Salaires des professeurs : les questions posées par l’annonce de Pap Ndiaye sur le « nouveau pacte »
Cela ne devait plus faire partie de la nouvelle « méthode Pap », mais pour cette fois, le ministère de l’éducation nationale aura devancé les négociations syndicales dans les médias. Jeudi 2 février, sur France Inter, le ministre Pap Ndiaye a annoncé que les missions supplémentaires qui doivent permettre aux enseignants d’améliorer leurs rémunérations dans le cadre du « nouveau pacte » voulu par le président de la République, Emmanuel Macron, représenteraient « un volume horaire d’environ soixante-douze heures en plus » par an.
Cette enveloppe annuelle assurerait une hausse de rémunération de 10 %, a également précisé le ministre. Le montant débloqué par année et par enseignant serait de 3 650 euros, soit un peu plus de 300 euros par mois sur douze mois.
Ces « nouvelles missions obligatoires pour les professeurs qui adhéreront au pacte » seront de plusieurs natures, a précisé Pap Ndiaye. Il pourra s’agir de « remplacement de courte durée, de l’orientation et de l’accompagnement des élèves, et, dans le premier degré, la possibilité d’enseigner au collège l’heure de renforcement de maths et de français », a-t-il énuméré.
Un deuxième type de mission concerné par le pacte pourra « varier selon les établissements », puisqu’il s’agira des projets pédagogiques innovants, financés dans le cadre du Conseil national de la refondation éducation. Dans certains établissements, ces missions ont déjà commencé et les enseignants perçoivent une indemnité correspondante. Pour les nouveaux projets à partir de septembre, cependant, celle-ci sera comprise dans le pacte, assure-t-on au ministère de l’éducation.
« Personne ne nous avait parlé d’un horaire annuel de soixante-douze heures », s’étonne Sophie Vénétitay, du SNES-FSU. La réunion avec les syndicats est prévue mercredi 8 février pour discuter de la partie « pacte » de la revalorisation, à ne pas confondre avec la partie « socle », qui correspond à l’augmentation, sans conditions, de certains échelons de la grille de salaire des enseignants. « J’ai fait savoir que nous n’apprécions pas de revenir à un modèle où nous apprenons les choses par voie de presse avant même le début des négociations », ajoute Catherine Nave-Bekhti, du SGEN-CFDT.
« Un problème de forme »
Les syndicats enseignants se souviennent des années Blanquer, et particulièrement de la crise due au Covid-19, où les décisions de l’institution étaient systématiquement annoncées dans les médias. La somme annoncée de 3 650 euros par an et par enseignant avait en revanche déjà circulé « en off » dans l’entourage du ministre, assurent-ils.
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