Sauver le climat et créer des emplois : le manifeste de la CGT, Greenpeace et Attac

Sauver le climat et créer des emplois : le manifeste de la CGT, Greenpeace et Attac

Des manifestants syndicaux et associatifs devant le ministère de l’économie, le 28 avril 2021, pour soutenir les salariés de l’usine de recyclage de papier Chapelle-Darblay (Seine-Maritime).

Un an après leur premier appel commun, le collectif Plus jamais ça précise sa démarche. Cette alliance d’une vingtaine d’associations et de syndicats entend répondre à la fois « aux urgences sociales et environnementales » en formulant une série de propositions adressées aux pouvoirs publics – et en alimentant le débat sur des sujets qui ne font pas consensus.

Au premier rang des revendications de ce regroupement composé notamment de la CGT, de Greenpeace ou de l’association altermondialiste Attac, la volonté d’encourager la création d’emplois « dans des secteurs d’utilité sociale et écologique » : la santé et l’éducation, l’« agriculture écologique » et « l’alimentation de qualité ». Les organisations proposent donc de mettre en place une politique directe de soutien aux filières, à la recherche, et à la reconversion professionnelle.

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Dans le même temps, Plus jamais ça propose de manier le bâton en même temps que la carotte : « Aucune aide publique ne doit être versée aux entreprises qui détruisent de l’emploi et ne respectent pas les objectifs climatiques. » Exit les soutiens publics pour le secteur automobile, Air France ou les aéroports si ceux-ci ne prennent pas d’engagements plus fermes en matière d’emploi et de climat. Une position difficile à assumer pour des syndicats comme la CGT ou Solidaires (qui comprend notamment SUD), présents dans ces secteurs très touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.

Mobilisations communes

Autre exigence : « Rendre contraignants pour l’Etat et les entreprises des objectifs de réductions de gaz à effets de serre avec un système de sanctions permettant de respecter l’accord de Paris » de 2015 sur le climat. Le collectif demande également à « développer les dispositifs de soutien au secteur privé contribuant à la création d’emploi de qualité, en particulier dans les secteurs de la transition écologique ».

L’objectif : imaginer une transition écologique créatrice plutôt que destructrice d’emploi. Ainsi, pour l’automobile, les signataires appellent à « limiter la circulation automobile (…) et à appuyer les reconversions favorisant la transformation de véhicules thermiques vers des véhicules sans émissions ». Ils appellent à construire cette diversification avec les salariés, en s’appuyant sur un plan de reconversion et de formation.

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Ce collectif, lancé lors du premier confinement autour d’une tribune sur France Info titrée « Plus jamais ça ! », regroupe des syndicats dont la CGT, la FSU ou la confédération paysanne, et des ONG comme Greenpeace, Oxfam ou Les Amis de la Terre. Alors que ces deux univers se côtoyaient jusqu’ici assez peu, ils ont publié en mai 2020 un « Plan de sortie de crise » pour interpeller le gouvernement. Les nouveaux alliés ont depuis mené des mobilisations communes contre la reconversion de la raffinerie de Total à Grandpuits (Seine-et-Marne) ou la fermeture de l’usine de recyclage de papier de la Chapelle Darblay (Seine-Maritime).

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LJD

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