Slack, l’application devenue championne du télétravail qui n’y croyait guère

Slack, l’application devenue championne du télétravail qui n’y croyait guère

Stewart Butterfield, PDG de Slack.

Pour beaucoup d’entreprises, l’année 2020 restera exceptionnelle. C’est particulièrement vrai pour Slack, cette entreprise qui a développé un outil de communication très prisé dans le monde professionnel. Fin novembre, après seulement sept années d’existence, et alors qu’elle est toujours déficitaire, elle a décroché le jackpot en trouvant un accord pour se faire racheter par l’américain Salesforce pour 27,7 milliards de dollars (environ 23,5 milliards d’euros).

Surtout, elle fait partie de ces sociétés qui ont vu leurs résultats s’envoler dans le contexte de la crise due au Covid-19. Son chiffre d’affaires a crû de 43 % en 2020 pour atteindre les 900 millions de dollars. Au vu de ses derniers résultats trimestriels, la barre du milliard de dollars de revenus devrait être franchie sans mal.

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Dans un contexte où un très grand nombre d’entreprises ont dû se réorganiser pour continuer à fonctionner avec des employés confinés à domicile, Slack s’est avéré un outil utile. De manière paradoxale, Stewart Butterfield, dirigeant et cofondateur de Slack, n’avait jamais fait du télétravail un des arguments pour promouvoir sa solution. Pour l’entrepreneur canadien de 48 ans, le produit était avant tout conçu pour « coordonner l’activité des équipes, leur permettre d’être toujours alignées ». « J’étais de ceux qui, il y a treize mois, auraient dit qu’on ne pouvait pas maintenir la productivité chez Slack en télétravail ». Les faits lui ont donné tort… et matière à réflexion.

Hors du périmètre

Ne serait-ce que sur les questions des recrutements. Alors que la société a embauché massivement en 2020, les effectifs ayant augmenté de 30 % pour dépasser les 2 500 salariés, elle s’est donné la liberté de retenir des candidats hors du périmètre de ses bureaux où personne ne pouvait se rendre. « Ça nous a permis de découvrir de nouveaux talents », admet Stewart Butterfield, tout en en tirant déjà les conséquences : « Une fois la crise, passée, on ne va pas leur demander de déménager pour revenir dans nos murs. »

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Une leçon qui, selon lui, dépasse largement la seule situation de Slack. A ses yeux, le Covid-19 est venu battre en brèche un monde de l’entreprise « dépendant de modèles d’organisation vieux de plus de cent ans où il faudrait que tout le monde soit dans le même espace au même moment, c’est une forme de tyrannie ». Or, avec les mesures de confinement, les salariés ont gagné en autonomie de travail et pris goût à cette flexibilité.

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