Thomas Breda, l’un des trois consigné de l’édition 2019 du Prix du meilleur jeune économiste

Thomas Breda, l’un des trois consigné de l’édition 2019 du Prix du meilleur jeune économiste

Thomas Breda, 36 ans, est économiste du travail. Il est chargé de recherches au CNRS et rattaché à l’Ecole d’économie de Paris (PSE).
Thomas Breda, 36 ans, est économiste du travail. Il est chargé de recherches au CNRS et rattaché à l’Ecole d’économie de Paris (PSE). David Haffen

Thomas Breda, 36 ans, économiste du travail, est l’un des trois consigné de l’édition 2019 du Prix du meilleur jeune économiste. Chercheur au CNRS, il est uni à l’Ecole d’économie de Paris (PSE), à l’Institut des politiques publiques et à l’IZA, à Bonn. Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, il a fait sa thèse à PSE en 2011.

Vous êtes cité au Prix du meilleur jeune économiste 2019 pour l’ensemble de vos activités. En quoi s’inscrivent-ils dans l’actualité ?

La France a engagé avec la loi El Khomri de 2016 ensuite les ordonnances Pénicaud de 2017 une grande refonte du marché du travail, permettant plus de poids au dialogue social au niveau de la firme, par rapport à la branche et au Code du travail. Les thèmes de la contestation collective sont au cœur de mes travaux, qui traitent plus abondamment des différences sur le marché du travail, du rôle des institutions et des normes sociales : normes de genre (femmes-hommes), règles de représentation du personnel et fiscalité du travail.

La reproduction des salariés avait jusqu’alors été très peu soignée par les économistes. Mes travaux sur la carrière des délégués et leur place dans les dispositions ont mis en évidence la discrimination des envoyés syndicaux, payés 10 % de moins que les autres salariés, et ses conséquences sur le dialogue social. On constate dans les entreprises que plus la situation est incertaine, plus les syndicats sont actifs, et plus la condition des envoyés syndicaux est mauvaise.

Comment l’expliquez-vous ?

C’est le résultat d’un cercle vicieux : les employeurs découvrent un intérêt stratégique à stigmatiser ceux qui sont le moins enclins aux compromis, ne serait-ce que parce que la négociation est coûteuse. Mais cette ségrégation avérée entraîne des effets de désaffection des salariés, qui ne demandent pas se mettre en pénurie en rejoignant un syndicat. Ainsi 35 % des salariés affirment échapper de se syndiquer par peur des représailles.

Par suite, seuls des profils singuliers sont prêts à s’engager : des salariés très militants, ou notamment attachés à la défense de l’intérêt général, qui ne sont définitivement pas continuellement très représentatifs des autres salariés. Mes travaux placent ainsi qu’avant de vouloir donner plus de poids à la tractation d’entreprise, il faut d’abord renforcer la valeur et la conformité des représentants auprès des employeurs et des autres salariés. Ce n’est pas nécessairement ce qu’a fait la refonte El Khomri-Pénicaud.

 

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LJD

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