Télétravail pendant le confinement : la piqûre de rappel du premier ministre

Télétravail pendant le confinement : la piqûre de rappel du premier ministre

La règle reste inchangée mais elle doit être scrupuleusement respectée. Lors de sa conférence de presse consacrée à la lutte contre la crise sanitaire, Jean Castex a, une fois de plus, exhorté tous les employeurs, privés et publics, qui le peuvent à « pousse[r] au maximum le télétravail ». « L’objectif » à atteindre est « au moins quatre jours sur cinq » en activité à distance, a ajouté, jeudi 18 mars, le premier ministre, précisant que les salariés gardent la possibilité de venir à leur poste, un jour par semaine, s’ils le demandent.

Lire notre analyse : Avec un troisième confinement pour une large partie de la France, le gouvernement défend sa « troisième voie »

Mise en place en début d’année, cette doctrine n’est pas autant suivie que l’exécutif le voudrait : « Beaucoup d’entreprises en sont encore loin aujourd’hui », a déploré M. Castex. Pour étayer son propos, le chef du gouvernement a cité « la dernière étude » de l’Institut Pasteur, montrant que les lieux de travail « représentent 29 % des cas [de contamination] identifiés ».

L’inspection du travail attentive

De son côté, le ministère du travail rapporte que l’activité à distance « est globalement en légère hausse depuis le mois de janvier », pour ceux qui peuvent « facilement » accomplir leurs tâches ainsi. Une appréciation étayée par des sondages réalisés, à intervalles réguliers, par l’Institut Harris. Une autre enquête menée en février par l’inspection du travail dans près de 1 600 entreprises aboutit au constat qu’une « majorité » de patrons se conforment aux consignes gouvernementales. Ceux qui s’en affranchissent – « environ 16 % » – font l’objet d’une surveillance de la part des services déconcentrés de l’État.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le confinement, et la fermeture de 110 000 commerces « non essentiels », va lourdement peser sur l’économie

Cherchant à peser sur les comportements, la ministre du travail, Elisabeth Borne, a tenu des rencontres, en visio-conférences, avec des représentants des branches professionnelles considérées comme des mauvaises élèves (banques, assurances, ingénierie-conseil). A ces séances de pédagogie se sont ajoutés quelques coups de bâton : d’après l’entourage de Mme Borne, l’inspection du travail a adressé, depuis octobre 2020, 55 mises en demeure à des entreprises où les conditions sanitaires n’étaient pas satisfaisantes, du fait, entre autres, d’un recours insuffisant au télétravail.

Mais la sortie de M. Castex, jeudi soir, prouve qu’il y a encore un petit bout de chemin à parcourir. La piqûre de rappel administrée par le premier ministre « se justifie, au vu de l’évolution épidémique », commente François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). L’Association nationale des directeurs de ressources humaines, elle, apprécie modérément les propos du chef du gouvernement : son vice-président, Benoît Serre, confie qu’« il n’était peut-être pas nécessaire de faire croire qu’il faut stigmatiser les entreprises ». « Elles jouent le jeu, globalement », complète-t-il, soulignant que le point d’« équilibre » n’est pas évident à trouver : il faut à la fois veiller à la santé du personnel, maintenir l’activité de la société et tenir compte de la lassitude de collaborateurs qui « n’en peuvent plus » de travailler à distance.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.