Réforme des retraites : le gouvernement fait adopter les premières mesures de son projet au Sénat

Réforme des retraites : le gouvernement fait adopter les premières mesures de son projet au Sénat

 Le ministre du travail, Olivier Dussopt, lors de la présentation du projet de réforme des retraites, au Sénat, le 2 mars 2023.

Pris en étau entre une droite qui veut imposer ses marqueurs et une gauche monopolisant la parole pour afficher son opposition, l’exécutif est néanmoins parvenu à faire adopter les premières dispositions de sa réforme des retraites par le Sénat.

Au terme d’une quatrième journée de discussions, les sénateurs ont voté par 244 voix contre 96, dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars, l’article 2 sur l’« index seniors » pour les entreprises. La majorité sénatoriale de la droite et du centre a adopté un amendement pour que cet outil concerne les entreprises de plus de trois cents salariés, contre cinquante à l’Assemblée nationale, qui avait rejeté cet article 2. S’il vise à contraindre ces structures à publier chaque année des indicateurs sur leur emploi des seniors, la gauche a défendu la suppression d’un « gadget inutile » pour endiguer le chômage des seniors.

Seul au banc pour défendre le texte qui vise à reculer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, le ministre du travail, Olivier Dussopt, a pu aussi compter sur Les Républicains (LR) et l’Union centriste pour l’adoption, samedi 4 mars, de l’article 1er, avec 233 voix contre 99. Il met fin à certains régimes spéciaux (RATP, industries électriques et gazières, Banque de France…) pour les nouveaux embauchés, « à partir du 1er septembre ».

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« Cela suffit, maintenant ! »

Mais, tout au long du week-end, les discussions ont surtout été dominées par les tunnels d’amendements déposés par les sénateurs de gauche. Les élus socialistes, écologistes et communistes ont régulièrement tancé le ministre du travail pour son manque de « sincérité » à propos d’une réforme « mal fagotée ». Dimanche, les sénateurs ont même été jusqu’à l’interroger sur un « agenda caché » de l’exécutif, selon l’expression du communiste Fabien Gay (Seine-Saint-Denis). En cause : un article introduit à l’Assemblée, après un amendement du député Renaissance, Marc Ferracci, prévoyant que le gouvernement remette un rapport d’ici un an sur « la possibilité, les conditions et le calendrier de mise en œuvre d’un système universel de retraite ».

Si, pour Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l’Oise, cet amendement « ne présage rien de bon », il est surtout symptomatique « des revirements, des ambiguïtés, des changements de pied, des volte-face » du président de la République, Emmanuel Macron, après l’abandon de son projet d’un système universel en 2020. Avec le soutien des LR et des centristes, également hostiles, l’article a été rejeté à la quasi-unanimité (par 292 voix contre 1).

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LJD

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