Soudeurs, chaudronniers, ingénieurs : le gouvernement sonne la « mobilisation » générale dans le nucléaire

Soudeurs, chaudronniers, ingénieurs : le gouvernement sonne la « mobilisation » générale dans le nucléaire

Daniel, monteur levageur au sein de la société Endel, à Rognac (Bouches-du-Rhône), début avril 2023.

L’industrie de l’atome compte ses rangs, avec un besoin criant de les élargir. Sans quoi, impossible d’envisager la relance du nucléaire. Du moins, celle souhaitée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, dans son discours de Belfort, en février 2022 : au moins six nouveaux réacteurs à construire, voire huit autres par la suite.

D’où l’urgence de parvenir à « la disponibilité des ressources au bon niveau de compétence et au bon moment », résume le Groupement des industriels de la filière nucléaire (Gifen), en préambule d’une note très attendue – le rapport « Match » –, publiée vendredi 21 avril.

Après des années de tergiversations gouvernementales, y compris durant le premier quinquennat de M. Macron, l’organisation patronale se livre à un exercice périlleux : quantifier le nombre de recrutements nécessaires, métier par métier, pour les accorder (un sens du verbe « Match », en anglais) aux futurs plans de charge prévus par les entreprises.

Très attendu, le document de 87 pages résulte d’une commande gouvernementale. D’après Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, la relance du nucléaire permettra à « des dizaines de milliers de jeunes d’accéder à des emplois à tous niveaux de qualification, à un bon niveau de rémunération », avec l’enjeu « de contribuer à lutter contre le réchauffement climatique ». Dans un même communiqué, le ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, s’exprime pour « les acteurs de la filière, grands donneurs d’ordre comme PME » : « Nous lançons la mobilisation générale pour rendre possible la relance du nucléaire annoncée par le président de la République. »

Inverser la tendance

Le rapport confirme d’abord un premier ordre de grandeur, déjà communiqué depuis novembre 2022. Au cumul des emplois directs et indirects (220 000 jusque-là), les recrutements concerneraient 100 000 personnes sur l’ensemble de la période allant de 2023 à 2033. L’étude ne précise pas le nombre de départs à la retraite, dans le même laps de temps, pour les emplois indirects (commerciaux, ressources humaines, manageurs…).

Cette projection, très ambitieuse, part d’une extrapolation. Car l’étude quantitative du Gifen se focalise sur les emplois directs. La note recense « un peu plus de 125 000 équivalents temps plein » (ETP) en 2023, dans vingt principaux segments d’activité et quatre-vingt-quatre métiers. Ce volume de travail devrait croître de près d’un quart, pour parvenir à 155 500 ETP dans dix ans. Soit environ 6 000 renforts par an au total : une moitié pour compenser des départs en retraite, une autre moitié en raison de la croissance.

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LJD

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