Vale annonce la vente de son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie
Le groupe brésilien Vale a annoncé, mercredi 9 décembre, la vente de son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie à un consortium calédonien et international, incluant le négociant en matières premières Trafigura, qui suscite sur place une forte hostilité des indépendantistes et des autorités kanak.
« Le consortium mené par la direction et les employés de Vale Nouvelle-Calédonie, (…) avec Trafigura comme actionnaire minoritaire, est heureux d’annoncer qu’il a conclu un accord ferme aujourd’hui pour l’achat des parts de Vale Nouvelle-Calédonie, détenues par Vale Canada Limited, une filiale de Vale SA », a fait savoir mercredi dans un communiqué Vale-NC.
« Trois mille emplois directs et indirects garantis »
L’industriel précise que « cette solution de reprise assurera la poursuite de l’exploitation et du développement de l’usine [située dans le sud de l’archipel] dans le respect de ses responsabilités sociétales et environnementales par une nouvelle société [baptisée] Prony Ressources, détenue à 50 % par des investisseurs calédoniens ». « Le projet d’entreprise de Prony Ressources permettra de garantir plus de 3 000 emplois directs et indirects », a déclaré Antonin Beurrier, actuel président de Vale Nouvelle-Calédonie.
Cette annonce est intervenue après plusieurs jours de barrages, de blocages et d’affrontements avec les forces de l’ordre, en raison de « la totale opposition » des indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), du collectif Usine du Sud = usine pays et de l’Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN) à cette reprise avec Trafigura.
Mercredi, les violences sont montées d’un cran avec des barrages tenus par ces opposants et des contre-barrages dressés par des loyalistes à Païta, au nord de Nouméa. Dans la nuit, une station-service a été incendiée au Mont-Dore.
Le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, doit réunir jeudi en visioconférence les principaux acteurs politiques calédoniens sur ce dossier, mais les indépendantistes ont fait savoir qu’ils boycotteraient le rendez-vous.