existent actuellement, et jusqu’au 28 février, à condition de former les salariés concernés. Ils sont près de 250 000 dans le pays.
La mesure – fruit d’un accord entre le patronat, les syndicats et le gouvernement – a été approuvée in extremis en conseil des ministres, mardi 28 septembre, en même temps qu’une augmentation de 1,7 % du salaire minimum, le portant, dès le mois de septembre, à 965 euros par mois sur quatorze mois. « Il s’agit d’un pas de plus vers une reprise juste », a commenté la ministre du travail et deuxième vice-présidente de l’exécutif, la communiste Yolanda Diaz.
Pour cette figure montante et électron libre du gouvernement de gauche, c’est une nouvelle victoire à accrocher à son palmarès. Depuis qu’elle a pris ses fonctions, en janvier 2020, cette ministre âgée de 50 ans a fait aboutir onze négociations incluant à la fois patronat et syndicats, se plaît-elle à rappeler régulièrement, tout en insistant sur l’importance d’approfondir le « dialogue social » dans un climat de forte crispation politique.
Charismatique
Parmi ces grands accords figurent l’augmentation du salaire minimum (SMI) de 5,5 % en 2020, annoncée deux semaines à peine après son arrivée à la tête du ministère ; les différents mécanismes de chômage partiel approuvés à la suite de la pandémie de Covid-19 ; mais aussi la loi de télétravail, qui oblige les entreprises à prendre en charge les coûts induits par celui-ci et impose un droit à la déconnexion ; ou la loi « Riders », qui contraint les plates-formes numériques à salarier les livreurs et à offrir plus de transparence sur le fonctionnement des algorithmes et leur incidence sur les conditions de travail. Les leaders syndicaux ne tarissent pas d’éloges sur sa personne. Le patronat reconnaît sa capacité à orchestrer les négociations et sa volonté de trouver des consensus.
La Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (CEOE) n’a quitté la table des discussions qu’à l’occasion de la dernière augmentation du salaire minimum, considérant que le chemin tracé, avec de nouvelles hausses du SMI plus importantes prévues les deux prochaines années, risquait de mettre en danger les petites entreprises. « Une démocratie solide est incompatible avec des salaires bas, a insisté Mme Diaz. Un pays moderne, le pays auquel nous aspirons, est celui où les gens vivent avec dignité grâce à des emplois décents. »
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