Tourisme : le gouvernement lance un plan inédit mais imprécis
Salons internationaux et cyclotourisme. Agences de voyages et start-up. Bases nautiques et petits trains touristiques. Hôtellerie périurbaine et BTS « tourisme ». Au risque du saupoudrage, le plan Destination France, que doit présenter, samedi 20 novembre, le premier ministre, Jean Castex, à Amboise (Indre-et-Loire), couvre la plupart des enjeux du tourisme français, auquel le gouvernement entend fixer un cap à dix ans : se hisser à la première place mondiale en matière de recettes touristiques des visiteurs étrangers, en faisant « monter en qualité » l’offre globale et en s’octroyant le titre symbolique de « première destination de tourisme durable dans le monde ».
Le plan consiste en 1,3 milliard d’euros de prêts, quelque 350 millions d’euros d’aides à la transformation du secteur, ainsi que des actions de communication (30 millions d’euros) et des aides au départ en vacances pour les jeunes, les seniors et les ultramarins (70 millions). « L’Etat investit à nouveau dans la politique touristique, avec un fil rouge : le tourisme durable », souligne le secrétaire d’Etat au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.
Depuis six mois, le gouvernement a recueilli les doléances d’un tourisme français en relative perte de vitesse vis-à-vis de ses rivaux, qu’ils soient proches – Espagne, Balkans – ou plus lointains – golfe Persique, Asie du Sud-Est. Il a identifié deux faiblesses majeures : le manque d’attractivité des métiers du tourisme et la qualité de l’offre en milieu de gamme.
Aucune mesure sur la rémunération
Pour pallier la première, il promet une campagne de communication en 2022 et 2023 de l’ampleur de celle menée par le ministère des armées, afin de « faire rêver à nouveau les jeunes sur ces métiers qui permettent l’ascenseur social et sont porteurs de sens ». Un « réseau d’excellence d’écoles et de formations » est également annoncé, alors que les formations se multiplient au détriment d’une cohérence globale et de leur qualité. Il viendra s’ajouter à la Conférence des formations d’excellence au tourisme, créée… en 2015.
Aucune mesure n’est annoncée, toutefois, sur les principaux freins à l’attractivité du métier : les conditions de travail et de rémunération. La première journée de négociations salariales dans l’hôtellerie-restauration, le 18 novembre, a montré le grand écart séparant les propositions du patronat des attentes des syndicats de salariés. Quant aux difficultés de logement pour les salariés dans les stations touristiques, le plan propose d’aider les collectivités territoriales et les employeurs à ouvrir des « guichets physiques d’information » pour les saisonniers.
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