Un troisième confinement et la fermeture de 110 000 commerces « non essentiels » vont lourdement peser sur l’économie

Dans la guerre contre le Covid-19, il est une bataille que Bruno Le Maire n’aime pas perdre : celle de sacrifier l’économie au nom des enjeux sanitaires. Mais, jeudi 18 mars, à l’heure où une troisième vague, amplifiée par l’arrivée de variants, submerge le pays, le ministre de l’économie a dû se plier au principe de réalité. Pendant quatre semaines, les départements de l’Ile-de-France, des Hauts-de-France mais aussi les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure seront confinés.
Là, les écoles resteront ouvertes mais les commerces dits « non essentiels » – c’est-à-dire tous, excepté ceux de l’alimentation, les librairies, les disquaires et les coiffeurs – seront fermés.
Au total, 110 000 établissements, en incluant les commerces déjà clos dans les centres commerciaux, seront concernés. En Ile-de-France, il s’agit de 52 340 boutiques auxquelles s’ajoutent 6 443 magasins logés dans des centres commerciaux de plus de 5 000 m2. Au risque de qualifier de nouveau la France d’« Absurdistan » – une critique qui était apparue lors du deuxième confinement à l’automne –, les rayons de produits « non essentiels » des grandes surfaces seront eux aussi fermés par souci « d’équité », a signalé le premier ministre.
« Coup de massue »
« Un nouveau coup de massue » pour les associations professionnelles de commerçants qui se disent « sidérées » par ces annonces alors que leur dernière réunion avec le gouvernement, en début de semaine, portait sur les perspectives de réouverture des commerces fermés. « L’Ile-de-France et les Hauts-de-France, c’est plus de 25 % de nos magasins et, en moyenne, 30 % du chiffre d’affaires », détaille Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, fédération de la distribution non alimentaire, expliquant que les commerçants ne faisaient déjà que « vivoter » avec les contraintes du couvre-feu. « On aura été fermé cinq mois et demi sur quinze mois, soit un jour sur trois. Comment voulez-vous que les magasins s’en sortent ? », s’énerve-t-il.
« On est repartis sur la distinction entre produits essentiels et “non essentiels”. Tout le monde disait depuis novembre à tous les niveaux du gouvernement : “plus jamais ça, les Français n’ont pas compris”… et on va repartir sur la distinction entre les pyjamas pour bébé, essentiels, et ceux pour les enfants de 3 ans, “non essentiels”, les collants, les chaussettes… », tempête aussi Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution.
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