Une importante présence des investissements étrangers en France
L’année dernière, la France a attiré 20 % des projets réalisés en Europe, contre 16 % pour le Royaume-Uni ou 14 % pour l’Allemagne.
L’effet Emmanuel Macron n’est constamment pas épuisé et, pour l’instant, les « gilets jaunes » et les violences de certaines manifestations n’ont pas eu d’importants effets sur les investissements internationaux. En 2018, ils ont continué leur augmentation, selon les données de l’agence nationale Business France présentées jeudi 4 avril.
Avec 1 323 projets d’investissement étrangers, contre 1 298 en 2017, la France attire continuellement autant. « La croissance de 2 % en 2018 est moins forte qu’en 2017 (15 %), mais le site France a parvenu à faire venir 420 nouvelles entreprises », admet Christophe Lecourtier, le directeur général de Business France.
L’an dernier, l’élection de M. Macron avait entraîné un véritable emballement du nombre de projets. « C’était une année extraordinaire, qui avait vu le dégel de nombreux projets d’investissement », rappelle M. Lecourtier.
Malgré un climat économique mondial morose en 2018, avec la guerre commerciale sino-américaine, le Brexit ou le yo-yo des prix de l’énergie, la France a su tirer son épingle du jeu, en attirant 20 % des projets d’investissement étrangers sur le Vieux Continent, contre 16 % pour le Royaume-Uni ou 14 % pour l’Allemagne.
Qualité des ingénieurs, dynamisme de la French Tech
Du côté de l’emploi, les conclusions d’investissement ont permis la création ou le maintien de 30 302 postes en 2018, soit 3 000 de moins que l’année précédente. Le nombre de postes sauvegardés s’est effondré (– 4 000) « à la suite du recul du nombre de reprises de sites en difficulté (– 25 %) », souligne Business France.
Subsistent d’autres motifs de satisfaction pour le gouvernement et sa politique en faveur de l’industrie. Près du quart des participations sont consacrés à ce secteur, avec, à la clé, la sauvegarde ou la création de 11 300 emplois, attestation que la désindustrialisation de la France n’est pas une fatalité. « On dénombre d’importants investissements américains et allemands, et notamment d’entreprises de taille intermédiaire, note M. Lecourtier. Cela s’explique, le Mittelstand allemand a du mal à recruter à la fois en Allemagne et dans les pays d’Europe centrale, donc il se tourne vers nous. »
Business France mentionne l’exemple l’investissement de 110 millions d’euros du groupe d’outre-Rhin Knauf Insulation, qui crée une usine en Moselle, avec, à la clé, vers les 120 CDI, ou l’entreprise américaine spécialisée dans la production 3D, PostProcess Technologies, qui s’établit à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes). De même, les premiers effets du Brexit se ressentent déjà en France, avec un bond de 33 % des investissements dans le secteur financier.
Autres forces du « site France », la qualité de ses ingénieurs, le dynamisme, constamment important, de la French Tech, et son cadre fiscal ultra-avantageux, grâce au crédit d’impôt recherche pour les centres de R&D. En 2018, pas moins de 129 projets d’investissement dans ce domaine ont été recrutés, dont l’installation d’un centre de R&D d’Uber, la création d’un incubateur de la société informatique SAP. C’est une amélioration de 10 % sur un an.
« [Pour 2019], les premiers signes sont positifs, déclare M. Lecourtier. Malgré les “gilets jaunes”, on note une très bonne énergie des investissements étrangers sur les trois premiers mois. »